Lettre ouverte aux dames
Chères dames, chères et familières !
(Baonghean)Moi, un grain de poussière appartenant à l'homme, je souhaite adresser à toutes les dames mes plus chaleureuses salutations en ce 8 mars. Et, dans un esprit joyeux et indulgent, j'aimerais exprimer avec audace quelques points et suggestions, en espérant que vous les partagerez et les prendrez en considération.
Mesdames, très très chères ! Les femmes critiquent souvent la vision masculine. Mais la réalité est tout autre. Chaque année, les femmes célèbrent deux jours : la Journée internationale des femmes (8/3) et la Journée des femmes vietnamiennes.
A l'époque où les femmes organisaient des rassemblements, chantaient et dansaient pour réclamer leur libération, nous, les hommes, étions confinés à la maison, faisant tout le travail : ménage, courses, cuisine, lessive... (sauf l'allaitement), tâches difficiles pour lesquelles nous n'avions aucun talent et n'étions pas formés.
Les femmes se considèrent souvent comme le sexe faible, c'est bien connu, mais les qualifier de sexe faible reste sujet à débat. Qui est faible, qui est fort ? L'équilibre des pouvoirs a considérablement évolué : les femmes gagnent en puissance chaque jour, tandis que nous nous affaiblissons à chaque instant. Autrefois, les femmes se contentaient de tâches ménagères, mais aujourd'hui, elles sont députées, ministres, vice-ministres, et certaines sont même présidentes et premières ministres. Dans les domaines économique, culturel et social, les femmes dominent de plus en plus. En parlant de sport, l'équipe féminine de football est toujours championne d'Asie du Sud-Est, tandis que notre équipe masculine est depuis longtemps au ralenti, sans la moindre médaille. Alors, qui est fort, qui est faible ?
Mesdames, très très chères. Un autre problème douloureux est la prétendue caisse noire que nous gérons, que vous jugez opaque. Prenons les choses à la racine. Si vous n'aviez pas monopolisé le budget familial, nous transformant en prolétaires dès la réception de nos salaires, si vous n'aviez pas qualifié nos habitudes de tabagisme et d'alcool comme néfastes et à éliminer, et si vous n'aviez pas inclus les divertissements comme le karaoké, les massages, le football et les jeux d'argent modérés dans les dépenses officielles… alors nous n'aurions pas eu besoin de créer une caisse noire. Mais pourquoi la diffamez-vous en la qualifiant de caisse noire ? Nous mettez-vous sur le même plan que des personnes corrompues ? Si vous reconnaissez immédiatement la légitimité de ces dépenses et les placez en priorité, la caisse noire sera immédiatement éliminée.
La presse a fait grand cas ces derniers temps des violences conjugales. Celles-ci naissent de ressentiments tenaces, de petits incidents comme ceux mentionnés ci-dessus qui ne sont pas résolus et qui se transforment en coups et autres violences. Ces violences cesseront immédiatement si vous, la bienveillante dame, respectez les conditions ci-dessus.
Quynh Tho
