Le monde est sur le point de faire face à une nouvelle crise alimentaire.

Des avertissements ont été émis sur la possibilité d’une répétition de la crise alimentaire mondiale de 2007-2008, qui avait entraîné une grave sécheresse aux États-Unis et dans la région de la mer Noire, peu de pluies en Inde et une augmentation de la faim dans la région du Sahel en Afrique, avec pour conséquence inévitable une poursuite de la forte hausse des prix agricoles.

Les mauvaises conditions météorologiques de cette année auront pour conséquences de mauvaises récoltes, notamment pour le maïs aux États-Unis et le soja en Russie, a déclaré M. Pinta, responsable de la Fédération nationale des agriculteurs (FNSEA). Les prix du blé et du riz ont presque doublé, tandis que ceux du maïs et du soja ont également augmenté. Cette situation exerce une forte pression sur les prix agricoles.

Des réfugiés somaliens font la queue pour recevoir de l'aide alimentaire à Mogadiscio. (Source : AFP/VNA)

En Inde, tous les regards sont tournés vers l'inflation alimentaire, avec des précipitations à la mi-août inférieures de 15,2 % à la moyenne, et les prix du riz asiatique devraient augmenter de 10 % dans les mois à venir à mesure que l'offre se resserre, a déclaré Samiran Chakraborty, responsable régional de la recherche à la Standard Chartered Bank.

Le ministre indien de l'Alimentation, Kuruppasserry Varkey Thomas, a récemment souligné au Parlement que le pays devait être prêt à faire face à la hausse des prix des produits de base essentiels, en raison des mauvaises perspectives de récolte dues à des conditions météorologiques défavorables.

L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a réduit ses prévisions de production mondiale de riz cette année, de 732 millions de tonnes dans ses prévisions précédentes à 725 millions de tonnes.

Les météorologues japonais avertissent que le monde semble ressentir le début du phénomène météorologique El Niño, qui implique un effet de réchauffement naturel dans l'océan Pacifique occidental et devrait durer jusqu'à l'hiver dans l'hémisphère nord.

Aux États-Unis, les exploitations agricoles subissent la pire sécheresse depuis les années 1950, et 48 États viennent de connaître leur mois de juillet le plus chaud jamais enregistré. Le ministère américain de l'Agriculture (USDA) prévoit que la production de maïs du pays pourrait chuter à son plus bas niveau depuis six ans, ce qui pèsera sur les prix du maïs, qui ont augmenté de 40 % en juin.

Dan Basse, analyste des matières premières américaines et président d'AgResource, a déclaré qu'il espérait que la récolte australienne contribuerait à atténuer les pénuries alimentaires.

Jean-René Buisson, président de l'Association nationale des industries agroalimentaires (Ania), a déclaré que tous les produits à base de céréales, y compris la viande, seront touchés par la hausse des prix agricoles. Cela ne se produira peut-être pas dès septembre de cette année, mais ce sera certain l'année prochaine.

En Chine, les prix des denrées alimentaires sont considérés comme un sujet politiquement sensible, représentant jusqu'à un tiers du revenu mensuel moyen du consommateur.

Le Financial Times (FT) a rapporté que les inquiétudes concernant la récolte américaine ont forcé de hauts responsables du G20 et des Nations Unies à tenir une réunion d'urgence pour examiner la question, prévue pour le 27 août, afin de parvenir à un consensus pour éviter une répétition du chaos et des tensions sur les prix alimentaires de 2007-2008.

Le Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva (Brésil), a souligné des préoccupations majeures telles que la thésaurisation ou les restrictions à l'exportation par les pays producteurs, ainsi que la confusion des acheteurs. Un autre point important à considérer est l'équilibre entre l'utilisation des légumineuses comme source alimentaire directe et leur rôle dans l'alimentation animale ou la production de biocarburants.

Il a appelé les États-Unis à suspendre les programmes de production de biocarburants pour alléger la pression sur les ressources alimentaires.

Parallèlement, l'UNICEF a indiqué que le Sahel africain est une région souffrant de déficit alimentaire chronique, où le nombre d'enfants malnutris aurait atteint un nouveau record de 1,5 million, le choléra et les criquets pèlerins constituant de nouvelles menaces. Par ailleurs, World Vision (Australie) a indiqué que jusqu'à 18 millions de personnes ont actuellement besoin d'aide alimentaire au Niger, au Mali, au Tchad, en Mauritanie et au Sénégal.

Selon VNA-NT