De nouveaux doutes planent sur la politique américaine
(Baonghean) - L'audition du procureur général des États-Unis continue de susciter la controverse dans l'arène politique du pays sur la question de savoir « s'il y a eu ou non une ingérence russe dans les élections américaines de 2016 ».
Les soupçons ne sont pas dissipés, mais s'amplifient. Il est probable que d'autres responsables du gouvernement américain devront témoigner.
Des doutes subsistent
Le procureur général Jeff Sessions est le premier haut responsable du cabinet du président Trump à témoigner devant la commission du renseignement du Sénat américain. L'audition a duré environ deux heures et demie, dans une atmosphère considérée comme tendue, avec des questions et des réponses acerbes. Elle a retenu l'attention du public américain et du monde entier, car elle est directement liée aux deux plus grandes controverses de l'administration du président Donald Trump.
La première question est de savoir si l'équipe de campagne de Trump a collaboré avec la Russie pour l'aider à remporter la présidence, et la seconde est la possibilité que le président Trump ait fait obstruction à la justice. Bien qu'il s'agisse d'une audition pour M. Sessions, l'objectif principal est de clarifier ses points de vue et ses analyses concernant l'enquête sur l'ingérence présumée de la Russie dans l'élection américaine, ainsi que les conversations entre l'ancien directeur du FBI, James Comey, et le président Trump. En d'autres termes, l'objectif est de résoudre les questions soulevées par M. Comey lors de son audition devant cette même commission la semaine dernière.
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Le procureur général des États-Unis, Jeff Sessions, lors d'une audience le 13 juin. Photo : AFP |
Selon les experts, les informations recueillies lors de l'audience ne semblent pas avoir dissipé les doutes concernant les liens entre le président Trump, la Russie et l'enquête du FBI. Au cours de l'audience, M. Sessions a été interrogé sur quatre points principaux : s'il avait rencontré des responsables russes alors qu'il était procureur général ; ses relations avec l'équipe de conseillers du président Trump ; les raisons de son retrait de l'enquête ; et son rôle dans la décision de limoger le directeur du FBI.
Cependant, les réponses de M. Sessions n'ont rien de nouveau par rapport à ses déclarations publiques précédentes. Il a notamment nié toute ingérence russe dans l'élection présidentielle américaine et qualifié ces accusations de « mensonges horribles et haineux ». Il a également déçu de nombreux membres du Congrès, principalement démocrates, par des réponses évasives telles que « Je ne me souviens pas » ou « Je ne suis pas sûr ». Cette réponse ambiguë, combinée au refus de M. Sessions de fournir des informations sur le contenu de sa conversation avec le président Trump, a encore accru les soupçons du public quant à la dissimulation de la Maison Blanche.
La réputation du président décline
Selon les observateurs, même si de nouveaux développements étaient attendus après l'audition du procureur général, nombreux étaient ceux qui avaient prédit ce qui allait se passer, M. Sessions ayant été l'un des premiers sénateurs à soutenir M. Trump lors de la campagne présidentielle l'année dernière. M. Trump et M. Sessions partageaient également des points de vue similaires sur la lutte contre la criminalité et l'immigration. Le procureur général des États-Unis peut donc être considéré comme un homme de confiance du président de la Maison-Blanche. Les réponses de M. Sessions aux questions semblaient donc profiter au président Trump plutôt que de compliquer les choses.
Cependant, la réponse n'ayant pas encore dissipé les doutes de nombreux membres du Congrès américain, il est probable que de nombreux autres responsables de l'administration devront témoigner dans le cadre de l'enquête sur le scandale d'ingérence russe dans la récente élection présidentielle. Cela non seulement suscite des débats plus vifs sur la scène politique américaine, mais provoque également davantage de divisions internes.
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Jeff Sessions a été l'un des premiers membres du Congrès à soutenir M. Trump lors de sa campagne présidentielle. Photo : Washington Post |
Quant au président Donald Trump, deux auditions consécutives de l'ancien directeur du FBI et du procureur général des États-Unis sur des questions directement liées au président ont gravement affecté sa réputation. Selon les résultats publiés par Gallup avant l'audition du procureur général Sessions, la réputation du président Trump est en baisse après avoir légèrement progressé par rapport au début de son mandat. Seuls 38 % des personnes interrogées soutiennent le président, soit une baisse de 2 % par rapport au sondage réalisé avant l'audition de l'ancien directeur du FBI. Le taux d'opposition à M. Trump a également augmenté de manière similaire, atteignant 60 %. Pire encore, le public américain semble faire davantage confiance à M. Comey qu'au président Trump, ce taux passant de 26 % à 46 % avant et après l'audition.
Des observateurs ont également évoqué la possibilité d'une procédure de destitution du président Trump, car s'il est établi que M. Trump a entravé l'application de la loi, le Congrès américain pourrait engager une procédure de destitution. Le président sera démis de ses fonctions si la majorité de la Chambre des représentants, puis plus des deux tiers du Sénat, approuvent cette décision. Cependant, cette possibilité est peu probable, car le Parti républicain, qui contrôle actuellement le Sénat et la Chambre des représentants, ne semble pas vouloir porter ce scandale trop loin.
Toutefois, si le scandale n'est pas résolu correctement, l'image personnelle du président Trump ainsi que la réputation du Parti républicain seront gravement affectées. En particulier, plus de 190 membres démocrates du Congrès américain ont intenté une action en justice contre le président Donald Trump devant un tribunal fédéral, l'accusant d'avoir reçu de l'argent de gouvernements étrangers par le biais de ses activités sans le consentement du Congrès, un acte contraire à la Constitution américaine.
On peut dire que le président Trump et l’administration actuelle sont confrontés à beaucoup de pression, et il y aura certainement de nombreuses surprises et imprévisibilités dans la politique américaine dans les jours à venir.
Thanh Huyen
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