La Turquie ripostera-t-elle si les États-Unis arrêtent leurs ventes d’armes ?
La Turquie a déclaré hier qu'elle riposterait si les États-Unis cessaient de lui vendre des armes suite à la décision d'Ankara d'acheter du matériel militaire russe.
Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu. Photo :AFP |
« Si les États-Unis nous imposent des sanctions ou prennent des mesures similaires, la Turquie ripostera certainement. »RTa cité le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu déclarant à la chaîne de télévisionCNN Turk« Ce que l’Amérique doit faire, c’est laisser tomber. »
« La Turquie est un pays indépendant... Parler à un tel pays comme à un supérieur, décider ce que nous pouvons ou ne pouvons pas acheter, n'est pas une approche correcte et ne correspond pas à notre alliance », a souligné M. Cavusoglu, faisant référence au fait que les deux pays sont membres de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN).
L'intention de suspendre les ventes d'armes à la Turquie a été avancée par les législateurs de la Chambre des représentants des États-Unis dans un projet de loi d'autorisation de la défense nationale. Ce projet exige que le Département de la Défense américain fournisse au Congrès un rapport sur les relations de Washington avec Ankara et bloquerait la vente d'équipements de défense essentiels à la Turquie jusqu'à la finalisation de ce rapport.
Cette décision pourrait avoir un impact majeur sur la Turquie, qui prévoit d'acheter plus de 100 avions de combat Lockheed Martin F-35 aux États-Unis. Ankara est également en pourparlers avec Washington pour l'achat de missiles Patriot.
Le ministre des Affaires étrangères Cavusoglu a déclaré qu'il prévoyait de se rendre à Washington la semaine prochaine pour rencontrer son homologue américain Mike Pompeo, qui s'est dit préoccupé par la décision d'Ankara d'acheter le système de défense aérienne russe S-400.
Le contrat d'achat du S-400 a été signé entre la Turquie et la Russie en décembre dernier. La livraison du système était prévue pour 2020. Cependant, après des discussions avec Cavusoglu en mars, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré que Moscou était prêt à accélérer la production et la livraison.
Véhicule de lancement du système russe S-400. Photo :Spoutnik |