L’ère Merkel touche à sa fin : opportunité ou défi ?

Thanh Huyen October 30, 2018 20:02

(Baonghean) - Angela Merkel ne briguera plus le poste de chancelière allemande après la fin de son mandat, ni celui de présidente de la CDU au sein de la coalition au pouvoir. Cette annonce marque la fin de l'ère Merkel et ouvre un nouveau chapitre, non seulement pour l'Allemagne, mais aussi pour l'Europe. Cependant, cet avenir est très imprévisible.

« Punition » par les votes des électeurs

Après près de deux décennies à la tête de l'Union chrétienne-démocrate (CDU), la chancelière Angela Merkel a décidé de démissionner et de ne pas se représenter à la présidence du parti en décembre prochain.

Thủ tướng Đức Angela Merkel tuyên bố sẽ không tranh cử Thủ tướng nhiệm kỳ tiếp theo. Ảnh: Reuters
La chancelière allemande Angela Merkel a annoncé qu'elle ne briguerait pas le prochain mandat. Photo : Reuters

Elle a également confirmé que ce quatrième mandat serait son dernier en tant que chancelière allemande. L'annonce faite par Mme Merkel, en fin d'après-midi du 29 octobre, a surpris, voire « choqué », de nombreux Allemands habitués depuis 2005 à être dirigés par une « femme commandante ».

Mais pour les observateurs, il s’agit d’une fin inévitable et prévisible pour la politique allemande et pour la chancelière Merkel personnellement.

Les élections générales fédérales de septembre 2017, avec la victoire durement acquise de l’Union chrétienne-démocrate et de l’Union chrétienne-sociale (CDU/CSU) et la crise qui a suivi dans la formation d’un nouveau gouvernement de coalition, ont été le point de départ d’un mandat inégal pour Mme Merkel.

Les élections locales de ce mois-ci ont confirmé ces prédictions. Mi-octobre, lors des élections régionales en Bavière, la CSU a perdu sa majorité absolue et enregistré son pire résultat depuis plus d'un demi-siècle. Plus récemment, le 28 octobre, la CDU et le Parti social-démocrate (SPD) ont également enregistré de très mauvais résultats en Hesse.

Ces résultats sont perçus par les électeurs allemands comme une « punition » pour la grande coalition au pouvoir. La raison en est simple : ils ne sont pas satisfaits des politiques mises en œuvre sur l'ensemble du territoire fédéral par le gouvernement de coalition, composé des trois partis CDU, CSU et SPD, dont la plus importante est la politique d'accueil des réfugiés.

Depuis 2015, la politique de « porte ouverte » de la chancelière Merkel, qui a accueilli plus d'un million de réfugiés, est vivement critiquée. On estime que cette politique a endommagé le tissu social allemand, provoquant des conflits culturels et religieux.

En outre, les années de « resserrement de la ceinture » du gouvernement fédéral, alors que l'Allemagne est l'un des pays les plus puissants financièrement d'Europe, et le retard du gouvernement à réformer le système d'assurance maladie sont également des raisons pour lesquelles de nombreux électeurs ont tourné le dos au gouvernement de la chancelière Merkel.

Dans ce contexte, la coalition au pouvoir a également affiché sa discorde lorsque les deux partis, la CSU et le SPD, ont déclaré être impliqués en raison de leur alliance avec la CDU de Merkel. Le chef du SPD a même évoqué la possibilité d'un retrait de la coalition au début de l'année prochaine.

La pression exercée à la fois au sein de la coalition et au sein de la société n'a laissé à la chancelière Merkel d'autre choix que de définir une feuille de route pour se retirer progressivement de la politique.

Cette décision est considérée comme opportune, à la fois pour apaiser les critiques des électeurs et des partis d'opposition à l'encontre de la coalition au pouvoir, et pour créer un tremplin pour le processus de transition et la recherche d'un successeur au sein du parti CDU.

Qu'est-ce qui nous attend ?

La chancelière Merkel considère personnellement sa décision comme une opportunité d'« ouvrir un nouveau chapitre » pour l'Allemagne. Cependant, d'ici à son retrait complet de la scène politique, Mme Merkel devra « lutter pour sa survie politique ».

