Un avion de combat électronique chinois soupçonné d'avoir copié les États-Unis
La version chinoise J-16D est équipée de blocs d'équipement de guerre électronique assez similaires à ceux du chasseur EA-18G Growler de fabrication américaine.
Chasseur J-16D lors d'un vol d'essai
Le chasseur de guerre électronique EA-18G Growler de l'US Navy est l'un des rares avions chargés de la suppression des défenses aériennes ennemies (SEAD) en brouillant et en détruisant les systèmes radar de guidage. Cependant, la Chine possède également un chasseur d'attaque électronique tout aussi puissant, soupçonné d'être une copie américaine avec des caractéristiques chinoises, selon National Interest.
Il s'agit du modèle J-16D, une variante du chasseur biplace J-16. L'expert militaire Sébastien Roblin estime que le J-16 est une copie du chasseur Su-30MKK importé de Russie, avec une puissance équivalente à celle du chasseur américain F-15E. Il est équipé d'un nouveau système électronique, notamment un radar à balayage électronique actif (AESA) moderne. Malgré des obstacles majeurs à la fabrication de réacteurs fiables, la Chine a connu un grand succès dans la fabrication de systèmes électroniques avancés.
La variante J-16D a effectué son premier vol le 18 décembre 2015. Les photos publiées montrent que le canon de 30 mm et le système de détection infrarouge (IRST) ont été retirés, indiquant qu'il n'est pas conçu pour le combat rapproché. Le J-16D est désormais équipé d'une série d'antennes et d'équipements de guerre électronique le long du fuselage. Le nez a été raccourci et redessiné pour accueillir un radar AESA.
Il est à noter que les nacelles de guerre électronique montées sur les ailes du J-16D sont très similaires aux nacelles AN/ALQ-218 de l'EA-18G Growler. Il s'agit de capteurs électromagnétiques capables d'analyser les fréquences et de localiser les émetteurs de signaux radar, brouillant et verrouillant ainsi les cibles. Il est probable que la cellule du J-16D soit optimisée pour les missiles anti-radar et qu'elle embarque deux ou trois nacelles de brouillage sous les ailes et le fuselage. Chaque nacelle est utilisée pour contrer une bande de fréquences radar différente et applique la technologie AESA.
On pense que l'EA-18G américain est une copie du J-16D chinois.
Malgré tout son équipement de guerre électronique, le J-16D dispose toujours de six points d'emport. La Chine dispose de trois types différents de missiles antiradar (ARM) pouvant être montés sur ce chasseur. Le missile CM-103, doté d'une ogive de 80 kg et d'une portée de près de 100 km, peut atteindre des cibles terrestres et maritimes.
Pékin a développé sa propre variante du YJ-91, une copie du missile russe Kh-31P, dotée d'une portée plus longue et de capacités antinavires renforcées. Enfin, il existe le LD-10, une évolution du missile de défense aérienne PL-12. Le J-16D peut également emporter la plupart des armes de base, telles que les missiles air-air PL-9 et PL-12.
Les experts Jeffrey Lin et P.W. Singer estiment que le J-16D a pour mission de protéger les bombardiers et les chasseurs lors des opérations aériennes. Il utilisera notamment des brouilleurs pour neutraliser les tirs antiaériens avant de lancer des missiles antiradar, éliminant ainsi les systèmes de défense aérienne mobiles et fixes ennemis. Conçu sur une plateforme de chasseur, il peut néanmoins se défendre et protéger les autres avions contre les chasseurs ennemis.
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Caractéristiques uniques du chasseur J-16D. Photo : Popsci. |
Outre le J-16D, la Chine exploite le chasseur-bombardier JH-7 de conception nationale, capable de mener des opérations de guerre électronique, avec une flotte d'environ 240 appareils. Le JH-7 et sa version modernisée, le JH-7A, sont tous deux équipés de nacelles de brouillage visant diverses cibles. Cependant, ce modèle d'avion ne dispose pas d'équipement de guerre électronique intégré à sa cellule, ce qui limite considérablement ses capacités.
La Chine possède également une importante flotte d'avions capables de réaliser des brouillages à longue portée, dont 24 avions de transport Y-8GX et Y-9GX et des avions de guerre électronique HD-6 basés sur le bombardier H-6.
L'apparition du J-16D montre que la Chine s'intéresse de plus en plus à des avions spécialement conçus qui lui donneront des capacités de combat aérien complètes similaires à celles de l'armée américaine, a commenté l'expert Sébastien.
Selon VNE