Le Premier ministre Nguyen Xuan Phuc : ​​La créativité est la ressource la plus précieuse ; plus on l'exploite, plus elle s'épanouit.

Selon le Premier ministre, les modèles de croissance néoclassiques mettent l'accent sur le rôle de l'accumulation de capital et du travail dans la croissance. À ces époques, l'humanité exploitait principalement les ressources naturelles pour créer de la croissance et servir les populations.

Cependant, les ressources naturelles sont par nature limitées et l'humanité est confrontée à une grave pénurie. Si nous continuons à dépendre de cette ressource finie, la croissance s'épuisera bientôt et finira par stagner.

La réalité a démontré que de nombreux pays, pourtant riches en ressources, ne parviennent pas à une croissance rapide et durable, tandis que d'autres, disposant de très peu de ressources, affichent une forte croissance économique. Quel est donc le secret ? Le Premier ministre a souligné que les facteurs clés de cette réussite résident dans le capital humain et la technologie.

L'être humain est au centre de la création

Le Premier ministre Nguyen Xuan Phuc a souligné que le Vietnam possède une ressource inépuisable : l'intelligence, la créativité humaine et le potentiel qui sommeille en chacun de nous. « Plus les ressources naturelles s'épuisent, plus les ressources créatives humaines s'épanouissent. Dans une entreprise ou toute organisation, ce ne sont ni les machines, ni les équipements, ni les matières premières, mais bien la créativité humaine qui constitue le capital le plus précieux », a-t-il déclaré.

Le Premier ministre a toutefois déclaré qu'il fallait regarder la réalité en face pour constater que le développement scientifique, technologique et d'innovation du Vietnam présentait encore de nombreuses limites et lacunes.

Les capacités scientifiques, technologiques et d'innovation demeurent limitées, et le système national d'innovation est jeune et fragmenté. Les activités d'innovation et les capacités de R&D au sein des entreprises restent faibles. Le nombre d'entreprises adoptant des stratégies d'innovation demeure modeste. Les universités privilégient la formation à la recherche, et lorsque celle-ci existe, son applicabilité reste limitée. Il n'existe pas de politiques, de mécanismes ni de problématiques pertinentes et stimulantes pour encourager la créativité et l'engagement d'un grand nombre de scientifiques et d'experts.

Au Vietnam, tant dans le secteur public que privé, les dépenses actuelles consacrées à la science et à la technologie ne représentent qu'environ 0,44 % du PIB, un chiffre relativement faible comparé à la moyenne mondiale de 2,23 % (Thaïlande : 0,78 % ; Singapour : 2,2 % ; Malaisie : 1,3 % ; Chine : 2,1 %). Le Premier ministre a souligné que, faute d'investissements audacieux dans la science, la technologie et l'innovation, le pays restera prisonnier d'une faible productivité, d'une faible valeur ajoutée et du piège du revenu intermédiaire. Par conséquent, l'État et le secteur privé doivent pleinement reconnaître l'importance d'investir dans la science et la technologie et allouer les dépenses dans ce domaine de manière plus proportionnée et efficace. Il convient de privilégier la praticité et l'efficience, et non de suivre les tendances, sources de gaspillage et de faible application.

Selon le Premier ministre, les entreprises doivent également comprendre qu'investir dans la recherche et le développement est le moyen le plus rapide d'améliorer leur efficacité, d'accroître leur compétitivité et de se développer de manière plus durable.

Dans les prochains mois, le Vietnam devra opérer un virage stratégique pour promouvoir la recherche et le développement de jeunes entreprises créatives, combinés au développement d'applications et de technologies dans un certain nombre de nouveaux secteurs et domaines d'activité présentant des atouts.

Le Premier ministre a demandé aux différents secteurs et collectivités locales de renforcer leur prise de conscience et leur responsabilité dans l'orientation du développement scientifique et technologique, et de poursuivre l'amélioration du cadre juridique et des mécanismes politiques. Il a insisté sur la nécessité de perfectionner le système national d'innovation en plaçant les entreprises au cœur du dispositif, en établissant des liens étroits entre les instituts de recherche, les universités et les entreprises afin de créer et d'accumuler de la propriété intellectuelle, et ainsi générer un nouveau moteur pour une croissance économique rapide, inclusive et durable.

Le Premier ministre a demandé au ministère des Sciences et des Technologies de se coordonner avec les ministères, les directions et les organisations concernées afin de conseiller le gouvernement sur un certain nombre de questions majeures, telles que la proposition de politiques visant à encourager et à promouvoir l'innovation dans le secteur des entreprises, la prise en compte des entreprises comme centre du système d'innovation et la promotion de la connexion des réseaux d'innovation au niveau national et international.

Il est nécessaire de privilégier le développement de produits nationaux basés sur des technologies nouvelles et de pointe afin de créer de nouvelles industries et de nouveaux produits à forte valeur ajoutée, notamment dans les secteurs où le Vietnam possède des atouts tels que l'agriculture, l'industrie manufacturière et de transformation, les technologies de l'information...

Il est nécessaire d'étudier la mise en place d'une banque nationale de données sur la science, la technologie et l'innovation.

Élaborer des politiques visant à attirer et à collaborer avec des experts de talent, tant au niveau national qu'international, notamment la communauté scientifique vietnamienne à l'étranger. Accorder une attention particulière aux solutions non conventionnelles. Pour promouvoir l'innovation, les politiques et les mécanismes doivent être ouverts, flexibles et créatifs.

Appliquer le modèle de partenariat public-privé (PPP) pour encourager une plus grande participation des entreprises aux activités d'innovation. Tester le modèle « propriété de l'État, gestion privée ». Passer d'un modèle de financement par le budget de l'État à un cofinancement, en évoluant vers une plus grande autonomie financière ; l'État donne des directives concernant les infrastructures de recherche, les équipements scientifiques et technologiques, ainsi que l'innovation et la créativité.