Le président Poutine : Le monde moderne est un monde de dépendance

Le président russe Vladimir Poutine. Photo : Reuters

M. Poutine a fait ce commentaire lors d'une visite de travail à Sotchi. Le président russe a déclaré que l'Europe ne pouvait s'opposer au déploiement de missiles américains sur son territoire, même en cas de conflit d'intérêts, car aucun pays n'est totalement indépendant à l'heure actuelle.

« Pensez-vous que les pays européens souhaitent déployer des missiles sur leur territoire ? Personne ne le souhaite. Mais ils préfèrent garder le silence. Où est leur souveraineté ? », a demandé M. Poutine.

Les dirigeants de la Russie, de la Turquie et de l'Iran se sont rencontrés à Sotchi le 14 février pour discuter de la sortie de crise en Syrie. Ces discussions ont eu lieu alors que les États-Unis et leurs alliés se réunissaient en Pologne pour discuter de la situation au Moyen-Orient.

Lors de la rencontre, alors que le président turc Recep Tayyip Erdogan et son homologue iranien Hassan Rohani ont exprimé leur scepticisme quant au projet de Washington de retirer les troupes de Syrie, M. Poutine s'est montré plutôt optimiste, affirmant que cette mesure serait mise en œuvre prochainement.

À la fin de l’année dernière, après que le président américain Donald Trump a annoncé que les États-Unis souhaitaient se retirer du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), Moscou craignait que Washington ne déploie davantage de missiles en Europe, une décision qui pourrait déclencher une nouvelle course aux armements.

À l’époque, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Ryabkov, craignait qu’après s’être retirés du traité FNI, les États-Unis puissent apporter le système de missiles Aegis Ashore MK41 à leurs alliés en Europe.

Bien que les États-Unis aient déclaré à l’époque qu’ils n’avaient pas l’intention d’introduire en Europe des missiles interdits par le traité FNI, la Russie a averti qu’elle réagirait de manière appropriée, sans exclure les options militaires.

Auparavant, la Russie avait également accusé les États-Unis d’avoir violé le traité FNI en déployant le bouclier antimissile Aegis Ashore en Pologne et en Roumanie.

Selon les experts militaires russes, les lanceurs Mk 41 du complexe Aegis Ashore, outre leur capacité à déployer des missiles Standard Missile 3, peuvent également intégrer des missiles de croisière Tomahawk. La Russie considère donc que l'apparition d'Aegis en Europe constituerait une menace pour ses cibles situées sur son territoire.

En décembre 2018, le commandant des forces de missiles stratégiques russes, Sergueï Karakaïev, a affirmé que les boucliers antimissiles américains en Europe se trouvaient à portée de frappe de la Russie.