La Turquie répond sans détour aux avertissements américains concernant l'accord sur les missiles S-400
Les responsables turcs répondent à l'avertissement du vice-président américain concernant le contrat d'achat de missiles de défense aérienne russes S-400.
Le vice-président turc lors d'une conférence de presse début mars. Photo : Twitter. |
« Les États-Unis doivent choisir. Veulent-ils rester un allié de la Turquie, ou risquent-ils de menacer leurs relations amicales en s'alliant à des terroristes pour compromettre la défense d'un membre de l'OTAN ? » a écrit aujourd'hui le vice-président turc Fuat Oktay sur Twitter.
La déclaration d'Oktay intervient après que le vice-président américain Mike Pence a averti que la Turquie pourrait être expulsée de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) si elle tentait de conclure un contrat d'achat de missiles de défense aérienne à longue portée S-400 de la Russie.
« La Turquie doit faire un choix. Veut-elle rester un partenaire essentiel de l'alliance militaire la plus réussie de l'histoire, ou veut-elle compromettre la sécurité de cette relation en prenant des décisions imprudentes qui affaiblissent l'alliance ? » a déclaré le vice-président Pence lors d'une réunion ministérielle de l'OTAN le 3 avril.
Il s'agit du dernier coup de force entre Ankara et Washington dans la guerre des mots liée au contrat d'achat de systèmes de missiles S-400 que la Turquie a signé avec la Russie.
Les États-Unis estiment que le S-400 est incompatible avec le système de défense aérienne de l'OTAN et constitue également une menace pour le chasseur furtif F-35. Les responsables américains craignent que l'achat par la Turquie du F-35 et du S-400 ne permette à la Russie d'accéder à une technologie sophistiquée sur la ligne de production du F-35 pour trouver des moyens de les contrer. Le Pentagone a également cessé de livrer des pièces détachées et des manuels du F-35 à la Turquie le 1er avril.
Entre-temps, Ankara a affirmé à plusieurs reprises son droit de choisir son fournisseur d'armes, arguant que l'achat du S-400 était une question de survie pour sa défense. Malgré la pression constante des États-Unis, la Turquie n'a pas renoncé à l'accord et a annoncé qu'elle recevrait le premier système S-400 en juillet.