Le Premier ministre japonais Shinzo Abe : modéré mais ferme

April 24, 2015 08:41

(Baonghean) - Lors du récent Sommet Asie-Pacifique à Jakarta, en Indonésie, le discours du Premier ministre japonais Shinzo Abe était très attendu par l'opinion publique mondiale. On attendait avec impatience de voir comment M. Abe allait promouvoir le rôle du Japon dans la paix mondiale, compte tenu des rumeurs entourant l'affaire du sanctuaire Yasukuni. L'intervention de M. Shinzo Abe n'a pas déçu le peuple japonais, qui a fait preuve de souplesse et de fermeté. La confiance du peuple japonais en son Premier ministre a été renforcée par les informations économiques positives qui venaient d'être annoncées, témoignant de la justesse de sa politique personnelle d'Abenomics.

Le nouveau chemin : fierté et sérénité

Avant de quitter le pays pour assister au Sommet Asie-Afrique, le Premier ministre japonais Shinzo Abe a fait une offrande « masakaki » au sanctuaire Yasukuni, dédié aux soldats japonais morts pendant la Seconde Guerre mondiale. Comme à l'accoutumée, cette initiative a suscité de vives réactions de la part de la Chine et de la Corée du Sud, ces deux pays estimant que M. Abe devait s'en tenir à la vision historique de ses prédécesseurs, impliquant des excuses et une prise de responsabilité pour les agissements du Japon pendant la Seconde Guerre mondiale, plutôt que d'exprimer son admiration et sa gratitude devant un sanctuaire comme Yasukuni. Soucieux de « s'en tenir à la vision historique » de leurs prédécesseurs, la population s'attendait à des excuses dans le discours de M. Shinzo Abe au Sommet Asie-Afrique. De telles excuses étaient logiques, le discours de M. Abe étant axé sur la promotion du rôle du Japon en tant que « pionnier contribuant activement à la paix mondiale ».

Thủ tướng Nhật Bản Shinzo Abe.
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe.

Cependant, Shinzo Abe n'a présenté aucune excuse. Chacun a reconnu qu'Abe avait exprimé une attitude très modérée dans son discours, affirmant que « le Japon, profondément affecté par la Seconde Guerre mondiale, promet d'être une nation respectueuse des principes de paix, quelle que soit la situation », et s'était engagé à ne commettre « aucun acte d'agression ni à recourir à la force contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique d'aucun pays ». Cependant, si l'on attendait d'Abe qu'il continue de se repentir des événements passés et qu'il manifeste ce repentir par un comportement « approprié » envers le sanctuaire Yasukuni, alors Abe a démontré sa fermeté avec un argument totalement différent. Pour lui, passé et présent, mémoire et ambition sont des concepts inégalables. Pour lui, il est temps pour le Japon de revenir sur son parcours depuis la Seconde Guerre mondiale avec fierté et sérénité. Cette orientation était fondée sur « les sentiments du cœur » et visait le pacifisme japonais.

De plus, certains ressentent les contradictions entre ses déclarations sur la paix et les actions récentes de M. Abe pour renforcer sa défense nationale. L'adoption de la loi autorisant le Japon à exporter des armes, sa tentative de réinterpréter la Constitution et d'élargir le droit à l'autodéfense collective, ou encore la modification des principes de coopération en matière de défense avec les États-Unis… sont interprétées par certains pays comme « agressives et belliqueuses », faisant du Japon un pays dangereux. Cependant, M. Abe a affirmé que le Japon ne « rêve » certainement pas de dominer le monde ni de quoi que ce soit de similaire. Son objectif est de faire du Japon un pays puissant, confiant et proactif face à toutes les menaces, participant activement aux enjeux de sécurité mondiale, et il s'efforcera de concrétiser ce souhait.

L'économie, pilier indispensable du puissant Japon

Le peuple japonais peut être fier de ce que son dirigeant a démontré lors du Sommet Asie-Afrique, où le Japon a été présenté comme une nation éprise de paix, pour la paix, sans pour autant se complaire dans les remords et les regrets du passé. En se différenciant de ses prédécesseurs, M. Shizo Abe prouve qu'il est un Premier ministre résolument attaché aux intérêts de la nation.

Outre ses relations avec ses partenaires internationaux, la crédibilité de M. Abe a également été renforcée par de bonnes nouvelles concernant la croissance économique. Un rapport récemment publié par le ministère japonais des Finances indique que le pays a enregistré un excédent commercial pour la première fois en près de trois ans. Jusqu'à présent, il n'existait aucune statistique officielle sur la croissance de l'économie japonaise au premier trimestre 2015, mais grâce à la dynamique de reprise observée au quatrième trimestre 2014 (croissance de 2,2 %, première hausse après trois trimestres), aux signaux positifs du secteur manufacturier en février et mars 2015 (croissance de 0,3 % par rapport à la même période) et aux statistiques sur l'excédent commercial, le Japon espère obtenir de bons résultats de croissance pour les mois suivants de 2015, portant la croissance du PIB à 2,7 %. Bien sûr, pour les Japonais, ces statistiques ne signifieront pas grand-chose par rapport à l'engagement du gouvernement d'augmenter les revenus des ménages au cours de l'exercice 2015.

Dans un contexte de divergences d'opinions persistantes sur la politique économique des Abenomics, mise en place par le Premier ministre Shinzo Abe depuis 2013, les signaux positifs de l'économie, même s'ils ne confirment pas encore une tendance haussière stable, renforceront la confiance du peuple japonais dans la voie choisie par M. Abe. Et, plus que tout son peuple, M. Shinzo comprend certainement qu'il ne pourra y avoir de Japon fort et autonome comme il le souhaite sans une économie forte, ce qui signifie également qu'il n'y aura pas de retour en arrière pour les Abenomics après deux ans de mise en œuvre.

Thuy Ngoc

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