Le Premier ministre polonais : « Nord Stream 2 » est un paiement d'armes à la Russie en monnaie européenne

Installation du gazoduc du projet Nord Stream 2. Photo : Ria Novosti

« Nord Stream 2 » est un paiement pour les armes russes et la sécurité de défense avec notre argent (européen) - a répondu le Premier ministre polonais dans une interview au Financial Times.

Les politiciens polonais ont regretté que le projet russe Nord Stream 2 soit soutenu par l'Europe.

Le Premier ministre Mateusz Maraveski a également exprimé son opposition, qualifiant la déclaration du président Emmanuel Macron d'"impensable" alors que le dirigeant français reconnaissait la position de la Russie - ennemie de l'OTAN - sur la scène internationale.

« Le président Macron est dans une position différente, car il ne sent pas le souffle chaud de l'« ours russe » sur son cou », a décrit le Premier ministre polonais en décrivant la pression exercée par la Russie sur les pays voisins.

Le Premier ministre polonais a ajouté qu'il avait autrefois salué la tenue d'un dialogue avec la Russie de manière démocratique et pacifique, mais qu'à son avis, « la Russie est devenue désormais agressive et hostile ».

« Nord Stream 2 » est un projet de gazoduc reliant la côte russe à travers la mer Baltique jusqu'en Allemagne, d'une valeur de 9,5 milliards d'euros, avec une longueur de gazoduc de 1 200 km, capable de transporter 55 milliards de m³du gaz vers l'Europe.

La semaine dernière, le Danemark a finalement accordé l’autorisation de poser un gazoduc à travers sa zone économique exclusive, mettant ainsi l’ensemble du projet sur la bonne voie pour être opérationnel d’ici la fin 2019.

Ce projet a rencontré une vive opposition de la part de Kiev, qui risque de perdre les revenus liés au transit du gaz russe par l'Ukraine. En Europe, certains pays comme la Pologne, la Lettonie et la Lituanie ont également exprimé leur opposition à ce projet.

Parallèlement, certains pays comme l'Allemagne soulignent l'importance de « Nord Stream 2 » en tant que projet commercial. La Norvège et l'Autriche soutiennent également activement la construction du gazoduc, y voyant une opportunité de renforcer la sécurité énergétique européenne.