Secrétaire général Tran Phu - Communiste indomptable, dirigeant exceptionnel du Parti

(Baonghean.vn)- Le camarade Tran Phu (1904 - 1931) - le premier secrétaire général du Parti communiste du Vietnam, a consacré toute sa vie à la cause révolutionnaire du Parti et de la nation.

Le camarade Tran Phu est né le 1er mai 1904 dans une famille d'intellectuels confucéens et patriotes, originaire de Duc Tho, Ha Tinh. Il devint un excellent élève du président Hô Chi Minh et le premier secrétaire général du Parti communiste vietnamien à l'âge de 26 ans (en 1930).

Secrétaire général Tran Phu

En 1922, après avoir réussi l'examen de Thanh Chung organisé par l'École nationale de Huê, le camarade Tran Phu fut nommé professeur à l'école primaire Cao Xuan Duc, à Vinh. Durant sa carrière d'enseignant, il eut l'occasion de côtoyer les ouvriers et les paysans, leur transmettant avec enthousiasme des connaissances culturelles et éveillant chez eux le patriotisme et la volonté révolutionnaire. Au bout d'un certain temps, le camarade Tran Phu quitta l'enseignement pour se consacrer à des activités révolutionnaires.

En 1925, il participa à la fondation de l'Association pour la restauration du Viet et y œuvra activement. Démasqués par des agents secrets, les dirigeants de l'association décidèrent de la rebaptiser Association Hung Nam, puis Parti révolutionnaire du Vietnam, puis Parti révolutionnaire Tan Viet.

En juin 1925, le dirigeant Nguyen Ai Quoc fonda l'Association de la Jeunesse Révolutionnaire du Vietnam. Apprenant la nouvelle, la direction de l'Association Hung Nam envoya le camarade Tran Phu rencontrer les camarades de cette organisation afin de proposer une fusion des deux organisations. C'est à cette époque que le dirigeant Nguyen Ai Quoc lui donna le nom de Ly Quy. Formé à la théorie politique, il fut admis à l'Association de la Jeunesse Révolutionnaire du Vietnam, puis à l'Union de la Jeunesse Communiste, et renvoyé au pays pour y travailler.

Statue du camarade Tran Phu (artefact exposé au Musée national d'histoire).

En septembre 1925, le camarade Tran Phu fut envoyé au Laos par l'Association Phuc Viet pour promouvoir la révolution. Durant son séjour, il étudia la vie et les aspirations des ouvriers et des paysans, les sensibilisa à la révolution et se forma d'abord à la position et à la conscience de la classe ouvrière.

Constatant que Tran Phu était un étudiant intelligent et plein d'enthousiasme révolutionnaire, le dirigeant Nguyen Ai Quoc décida de l'envoyer étudier en Union soviétique à l'Université orientale afin de le former à devenir un cadre clé de la révolution. Nguyen Ai Quoc choisit également Tran Phu pour ses études car il exigeait une maîtrise du français ou de l'anglais pour suivre des cours, lire des documents et communiquer avec ses camarades et ses professeurs. Or, Tran Phu possédait un avantage en français sur ses camarades, ce qui lui permit d'y être envoyé.

Début novembre 1929, après avoir obtenu son diplôme de l'Université orientale, il reçut des instructions de l'Internationale communiste et monta secrètement à bord d'un train à destination de Leningrad (aujourd'hui Saint-Pétersbourg, Fédération de Russie) pour commencer son voyage de retour chez lui pour travailler.

Le 8 février 1930, il retourna à Saïgon. Quelques jours plus tard, il se rendit à Hong Kong (Chine) pour rencontrer le dirigeant Nguyen Ai Quoc et fut invité à participer aux activités du Comité exécutif provisoire. En avril 1930, il retourna à Hai Phong.

Maison numéro 90 Tho Nhuom - où le camarade Tran Phu a rédigé le projet de plate-forme politique du Parti communiste indochinois, octobre 1930.

En juillet 1930, il retourna à Hanoï et fut nommé au Comité exécutif provisoire, chargé de rédiger le programme politique du Parti. Pour éviter la surveillance des agents secrets et créer un effet de surprise, le Comité permanent central provisoire prit une décision audacieuse : utiliser la maison des colons français comme siège secret du Parti.

C'était la maison de la rue Jean Xole, aujourd'hui numéro 90 de la rue Tho Nhuom. Cette maison était la villa d'un haut fonctionnaire français, inspecteur des Finances du gouvernement colonial. Le camarade Tran Phu vivait dans une petite pièce dont la planche de bois lui servait à la fois de lit et de bureau. C'est là qu'il rédigea en secret le projet de Plateforme politique.

La plate-forme politique rédigée par Tran Phu et approuvée par la Conférence du Comité exécutif central en octobre 1930 était un document important du Parti, appliquant les principes du marxisme-léninisme sur les questions nationales et coloniales et les thèses fondamentales présentées dans la Plate-forme brève et la Stratégie brève rédigées par Nguyen Ai Quoc et approuvées lors de la Conférence de fondation du Parti.

