La Turquie ne restera pas silencieuse alors que Trump lance une guerre économique contre son allié de l'OTAN

Photo d'illustration : Reuters

La source a également déclaré que la Turquie accusait Washington de lancer une « guerre économique » contre son allié de l'OTAN.

La Turquie est actuellement aux prises avec une grave crise monétaire, déclenchée par l'escalade des sanctions américaines, ordonnées par Washington en représailles à l'arrestation du pasteur Andrew Brunson, accusé d'avoir participé à une tentative de coup d'État manquée en 2016.

Bolton a souligné le 21 août que la chute libre de la livre pourrait cesser immédiatement si la Turquie libérait le citoyen américain, qui risque une peine de 35 ans dans une prison turque.

« Écoutez, le gouvernement turc a commis une grave erreur en ne libérant pas le pasteur Brunson », a déclaré Bolton à Reuters lors d'une interview lors d'une visite en Israël. « Chaque jour qui passe, cette erreur se reproduit. Cette crise pourrait être résolue immédiatement s'ils avaient agi comme il se doit en tant qu'alliés de l'OTAN, en tant que membres de l'Occident, et libéré le pasteur Brunson sans condition. »

Ankara a critiqué Washington pour sa campagne de pression suite à l'arrestation du prêtre, qu'elle considère comme une affaire purement juridique. « La déclaration de Bolton prouve que l'administration Trump cible un allié de l'OTAN dans une guerre économique », a déclaré à Reuters Ibrahim Kalin, porte-parole d'Erdogan, soulignant que la Turquie ne « garderait pas le silence » face aux attaques contre son économie et son système judiciaire.

« L'administration Trump a confirmé son intention d'utiliser les droits de douane et les sanctions pour déclencher une guerre commerciale mondiale », a-t-il souligné, faisant référence à des différends similaires avec le Mexique, le Canada, l'Europe et la Chine. « Les dernières politiques de l'administration américaine sont contraires aux principes et valeurs fondamentaux de l'OTAN. »

La livre turque a fortement chuté face au dollar au début du mois, après que Trump a doublé les droits de douane sur les importations turques d'aluminium et d'acier, les portant respectivement à 20 % et 50 %. Au total, la monnaie a perdu environ 40 % de sa valeur cette année.

Pour lutter contre le ralentissement économique, le gouvernement turc a pris plusieurs contre-mesures, annonçant des droits de douane sur certains produits américains, notamment les voitures, l'alcool et le tabac. Parallèlement, le Qatar a promis un programme d'investissement direct de 15 milliards de dollars sur le marché turc, et la Turquie a déposé une plainte auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) concernant les droits de douane américains sur ses produits. En réponse, Trump a annoncé de nouvelles sanctions si Ankara ne cède pas aux exigences américaines de libérer le « merveilleux » prêtre.