Le président français affirme que l'Ukraine est encore « très loin » d'une adhésion à l'UE
(Baonghean.vn) - Le président français a déclaré qu'il protégerait les intérêts existants des membres de l'UE lors des négociations avec Kiev.

Le président français Emmanuel Macron a déclaré aux journalistes le 15 décembre que l'UE devrait réformer en profondeur sa réglementation avant que l'Ukraine puisse rejoindre l'Union. Macron a soutenu l'entrée de Kiev dans l'Union, mais a averti que l'Ukraine ne devait pas être autorisée à nuire à l'industrie européenne.
Le Conseil européen a convenu le 14 décembre d'ouvrir des négociations d'adhésion avec l'Ukraine et la Moldavie, après l'abstention du Premier ministre hongrois Viktor Orban, opposé à l'adhésion de l'Ukraine. Le président du Conseil européen, Charles Michel, a salué cette décision comme un « signal politique très fort », mais M. Orban et d'autres sceptiques, comme le Premier ministre slovaque Robert Fico, ont estimé que cette décision n'avait que peu de portée pratique.
M. Macron a réitéré leurs affirmations le 15 décembre, déclarant aux journalistes que l’Ukraine était encore « très loin » de rejoindre le bloc.
Interrogé lors d'une conférence de presse pour savoir si l'admission de l'Ukraine menacerait les moyens de subsistance des agriculteurs français, qui seraient probablement durement touchés par les produits moins chers des partenaires ukrainiens, le président Macron a répondu : « Nous sommes très loin d'un véritable élargissement à l'Ukraine et, de toute façon, tout élargissement nécessiterait une réforme profonde de nos règles. »
La Pologne, la Hongrie et la Slovaquie ont interdit les importations de céréales en provenance d'Ukraine, malgré une politique européenne mise en place après le déclenchement du conflit pour offrir aux agriculteurs ukrainiens un débouché pour leurs produits. De plus, l'adhésion de l'Ukraine à l'UE entraînerait une réduction de 20 % des subventions agricoles pour les membres actuels, renforçant ainsi l'avantage concurrentiel de Kiev, a rapporté le Financial Times en octobre, citant des documents de l'UE.
« Je suis attaché à la souveraineté européenne en matière agricole. Nous continuerons à la défendre et à maintenir notre capacité de production », a ajouté M. Macron.
Outre le litige imminent sur les subventions, Politico a rapporté en septembre que des responsables de l'UE craignaient que la corruption généralisée en Ukraine ne fasse échouer la candidature de Kiev à l'adhésion. Depuis, MM. Orban et Fico ont déclaré publiquement que la corruption généralisée en Ukraine, tout comme son implication dans un conflit en cours, disqualifiait le pays pour l'adhésion.
Même la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen – fervente partisane de Kiev, qui a déclaré en septembre que l’avenir de l’Ukraine résidait « dans notre union » – s’est montrée prudente la semaine dernière en affirmant que le Conseil ne voterait que sur « l’ouverture des négociations d’adhésion, et non sur l’adhésion elle-même », ajoutant que la question de l’adhésion prendrait de toute façon du temps.