Cette thèse définit la nature de la révolution indochinoise, d'abord comme une révolution démocratique bourgeoise à caractère agraire anti-impérialiste, puis comme une révolution socialiste contournant le capitalisme. Elle établit que la contradiction de classe opposait d'un côté les ouvriers, les paysans et les travailleurs, et de l'autre les propriétaires fonciers féodaux, les capitalistes et les impérialistes.

Plateforme politique rédigée par le camarade Tran Phu, octobre 1930.

La mission de la révolution : lutter contre le féodalisme, mener à bien la révolution agraire et lutter contre l’impérialisme pour obtenir l’indépendance de toute l’Indochine. La plateforme souligne que ces deux missions sont étroitement liées, la question coloniale étant au cœur de la révolution démocratique bourgeoise.

La thèse réaffirmait de nombreux points soulevés par la plateforme : la ligne révolutionnaire, les forces révolutionnaires, la solidarité internationale et le rôle dirigeant du Parti. La thèse de Tran Phu comportait des aspects plus créatifs, notamment la proposition de méthodes révolutionnaires et des principes du Parti issus du marxisme-léninisme.

La plate-forme politique rédigée par le camarade Tran Phu est un document important du Parti communiste indochinois, aujourd'hui Parti communiste du Vietnam, et constitue la base sur laquelle notre Parti définit les politiques et les stratégies tout au long du processus de lutte pour protéger le gouvernement révolutionnaire.

Dans le contexte du Parti communiste vietnamien nouvellement créé, la Plateforme politique rédigée par Tran Phu suivait scrupuleusement les directives et les orientations de l'Internationale communiste. Ce projet reflétait fidèlement les points de vue et les orientations du 6e Congrès de l'Internationale communiste, tant dans leurs aspects pertinents que dans leurs limites.

Grâce à ses mérites et à ses contributions considérables, le camarade Tran Phu fut élu par la Conférence du Comité exécutif central en octobre 1930 comme premier Secrétaire général du Parti.

Site des reliques de Tran Phu à Ha Tinh.

Le matin du 18 avril 1931, à l'imprimerie du Parti, située au 66 rue Sampannho (aujourd'hui rue Ly Chinh Thang, 3e arrondissement de Hô-Chi-Minh-Ville), le secrétaire général Tran Phu fut pris dans les filets de l'ennemi. Ce fut une perte immense pour le Parti et la révolution vietnamienne, alors en pleine période de redressement, de consolidation et de développement.

Après sa capture, la police secrète et la police l'emmenèrent au poste de Polo et l'interrogeèrent. Ils eurent recours à toutes sortes de tortures cruelles et à la corruption, mais ne parvinrent pas à dompter la volonté de ce communiste convaincu. Il donna toujours l'exemple dans la lutte révolutionnaire ; il participait chaque jour à la formation théorique politique et aux stages pratiques pour les prisonniers politiques.

Le régime carcéral brutal avait affaibli sa santé, sa scrofule et sa tuberculose s'étaient aggravées. Espérant exploiter les secrets de la révolution, les gardiens de prison emmenèrent Tran Phu à l'hôpital pour qu'il soit soigné, mais sa maladie était trop grave. Il rendit son dernier soupir à l'âge de 27 ans.

Avant sa mort, le camarade Tran Phu a dit à ses camarades : « Gardez votre esprit combatif fort. » Les célèbres paroles du secrétaire général Tran Phu sont devenues une arme, une devise, un idéal de vie, une détermination à lutter et à contribuer de générations de cadres, de membres du parti et de jeunes vietnamiens.

Le 12 janvier 1999, la dépouille du camarade Tran Phu a été transférée à Duc Tho, sa ville natale de Ha Tinh, pour y être inhumée. Sa tombe se trouve sur une haute colline de la commune de Tung Anh, et l'inscription « Continuez à combattre » est gravée devant elle.

Tombeau du camarade Tran Phu dans le site des reliques de Ha Tinh.

Plus tard, pour commémorer ses grandes contributions, le nom du camarade Tran Phu a été donné aux rues et aux écoles de Hanoi ainsi que dans plusieurs provinces et villes du pays.

Bien que sa carrière n'ait pas été longue, le camarade Tran Phu a apporté de grandes et importantes contributions à la cause révolutionnaire du Parti pendant la période la plus dynamique et la plus féroce de 1930-1931, et a été un brillant exemple de « moralité révolutionnaire et d'impartialité dont nous pouvons tous nous inspirer », comme l'a dit un jour notre bien-aimé Oncle Ho.

C'est un exemple de loyauté envers la patrie, de piété filiale envers le peuple, de dévouement à la cause de la libération nationale et de la libération de classe, avec une volonté et une foi inébranlables dans l'idéal communiste et dans la victoire finale de la révolution. C'est l'esprit, le caractère et la persévérance d'un communiste, et un exemple de la capacité à surmonter les innombrables difficultés liées aux activités clandestines et à l'emprisonnement.

Paix

(Synthétique)