Des défis entourent le président vénézuélien Nicolas Maduro
(Baonghean.vn) - Près d'un demi-mois après le début de la crise politique vénézuélienne, une série d'événements se développent rapidement et ne semblent pas aller dans une direction favorable pour l'actuel président Nicolas Maduro.
Du soutien croissant au président autoproclamé Juan Guaido, à la pression exercée par le durcissement des sanctions américaines et au « désengagement » de certains généraux militaires, le président Maduro est confronté à de nombreux défis quant à son avenir au pouvoir.
En poussée vers l'extérieur
Telle est la situation à laquelle est confronté le gouvernement du président vénézuélien Nicolas Maduro, dans le contexte d'une crise politique persistante dans ce pays d'Amérique du Sud. Sur le plan intérieur, depuis que le chef de l'opposition Juan Guaido s'est autoproclamé « président par intérim » le 23 janvier 2019, des événements défavorables se sont produits, remettant directement en cause le pouvoir du président Maduro et aggravant la crise qui dure depuis des années.
Actuellement, l'administration du président Maduro et le chef de l'opposition Juan Guaido tentent de mobiliser l'armée et le peuple pour se ranger à leurs côtés dans la lutte acharnée pour le pouvoir.
Dans une récente déclaration, M. Guaido a déclaré qu'il n'excluait pas la possibilité d'autoriser les États-Unis à intervenir pour contraindre le président Maduro à abandonner le pouvoir et atténuer la crise humanitaire. Ce scénario est considéré comme le pire qui non seulement rendrait la crise actuelle impossible à résoudre, mais ajouterait également de l'huile sur le feu.
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Le président Nicolas Maduro a rejeté la proposition d'élections anticipées. Photo : Getty |
Cependant, jusqu'à présent, M. Maduro bénéficie toujours du soutien loyal des forces armées vénézuéliennes. Les soldats vénézuéliens se déclarent prêts à repousser toute agression étrangère contre leur pays.
Mais il est difficile de s'assurer la loyauté des militaires, car de plus en plus de personnes « changent d'avis ». Plus récemment, un colonel et médecin militaire a abandonné son allégeance au président Maduro, soutenant le leader de l'opposition et « président autoproclamé » Juan Guaido. Une semaine plus tôt, le général de l'armée de l'air Francisco Yanez avait fait de même.
Selon certaines sources internationales, l'armée vénézuélienne ne compte que 123 000 soldats, réservistes compris, sur une population totale de 31 millions d'habitants, mais compte jusqu'à deux mille généraux. Or, ces derniers détiennent non seulement le pouvoir au sein de l'armée, mais aussi des postes au sein du gouvernement.
Actuellement, sur les 23 provinces du Venezuela, 11 sont dirigées par des généraux ou d'anciens généraux. Sur les 30 ministères, 11 sont également dirigés par des généraux. Le soutien des généraux est donc essentiel au maintien du président Maduro au pouvoir. Cependant, leur loyauté peut être affectée par des influences extérieures. Dans une déclaration récemment publiée sur sa page Twitter personnelle, le conseiller de la Maison Blanche, John Bolton, a déclaré que les États-Unis envisageaient de lever les sanctions contre les hauts responsables militaires vénézuéliens s'ils reconnaissaient le gouvernement du président intérimaire autoproclamé Juan Guaido. Cela peut être interprété comme une pression générale des États-Unis pour « couper » tout soutien au gouvernement du président Nicolas Maduro.
L'administration du président américain Donald Trump a porté le coup le plus dur au gouvernement de M. Maduro en imposant de nouvelles sanctions à la compagnie pétrolière vénézuélienne PDVSA. Ces sanctions empêcheront PDVSA d'exporter du pétrole brut du Venezuela vers les États-Unis, réduisant ainsi les revenus du pays sud-américain. Les États-Unis ont également permis à M. Guaido de prendre le contrôle des actifs vénézuéliens dans des banques américaines, notamment la Réserve fédérale de New York… Dans cette situation, le gouvernement du président Maduro est comme pris en tenaille par de multiples parties.
La solution reste ouverte.
Face à la situation de plus en plus tendue au Venezuela, les dirigeants européens et latino-américains se sont réunis cette semaine à Montevideo, la capitale de l'Uruguay, pour discuter de solutions à la crise actuelle, exhortant les pays à éviter toute implication directe dans le pays sud-américain.
En conséquence, la plupart des pays se sont mis d'accord sur le « mécanisme de Montevideo », un plan en quatre étapes visant à promouvoir le dialogue entre le gouvernement vénézuélien et les groupes d'opposition afin de trouver une solution à la crise politique actuelle. La proposition la plus importante de ce plan est la tenue d'une nouvelle élection présidentielle au Venezuela. Cependant, le président Nicolas Maduro a rejeté cette proposition.
Face à l'absence de solution à la crise vénézuélienne, les États-Unis et la Russie ont récemment soumis au Conseil de sécurité des Nations unies deux projets de résolution totalement opposés sur la situation au Venezuela. Le projet américain affirmait clairement son soutien total à l'Assemblée nationale, seul organe démocratique du pays, et appelait à la tenue d'élections anticipées.
Parallèlement, le projet russe appelle également à une solution « pacifique » à l’impasse au Venezuela, « en soutenant toutes les initiatives visant à parvenir à une solution politique entre les Vénézuéliens à la situation actuelle à travers un processus de dialogue national authentique et global ».
Le projet de résolution présenté par la Russie et les États-Unis, deux membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, témoigne de la profonde division de la communauté internationale face à la crise dans ce pays d'Amérique du Sud. D'une certaine manière, cette division entravera en partie les intentions d'une force qui souhaite contrôler totalement la situation.
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La vie des Vénézuéliens devient de plus en plus difficile. Getty Images |
Selon les observateurs, toute pression internationale serait contreproductive, car le Venezuela est un pays souverain. Il n'y aura pas de solution parfaite à la crise sans dialogue national et réconciliation dans le cadre de la Constitution et des lois du pays.
Le président Maduro s'est déclaré prêt à rencontrer ses opposants, mais le « président par intérim » Guaido a écarté cette possibilité, la qualifiant de « faux dialogue ». Plusieurs pays ont soutenu le scénario de négociations au Venezuela. L'Union européenne considère le gouvernement du président Maduro comme « illégitime », mais n'a pas encore reconnu Guaido comme le « président légitime » du Venezuela.
Le Mexique et l'Uruguay soutiennent également une solution négociée au Venezuela. Selon Shifter, l'issue idéale serait « une négociation prolongée entre une opposition plus unie et un gouvernement de défense ».