Le président Poutine s'entretient avec les présidents américain et français au sujet des tensions en Ukraine
L'assistant du président russe, Youri Ouchakov, a déclaré que le 12 février, le président Vladimir Poutine et son homologue américain Joe Biden ont eu une conversation téléphonique pendant plus d'une heure, discutant des tensions autour de l'Ukraine et des garanties de sécurité pour la Russie.
Lors d'une conférence de presse sur les résultats de l'entretien téléphonique entre les deux dirigeants russe et américain, l'assistant du président russe, Iouri Ouchakov, a déclaré que la conversation était équilibrée et constructive. Cet entretien a eu lieu dans un contexte de « pression » sans précédent de la part des responsables américains concernant l'invasion imminente présumée de l'Ukraine par la Russie. Selon M. Ouchakov, « l'hystérie a atteint son paroxysme ».
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Le président russe Vladimir Poutine. Photo : Reuters. |
L'assistant du président russe a souligné que les Américains aggravent la situation et que, de concert avec leurs alliés, les États-Unis « renforcent la puissance militaire de l'Ukraine ». Selon l'évaluation russe de la situation, et compte tenu des accusations d'invasion, les conditions sont réunies pour d'éventuelles provocations des forces armées ukrainiennes.
M. Ouchakov a également déclaré que le président Biden, comme prévu, a évoqué d'éventuelles sanctions anti-russes dans un contexte de tensions autour de l'Ukraine, mais n'a pas insisté sur cette question.
De son côté, le président russe Poutine a rappelé à son homologue l'histoire du développement des relations entre Moscou, Washington et l'OTAN. Il a notamment souligné que, pendant la Guerre froide, l'URSS et les États-Unis étaient, bien sûr, opposés à 100 %. Dans les années 1990, ils semblaient pourtant être amis. Mais même à cette époque, les États-Unis et l'OTAN n'ont pas entretenu de relations constructives avec la Russie, car c'est à cette époque que l'OTAN a véritablement élargi son champ d'action, que de nouveaux membres ont été admis et que l'alliance s'est rapprochée des frontières de la Russie.Lors de l'appel téléphonique, le président Poutine a souligné que les deux puissances, la Russie et les États-Unis, sont toujours concurrentes, mais doivent tout faire pour « maintenir la stabilité et la sécurité dans le monde ».
Le dirigeant russe a souligné la stratégie destructrice des autorités ukrainiennes visant à détruire les accords de Minsk, en vigueur depuis huit ans. Il a également souligné que les pays occidentaux n'exerçaient pas la pression nécessaire sur Kiev pour qu'elle remplisse ses obligations.
Le président Poutine a également souligné le danger de la militarisation et de l'armement moderne de l'Ukraine que les pays occidentaux mettent en œuvre délibérément, ce qui a encouragé les forces de sécurité ukrainiennes à prendre des mesures provocatrices liées au Donbass.
Le même jour, le 12 février, le Kremlin a déclaré qu'à l'initiative de la France, le président russe V. Poutine avait eu un entretien téléphonique avec le président français E. Macron au sujet des garanties de sécurité pour la Russie et de la recherche d'une issue au conflit interne en Ukraine.
Selon le Kremlin, à la suite des discussions lors de la récente visite du président français à Moscou, un échange de vues approfondi a eu lieu sur les questions liées aux garanties juridiques à long terme pour la sécurité de la Fédération de Russie et au dépassement de l'impasse dans la résolution du conflit interne en Ukraine.
Le président russe Vladimir Poutine a une fois de plus souligné l'absence de réponse concrète des États-Unis et de l'OTAN aux initiatives russes. La réticence des principaux pays occidentaux à contraindre les autorités de Kiev à mettre en œuvre les accords de Minsk a également été soulignée, comme l'a une fois de plus démontré l'échec des consultations des conseillers politiques des dirigeants des pays, organisées en format Normandie le 10 février à Berlin, en Allemagne.
Les dirigeants russo-français ont également discuté de la situation liée aux spéculations provocatrices sur une prétendue « invasion » russe planifiée de l’Ukraine, accompagnée d’une injection à grande échelle d’armes modernes dans le pays et des conditions préalables créées pour d’éventuelles actions agressives des forces de sécurité ukrainiennes dans le Donbass.
Par ailleurs, la question du maintien et de la pleine mise en œuvre du Plan d'action global commun (PAGC) sur le programme nucléaire iranien a également été évoquée lors de cet entretien téléphonique. Les deux présidents ont convenu de continuer à aborder ces questions dans le cadre du dialogue franco-russe au plus haut niveau.
Ces derniers temps, les médias et les responsables politiques occidentaux n'ont cessé d'évoquer les projets de Moscou d'aggraver la situation en Ukraine. L'OTAN renforce sa présence aux frontières russes. Les États-Unis déploieraient 3 000 soldats supplémentaires en Pologne et enverraient quatre destroyers en Europe.
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Le président français Emmanuel Macron et le président russe Vladimir Poutine lors d'une conférence de presse sur les résultats de leurs entretiens, le 7 février à Moscou. Photo : Rianovosti |
La Russie nie tout projet d'escalade du conflit en Ukraine, affirmant que Kiev ne respecte pas les accords de Minsk et que les autorités ukrainiennes ont concentré la moitié de leurs troupes près de la ligne de contact, attaquant les milices avec des armes interdites.
Le Kremlin et le ministère russe des Affaires étrangères ont souligné à plusieurs reprises que l'objectif du discours « agressif » est de déployer des troupes étrangères près de la frontière russe. La principale raison de l'escalade de la situation réside dans les actions des États-Unis et de l'OTAN, qui fournissent des armes à l'Ukraine, poussant ainsi le pays à des aventures militaires. De son côté, le porte-parole du président russe, Dmitri Peskov, a souligné que l'hystérie informationnelle de l'Occident s'accompagne d'une multitude de « mensonges et de contrefaçons ».