Le président russe s'entretient avec son homologue sud-coréen
Lors de sa visite en Corée du Sud le 13 novembre, le président russe Vladimir Poutine s'est entretenu avec son homologue du pays hôte, Park Geun-Hye.
Les deux dirigeants ont partagé leurs points de vue sur le renforcement de la connectivité Asie-Europe par le biais de la coopération logistique, dans le cadre de laquelle la Corée du Sud participera à l'ambitieux projet « Route de la Soie » reliant les deux continents par chemin de fer et passant par la République populaire démocratique de Corée.
Le projet devrait permettre aux entreprises sud-coréennes d’accroître indirectement leurs investissements en Corée du Nord.
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La présidente sud-coréenne Park Geun-Hye (à droite) s'entretient avec son homologue russe Vladimir Poutine (à gauche). (Source : AFP/VNA) |
Au cours de la réunion, les deux présidents ont assisté à la signature d'un protocole d'accord (MOU) pour trois sociétés sud-coréennes, dont le sidérurgiste POSCO, la compagnie maritime Hyundai Merchant Marine et la société publique Korea Railroad, pour participer au projet de chemin de fer Rajin-Khasan (du port de Rajin dans le nord-est de la Corée du Nord à la ville de Khasan à la frontière sud-est de la Russie) et développer le port de Rajin.
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Avec la participation de la Corée du Sud, le nouveau chemin de fer s'étendra de la Corée du Nord jusqu'au port de Busan, dans le sud du pays, ouvrant la voie aux exportateurs sud-coréens pour expédier des marchandises jusqu'en Europe.
En 2000, M. Poutine et le dirigeant nord-coréen de l'époque, Kim Jong-il, se sont mis d'accord sur le projet Rajin-Khasan, d'une valeur de 340 millions de dollars.
Les chemins de fer russes ont contribué à hauteur de 70 % des actions et Pyongyang a apporté le reste.
Trois entreprises sud-coréennes investiront bientôt dans la participation russe. Selon les médias, la Russie souhaite que Séoul apporte 34 % des parts, tandis que Moscou en apporte 36 % et Pyongyang 30 %.
La participation de la Corée du Sud au projet permettrait à Séoul d'accroître ses investissements à Pyongyang, interdits en vertu des sanctions imposées le 24 mai par la Corée du Sud contre la Corée du Nord depuis 2010 après le naufrage du navire de guerre Cheonan, que Séoul a imputé à une attaque à la torpille nord-coréenne, bien que Pyongyang ait nié toute implication.
Lors d'une conférence de presse régulière, le porte-parole du ministère sud-coréen de l'Unification, Park Soo-jin, a déclaré que la position du gouvernement sud-coréen sur les sanctions du 24 mai n'avait pas changé, mais que les coentreprises entre des entreprises sud-coréennes et des entreprises étrangères ne seraient pas soumises aux sanctions.
Concernant la question nucléaire nord-coréenne, le président russe et le président sud-coréen ont affirmé qu'ils n'acceptaient pas la Corée du Nord comme une puissance nucléaire.
Dans une déclaration conjointe après les discussions, les deux dirigeants ont souligné que les efforts de Pyongyang pour développer ses propres capacités nucléaires et balistiques étaient inacceptables.
La déclaration conjointe appelle la Corée du Nord à respecter ses obligations et engagements internationaux, y compris la déclaration conjointe du 29 septembre 2005, et souligne que les parties aux pourparlers nucléaires à six coordonneront leurs efforts pour reprendre le dialogue sur la dénucléarisation contre l'aide.
Les négociations à six, impliquant la Russie, la Chine, les États-Unis, le Japon et les deux Corées, sont au point mort depuis fin 2008.
La Corée du Nord a annoncé qu'elle quittait la table des négociations en avril 2009 en signe de protestation contre les sanctions de l'ONU, mais a récemment exprimé son désir de revenir aux négociations.
Selon la déclaration conjointe, le président Poutine a exprimé son soutien à la politique de la présidente Park Geun-Hye envers la Corée du Nord, connue sous le nom de processus de renforcement de la confiance dans la péninsule coréenne, la considérant comme une prémisse importante pour la sécurité et la paix régionales ainsi que pour la normalisation des relations intercoréennes.
Les deux dirigeants ont également convenu de renforcer les discussions de haut niveau sur les questions de défense et de politique à travers des dialogues réguliers entre les ministères des Affaires étrangères des deux pays ainsi qu'entre l'agence de sécurité du président sud-coréen et le Conseil de sécurité russe.
Selon VNA