Visite du président russe en Iran : une flèche touche plusieurs cibles

Cette visite intervient à un moment « sensible » où l'accord sur le nucléaire iranien de 2015 avec le groupe P5+1 risque de s'effondrer.

Lors de sa visite officielle en République islamique d'Iran le 1er novembre, le président russe Vladimir Poutine s'est entretenu avec son homologue iranien Hassan Rohani, le guide suprême iranien Ali Khamenei et a participé au sommet trilatéral Russie-Iran-Azerbaïdjan.

Le président russe Vladimir Poutine (à droite) lors de ses entretiens avec le président iranien Hassan Rohani (au centre) et le président azerbaïdjanais. Photo : Sputnik

L'ordre du jour des discussions et des conférences était principalement axé sur le renforcement de la coopération économique et sécuritaire entre les pays, visant à promouvoir le maintien de la stabilité dans la région.

La visite du président russe en Iran intervient à un moment jugé « sensible », l'accord nucléaire signé par l'Iran avec le groupe des 5+1 en 2015 risquant d'être rompu. De plus, l'évolution positive de la situation en Syrie exige des deux pays qu'ils maintiennent et renforcent leur coopération.

Lors de ses entretiens avec son homologue iranien, le président russe Poutine a réaffirmé que l'accord sur le nucléaire iranien était un « bon accord qui contribue à renforcer la paix et la stabilité dans la région », et a souligné la nécessité de maintenir cet accord international multilatéral. Faisant directement référence aux récents avertissements du président américain Donald Trump concernant un retrait de l'accord, le président Poutine a déclaré que l'annulation unilatérale de l'accord, quelle qu'en soit la raison, était inacceptable.

De son côté, le président iranien Hassan Rohani a déclaré que la Russie avait un rôle « important et influent » dans la promotion et le maintien de cet accord nucléaire.

Concernant la lutte contre le terrorisme au Moyen-Orient, et notamment en Syrie, les dirigeants des deux pays ont affirmé l'efficacité de la coopération bilatérale. Le président Rohani a affirmé avec assurance que la coopération entre Moscou et Téhéran était essentielle pour résoudre toutes les tensions dans la région, y compris la crise politique en Syrie. Le président russe Poutine a également affirmé qu'aucun pays ne pouvait résoudre seul la crise syrienne.

« Grâce à nos efforts conjoints et à ceux de la Turquie, la situation dans la lutte contre le terrorisme en Syrie évolue de manière très positive », a déclaré Poutine. « Il en va de même pour les négociations d'Astana, dont le dernier cycle vient de s'achever sur des résultats positifs. Les problèmes en Syrie sont nombreux et aucun d'entre nous ne peut les résoudre seul. Aucun parti, aucun pays ne peut résoudre seul la crise syrienne. »

Le même jour, le président russe Poutine a également rencontré le guide suprême iranien Ali Khamenei pour discuter des relations bilatérales, ainsi que d'une série de questions bilatérales et régionales. Le guide suprême Ali Khamenei a appelé les deux pays à renforcer leur coopération pour contrer les sanctions imposées par les États-Unis, affirmant que la Russie et l'Iran pourraient boycotter les produits américains par un certain nombre de mesures, notamment l'utilisation de leurs monnaies nationales dans les transactions économiques bilatérales et multilatérales, au lieu du dollar américain.

Concernant le sommet trilatéral entre la Russie, l'Iran et l'Azerbaïdjan, le président Poutine a déclaré que les trois pays devaient renforcer leur coopération dans les domaines des transports, du transit de marchandises et du projet de corridor Nord-Sud. Selon lui, la Russie et l'Iran ne voient aucune limite à leur coopération dans les domaines de l'énergie, du commerce, du nucléaire, ainsi que des transports ferroviaires et routiers.

Selon VOV