Bien que la loi allemande n’exige pas que le chancelier soit à la tête d’un parti politique, cela est traditionnellement considéré comme la clé du succès pour tout individu ou parti souhaitant diriger le pays.

Chính sách mở cử với người tị nạn của bà Merkel gây chia rẽ trong xã hội Đức. Ảnh Getty
La politique d'ouverture de Merkel à l'égard des réfugiés a divisé la société allemande. Photo : Getty

Si Mme Merkel n'est plus à la tête de la CDU, sa réputation et son influence sur la politique gouvernementale seront considérablement réduites pendant la durée de son mandat restant. Sans compter que si la grande coalition actuelle s'effondre, des élections anticipées devront être organisées et Mme Merkel pourrait être contrainte de mettre fin prématurément à son mandat de chancelière.

Selon les observateurs, la durée du dernier mandat de Merkel dépendra de la personne qui la remplacera à la tête du parti en décembre. Ce sera très probablement le candidat que la CDU désignera aux prochaines élections pour élire le chancelier après la fin du mandat de Merkel.

Si la CDU élit quelqu’un de « proche » de Mme Merkel, comme la secrétaire générale du parti Annegret Kramp-Karrenbauer ou le ministre de l’Économie Peter Altmaier, Mme Merkel contrôlera toujours la CDU et restera chancelière.

Mais si le prochain dirigeant est un membre d’un parti d’opposition, la situation devient plus compliquée et la possibilité d’élections anticipées survient plus tôt.

Plus largement, l'opinion publique ne s'inquiète pas seulement de la durée du mandat de Mme Merkel, mais aussi de son successeur à la chancellerie. La fin de l'« ère Merkel », considérée comme un « symbole de stabilité », place l'Allemagne dans un avenir risqué, notamment dans un contexte de problèmes complexes, tant sur le plan national qu'international.

Sur le plan intérieur, l'immigration et la croissance économique pèsent sur les dirigeants allemands. Sur le plan extérieur, les politiques commerciales protectionnistes du président américain Donald Trump et les divisions au sein de l'Union européenne constituent autant de défis auxquels l'Allemagne, véritable locomotive de l'UE, est confrontée.

L'Europe en ébullition

Non seulement la politique allemande est en pleine tourmente, mais la décision de la chancelière Angela Merkel de quitter la vie politique inquiète également l'Europe. Force est de constater que, pendant plus de dix ans à la tête de l'Allemagne, première économie de l'Union européenne (UE), Mme Merkel a été considérée comme la véritable dirigeante de l'UE.

Elle a laissé des traces importantes dans le domaine économique et diplomatique, comme la manière dont elle a géré la crise économique de 2008-2009 ou dans des dossiers internationaux brûlants comme le programme nucléaire iranien, la crise ukrainienne, la Syrie... Elle est également un facteur clé dans le maintien d'une position unifiée et unie à travers l'UE.

La décision de Merkel de démissionner intervient à un moment où l'UE est confrontée à une série de défis et d'incertitudes, notamment la cohésion du bloc qui est plus que jamais menacée.

Thủ tướng Angela Merkel nhiều năm ở vị trí số 1 trong danh sách những phụ nữ quyền lực nhất thế giới. Ảnh EPA
La chancelière Angela Merkel figure depuis de nombreuses années en tête du classement des femmes les plus puissantes du monde. Photo : EPA

Le Brexit et la montée des partis populistes d'extrême droite menacent les valeurs fondamentales de la plus grande alliance du monde. Même en Allemagne, les partis populistes émergent fortement, notamment l'Alternative pour l'Allemagne (AfD).

Le jeune parti d'extrême droite a remporté pour la première fois des sièges au Bundestag et, après les récentes élections régionales, l'AfD est représentée dans les 16 parlements régionaux allemands. La montée actuelle de l'AfD, comme celle de nombreux autres partis d'extrême droite et populistes en Europe, menacera les partis traditionnels lors des élections européennes de mai 2019.

Dans un tel contexte, le retrait de Merkel de la scène politique serait un véritable cauchemar pour l'Europe. Si la situation n'est pas maîtrisée, la division politique en Europe deviendra de plus en plus complexe. Par conséquent, l'UE et l'Allemagne devront probablement s'adapter à un nouveau changement, l'après-Merkel.

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