Visite du président américain à Cuba : une opportunité de coopération « unique en un siècle »
(Baonghean) - À compter du 20 mars, le président américain Barack Obama effectuera une visite historique à Cuba pendant trois jours. Cette visite officielle, la première d'un chef d'État américain depuis 1928, marque un tournant important après plus d'un demi-siècle de rupture des relations diplomatiques entre les deux pays. Elle constitue également une étape importante vers la normalisation des relations, ouvrant de nouvelles perspectives de coopération après le rétablissement des relations bilatérales le 20 juillet dernier. De belles opportunités, mais de nombreux défis restent à relever. Que doivent faire les deux parties depuis cette visite historique ?
Processus « irréversible »
Pour rendre cette visite historique possible, les dirigeants des États-Unis et de Cuba ont pris une série de mesures positives ces derniers temps. Tout d'abord, les deux pays ont rouvert leurs ambassades respectives.
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Le président américain Barack Obama est accueilli à l'aéroport par le ministre cubain des Affaires étrangères Bruno Rodriguez. Photo : AP |
Dans des domaines spécifiques, les États-Unis ont assoupli les restrictions de voyage pour les Cubains ou ont permis à Cuba d’accéder plus facilement aux institutions financières américaines...
Au contraire, Cuba a annoncé l’abolition de la pénalité de 10% de réduction imposée sur le dollar américain dans les activités de change en espèces sur le territoire cubain...
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Le président Barack Obama, son épouse Michelle et leurs filles Malia et Sasha s'arrêtent pour admirer un tableau du président Abraham Lincoln au musée de La Havane. Photo : Getty Images |
Il est indéniable que la visite du président Obama à Cuba ouvrira de nombreuses opportunités de coopération économique pour les deux parties, mais cette visite pourrait avoir une signification plus symbolique.
Le premier message envoyé par le président Obama a été d'affirmer que le processus de normalisation entre les deux pays est « irréversible », visant à clore le passé de la Guerre froide qui n'est pas bénéfique aux deux parties.
Deuxièmement, pour le président Obama personnellement, cette visite répondra à son souhait de laisser une marque durable dans l’histoire des relations entre les États-Unis et Cuba.
Troisièmement, la première visite d'un président américain à Cuba depuis 88 ans a été comme une bouffée d'air frais pour toute la région latino-américaine. Cet événement a marqué l'ouverture de nouveaux chapitres de coopération avec les pays de cette région et a également constitué une étape importante pour les États-Unis dans la réaffirmation de leur position dans cette région, considérée comme leur arrière-cour.
La route est longue et pleine d'épines
La première visite a été un succès, car jamais auparavant un président américain n’avait été accueilli aussi chaleureusement à Cuba, avec d’innombrables panneaux d’affichage, affiches, pancartes de bienvenue et photos du président Obama et du président Castro partout dans les rues de La Havane.
Cependant, l'histoire qui a suivi cette visite intéresse particulièrement le public. Les dirigeants des États-Unis et de Cuba ont admis que de nombreux problèmes restaient à résoudre sur la voie de la normalisation entre les deux pays.
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Des Cubains arborent des drapeaux américains et cubains pour accueillir le président américain. Photo : AP |
Tout d'abord, il y a l'embargo économique – l'un des plus grands désaccords actuels entre les États-Unis et Cuba. Viennent ensuite la base navale américaine de Guantanamo ou le soutien américain aux dissidents à Cuba…
Par conséquent, pour rapprocher les deux pays, séparés seulement par un petit détroit de 150 km de large, il y aura beaucoup à faire. Cette difficulté a été mise en évidence lors de la visite, lorsque le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez, a souligné dans un communiqué que la question des réformes politiques et économiques ne serait pas abordée lors de la rencontre entre les deux dirigeants.
M. Bruno a également déclaré que Cuba n'abandonnera pas ses propres principes pour accélérer la normalisation des relations avec les États-Unis ; en même temps, il a reconnu que les deux pays ont encore des différences majeures en matière de systèmes politiques, de démocratie, de droits de l'homme ou d'application et d'interprétation du droit international.
Pendant ce temps, du côté américain, le président Obama lui-même subit la pression du Parti républicain, qui s'oppose à l'assouplissement de l'embargo contre Cuba.
Récemment, le président républicain de la Chambre des représentants, Paul Ryan, a souligné que l'embargo continuerait d'être maintenu malgré le récent recours du président Obama au pouvoir exécutif pour assouplir les barrières commerciales et de voyage avec Cuba.
Entre-temps, l'importante élection présidentielle américaine aura lieu à la fin de l'année. C'est à ce moment-là que la politique envers Cuba sera véritablement définie sous la direction d'un nouveau propriétaire de la Maison Blanche.
Les difficultés s'accumulent, mais on peut affirmer que la visite du président Obama à Cuba est devenue un symbole vivant de la tendance à la coopération et a une forte influence. La seule question est de savoir comment les deux pays saisiront cette opportunité « unique en un siècle ». Cela dépend des efforts et de la détermination politique des deux parties dans les temps à venir.
Khang Duy
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