Le Têt hier et aujourd'hui

January 6, 2011 17:06

(Baonghean) -Pour les Vietnamiens, le Têt Nguyen Dan est le plus grand Têt traditionnel depuis des millénaires. Au fil des époques, les coutumes et les concepts liés au Têt ont quelque peu évolué, mais pour chaque Vietnamien, le Têt conserve une forte dimension spirituelle et une ambiance chaleureuse de retrouvailles familiales.

Autrefois, le Têt était le jour des fêtes les plus joyeuses et jubilatoires, les plus attendues et les plus longues. On considérait le Têt comme « manger le Têt ». Les meilleures choses, les plus délicieuses, les plus belles étaient réservées pour le Têt. Même les plus pauvres, « le 30 du Têt, on pendait de la viande dans la maison » et, bien sûr, un plateau d'offrandes pour le réveillon du Nouvel An, le culte des ancêtres et l'accueil des grands-parents pour célébrer le Têt avec leurs enfants et petits-enfants.

De nos jours, le Têt a beaucoup changé : on ne parle plus de « manger le Têt », mais plutôt de « prendre ses vacances ». La vie est devenue si bien remplie que l'idée d'aller au Têt pour déguster de bons plats et s'habiller avec élégance n'est plus d'actualité. Au quotidien, on propose des repas nutritifs, avec suffisamment de viande, de poisson et de légumes pour manger toute l'année. Le rythme de vie moderne pousse les gens à travailler, si bien qu'aujourd'hui, on attend le Têt avec impatience pour se reposer, visiter ou voyager, admirer de beaux paysages… Cependant, la beauté traditionnelle de la vie émotionnelle et des pensées des Vietnamiens, hier comme aujourd'hui, reste inchangée à chaque Têt.

L'ambiance des festivités du Têt commence le 23 décembre, jour de la fête du Têt d'Ong Cong et d'Ong Tao. Ce jour-là, les familles passent du temps au marché pour acheter des chapeaux, des vêtements en papier et des carpes pour Ong Cong et Ong Tao, qui passeront par Vu Mon pour rencontrer l'Empereur de Jade. À partir du 23 décembre, chaque famille s'affaire à faire les courses, à nettoyer la maison et à tout préparer pour accueillir le Têt. Ce Têt, les soucis ont été considérablement atténués. Le plus important est peut-être de gagner de l'argent pour le Têt. Finies les scènes d'économies pour élever des cochons et des poulets, ni les fastidieuses galettes de gâteaux et le pilonnage du jambon. Si vous ne souhaitez pas vous bousculer au marché ou faire la queue au supermarché pour profiter de l'ambiance du Têt, prenez simplement votre téléphone et passez un bon Têt à la maison. Même les jeunes mariées n'ont plus à s'inquiéter de voir leur belle-mère préparer du poulet ou du riz gluant pour l'offrande du Nouvel An, car tout peut être commandé à l'avance. Mère et fille n'ont plus le temps de surveiller le bac à confitures ; un simple tour au supermarché suffit, des confitures traditionnelles aux châtaignes américaines en passant par les biscuits au beurre danois. À l'ère de l'intégration, le Têt est aussi mondial : vin français, whisky britannique avec saucisses allemandes, salade russe, chips de crevettes thaïlandaises servies avec du bœuf australien. La viande grasse est totalement absente à l'ère de l'obésité et de la stéatose sanguine, maladies modernes. Banh chung, gio, cha et oignons marinés sont devenus des mets qui n'ont plus la saveur du Têt s'ils ne sont pas achetés, mais lorsqu'ils sont servis, peu de gens touchent aux baguettes. C'est pourquoi, sur l'autel ancestral de chaque famille, on trouve des banh chung, des banh tet, des plateaux de fruits, de l'encens et des fleurs. Après l'offrande du Nouvel An, le propriétaire prie les dieux responsables de la maison pour obtenir la permission des ancêtres de rentrer célébrer le Têt. Après l'offrande, le Têt est considéré comme véritablement arrivé dans la famille. Cueillir des branches porte-bonheur, faire la première visite à la maison, se rendre au marché du Têt, célébrer la longévité, souhaiter la bonne année, donner de l'argent porte-bonheur en début d'année… sont de belles coutumes qui perdurent encore aujourd'hui.

Autrefois, le Têt était un temps de retrouvailles ; seuls les « malchanceux » devaient partir loin le soir du Nouvel An ou au matin du Nouvel An. Aujourd'hui encore, trains et bus sont bondés les jours précédant et suivant le Têt, une véritable terreur pour les étudiants qui étudient loin de chez eux et ceux qui travaillent loin toute l'année et ne rentrent chez eux que la veille du Têt. Mais ce Têt est aussi synonyme de longs voyages pour ceux qui ont les moyens d'explorer de nouvelles contrées, pour ceux qui sont trop fatigués toute l'année, évitant le Têt pour se détendre et s'accorder un rythme de vie. Être loin de chez soi n'est plus synonyme de tristesse, mais offre des nuances plus intéressantes. Le Têt, passé comme présent, est joyeux ou triste, selon la perspective de chacun, selon les sentiments des jeunes et des vieux, chacun est différent.

Au fil du temps, la notion de Têt a évolué, mais pour chaque Vietnamien, il représente un nouveau départ, un désir de se débarrasser de toutes les épreuves de l'année écoulée. Ainsi, au début de la nouvelle année, chacun est heureux et plein d'espoir pour un avenir heureux et prospère.


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