Le prince héritier d'Arabie saoudite pourrait être impliqué dans le meurtre de Khashoggi

« Le prince héritier est celui qui dirige réellement le pays à ce stade. Il est responsable de tout, et si quelqu'un est impliqué, c'est bien lui », a déclaré le président américain Donald Trump lors d'une interview.Wall Street Journalle 23 octobre, interrogé sur l'éventuelle implication du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane dans la mort du journaliste Jamal Khashoggi.

Trump a déclaré avoir interrogé le prince héritier avec soin, à plusieurs reprises et de différentes manières sur le meurtre de Khashoggi au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul, en Turquie, le 2 octobre.

« Ma première question a été : "Savez-vous quelque chose sur le plan initial ?" et le prince héritier a répondu non », a déclaré Trump. « J'ai demandé où le plan avait commencé et il m'a répondu que c'était à un niveau inférieur. »

Lorsqu'on lui a demandé s'il croyait à ce démenti, le président américain a marqué une pause de quelques secondes et a déclaré : « Je veux les croire, je veux vraiment y croire. »

Lors d'un discours prononcé plus tôt à la Maison Blanche, Trump a déclaré que l'assassinat de Khashoggi était « une mauvaise idée dès le départ. Elle a été mal menée et a constitué la pire opération de dissimulation de l'histoire. Quelqu'un a commis une terrible erreur et je pense que cette personne est en grande difficulté », a-t-il ajouté. Il a également réaffirmé que l'Arabie saoudite était un « grand allié et l'un des plus gros investisseurs aux États-Unis ».

Le secrétaire d'État Mike Pompeo a annoncé que 21 Saoudiens se verraient retirer ou refuser leur visa américain suite au meurtre du journaliste. « Ces sanctions ne constitueront pas la réponse définitive des États-Unis à cette question. Les États-Unis ne toléreront pas ce type d'action irresponsable visant à réduire Khashoggi au silence. Ni le président ni moi ne sommes satisfaits de cette situation », a déclaré Pompeo.

Les États-Unis envisagent également d'imposer des sanctions financières à l'assassin de Khashoggi. Cependant, Pompeo a réaffirmé que Washington considérait toujours Riyad comme un allié et qu'il n'était pas « heureux » de s'y opposer.

Khashoggi, journaliste souvent critique du gouvernement saoudien et de ses dirigeants, s'est réfugié aux États-Unis l'année dernière par crainte de représailles. Riyad a confirmé le 21 octobre que le journaliste était mort lors d'une bagarre au consulat d'Istanbul, mais ignorait où se trouvait son corps.

Lors d'un discours prononcé hier devant le Parlement, le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé que le meurtre du journaliste Khashoggi était un « complot planifié » et un « meurtre politique ». Il a exigé que l'Arabie saoudite extrade 18 suspects vers la Turquie pour qu'ils soient traduits en justice, tout en affirmant qu'Ankara poursuivrait l'enquête jusqu'au bout.