Discours sur l'état de l'Union de Trump : la prospérité dans une société divisée

Réalisations importantes

Avec pour thème « Construire une Amérique sûre, forte et fière », le discours sur l’état de l’Union du président Donald Trump au Congrès visait avant tout à souligner les réalisations économiques.

Au début de son message, le président Trump a mentionné les « progrès incroyables » et les « succès extraordinaires » que l’Amérique a accomplis au cours de l’année écoulée.

Malgré les dégâts causés par les ouragans, les inondations, les incendies et la fusillade meurtrière au Mandalay Bay Hotel and Casino de Las Vegas, l’Amérique a résisté et a résolu les crises.

Le président Donald Trump prononce son discours sur l'état de l'Union devant les deux chambres du Congrès le 30 janvier (AP)

Le dirigeant américain a mentionné des régions qui sont en train de se remettre de catastrophes naturelles, comme la Floride, la Californie et le territoire de Porto Rico, avec le message « nous vaincrons ensemble » - un message clair de l'unité souvent remise en question de l'Amérique.

En outre, le président Trump n’a pas oublié de souligner les réalisations de l’économie américaine, considérée comme l’un des points les plus brillants de l’économie mondiale en 2017.

Il a souligné qu'au cours de l'année écoulée, l'économie américaine a créé 2,4 millions de nouveaux emplois, dont 200 000 emplois dans le secteur manufacturier.

Les salaires ont également augmenté après des années de stagnation, tandis que le chômage est tombé à son plus bas niveau depuis 45 ans, « le chômage des Afro-Américains étant à son plus bas niveau de l’histoire ».

En 2017, la confiance des petites entreprises a également atteint un niveau record, tandis que le marché boursier a continué d’établir de nouveaux records, gagnant 8 000 milliards de dollars en valeur sur une courte période.

Le point clé, selon le président Trump, est que les réductions d’impôts ont apporté un énorme soulagement à la classe moyenne et aux petites entreprises.

Dans le même temps, les taux d’imposition sur le revenu des petites entreprises ont été réduits jusqu’à 20 %, encourageant les entreprises à se développer et à embaucher davantage de travailleurs.

« C'est un nouveau moment pour l'Amérique », a-t-il déclaré. « Il n'y a jamais eu de meilleur moment pour vivre le rêve américain. »

Dans son discours, le président américain Donald Trump a également appelé le Congrès à adopter un budget de 1,5 billion de dollars pour son plan d'infrastructures, ainsi qu'une réforme de la politique d'immigration basée sur quatre piliers principaux, à savoir la réforme des réglementations pour devenir citoyen américain, le renforcement de la frontière, notamment la construction d'un mur à la frontière sud avec le Mexique, la fin du programme de loterie des visas et la fin de la migration en chaîne.

Le fossé de la solidarité

Le discours sur l’état de l’Union est souvent utilisé par les présidents américains pour aborder les réalisations des États-Unis au cours de l’année écoulée ainsi que les défis auxquels les États-Unis sont confrontés.

Le chef de la Maison Blanche annoncera également des plans pour l'année prochaine avec des propositions visant à promouvoir l'unité du peuple ou les priorités du gouvernement.

Cependant, le public américain se demande si le discours sur l’état de l’Union du président Trump a cette fois-ci abordé ces aspects ?

Le problème de la politique américaine actuelle réside dans les profondes divisions sur la plupart des questions. Parallèlement, le taux d'approbation du président Donald Trump n'a pas dépassé 40 % après un an de mandat – le niveau le plus bas pour un président américain depuis 50 ans.

La division de la politique américaine était évidente dans la salle pendant que le président Trump lisait son discours. Alors que les élus républicains se levaient fréquemment pour applaudir son discours, les élus démocrates restaient assis à l'observer en silence, en signe de désapprobation ou de protestation.

La Maison Blanche a déclaré que le discours sur l'état de l'Union de Trump enverrait des signaux appelant à l'unité dans un bloc bipartisan profondément divisé sur une série de différences politiques.

Mais le récent message du président américain n’a pas atteint cet objectif – du moins il n’a pas clarifié les désaccords qui ont semé le chaos dans la politique américaine au cours de l’année écoulée.

L'un des sujets les plus controversés au Congrès américain aujourd'hui est la politique d'immigration. Pour apaiser les divergences, M. Trump a proposé un plan d'immigration qu'il qualifie de « compromis équitable » et qui comporte quatre points majeurs, dont une feuille de route sur 12 ans pour permettre à 1,8 million de « Dreamers » – des personnes arrivées illégalement aux États-Unis alors qu'elles étaient enfants – d'obtenir la citoyenneté. Cependant, cette proposition a rencontré une vive opposition des deux partis.

Le Congrès américain a été témoin de divisions lors du discours de M. Trump (Reuters)

Les partisans de la ligne dure au sein du Parti républicain ont qualifié la naturalisation des Dreamers d'« amnistie » inacceptable, tandis que de nombreux démocrates ont hué l'annonce de Trump selon laquelle il fixerait un nouveau plafond à la « migration en chaîne », qui permet aux immigrants légaux de parrainer des membres de leur famille pour venir aux États-Unis.

Il existe encore d’autres « pierres » qui bloquent l’agenda politique américain et que le président Trump n’a pas réussi à faire valoir : le remplacement du projet de loi Obamacare, la construction d’un mur à la frontière mexicaine pour empêcher l’immigration illégale.

Compte tenu de ce qui a été dit, le discours sur l'état de l'Union du président Donald Trump n'est pas suffisamment « fort » pour changer la situation politique aux États-Unis, pourtant la chose la plus attendue du moment. Il ne peut pas l'aider à gagner la sympathie des députés démocrates.

Ils ne ressentent probablement pas de nouvelle motivation pour faire des compromis avec les propositions du Président dans les temps à venir, mais au contraire, cela ne fait que créer davantage de détermination pour les démocrates à consolider leurs forces en vue des élections de mi-mandat au Congrès en novembre.