Le président vénézuélien peine à faire face à la crise

May 4, 2016 08:28

(Baonghean) - Jamais auparavant le président vénézuélien Nicolas Maduro n'avait été confronté à une telle série de difficultés simultanées et cumulées. La crise énergétique et la crise économique menacent de se transformer en crise sociale, ainsi qu'en une grave crise politique. Une série de mesures temporaires ont été proposées, mais aucun signe d'amélioration n'a été observé au Venezuela ces derniers jours.

Les difficultés s'accumulent

Il était auparavant difficile d'imaginer que le Venezuela, pays possédant les plus grandes réserves mondiales de pétrole, serait confronté à une grave crise économique et énergétique. Or, c'est devenu une réalité depuis que les prix du pétrole ont chuté pendant plus d'un an. Le pétrole représente 96 % du chiffre d'affaires total des exportations du Venezuela, ce qui a considérablement affecté l'économie du pays lorsque les prix du pétrole ont atteint des planchers à plusieurs reprises.

Tổng thống Venezuela Nicolas Maduro đang phải đối diện vô vàn khó khăn. Ảnh: iran-daily.com
Le président vénézuélien Nicolas Maduro fait face à de nombreuses difficultés. Photo : iran-daily.com

Parallèlement, le phénomène El Niño, qui provoque une grave sécheresse depuis 2010, a également entraîné des pénuries d'énergie. Les difficultés économiques et la pénurie de nourriture et de produits de première nécessité ont rendu la vie des populations extrêmement difficile. L'avenir est d'autant plus incertain que le Venezuela connaît actuellement le taux d'inflation le plus élevé au monde, qui pourrait atteindre 500 % cette année. Parallèlement, les experts prévoient que l'économie vénézuélienne poursuivra son déclin de près de 6 % l'an dernier et progressera de 8 % en 2016.

Cette triste réalité a suscité la déception des électeurs vénézuéliens envers le parti au pouvoir. Pour la première fois en 17 ans, l'Alliance pour l'unité démocratique (MUD), parti d'opposition, a battu le Parti socialiste unifié (PSUV) de l'ancien président Hugo Chavez lors des élections législatives de décembre dernier. L'opposition n'a pas arrêté là et a profité des difficultés actuelles pour accuser le gouvernement de Nicolas Maduro d'être trop faible et d'avoir commis de graves erreurs dans ses politiques économiques et énergétiques.

Người dân Venezuela phải xếp hàng để mua  nhu yếu phẩm tại siêu thị ở Caracas. Ảnh: Reuters.
Des Vénézuéliens font la queue pour acheter des produits de première nécessité dans un supermarché de Caracas. Photo : Reuters.

Le 2 mai, l'opposition vénézuélienne a annoncé avoir transmis au Conseil national électoral (CNE) une liste de plus de 2,5 millions de signatures, ouvrant ainsi la voie aux procédures nécessaires à la destitution du président Nicolas Maduro. Si la Commission électorale nationale approuve l'authenticité de ces signatures dans les prochains jours, la deuxième phase débutera par la collecte de 20 % supplémentaires, soit l'équivalent de 4 millions de signatures, avant la tenue du vote final.

Fente de porte étroite

Confronté à une série de difficultés et de défis, le président Nicolas Maduro a rapidement mis en place de nombreuses mesures pour les surmonter. Plus récemment, le 1er mai à 14h30, le fuseau horaire du Venezuela a été officiellement avancé de 30 minutes à GMT-4 afin d'économiser l'électricité. Les employés des agences gouvernementales ne travailleront plus que deux jours par semaine et un plan prévoit également des coupures de courant tournantes. Cependant, ces mesures ne sont considérées que comme des solutions temporaires. Les analystes estiment que ces politiques sont trop lentes par rapport à la réalité et qu'elles ne permettront probablement pas de résoudre les problèmes liés à la grave crise énergétique et économique que traverse actuellement le Venezuela.

Pour apaiser l'opinion publique, le président Maduro a décidé d'augmenter le salaire minimum des travailleurs de 30 %, le portant à 15 000 bolivars par mois (soit environ 1 500 dollars américains par mois). Il s'agit de la douzième augmentation du salaire minimum depuis son arrivée au pouvoir en avril 2013. Cependant, cette décision présidentielle a également été critiquée par l'opposition, qui y a vu un signe de faiblesse du gouvernement, incapable d'enrayer l'inflation galopante et la récession économique.

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Rayons vides dans un supermarché de Caracas. Photo : AFP

Sous la pression de l'opposition, le président Maduro, dans un communiqué publié le 1er mai, Journée internationale des travailleurs, a appelé ses partisans à déclencher une grève générale et à se révolter si l'opposition parvenait à le destituer. Il a également accusé l'opposition, soutenue notamment par les États-Unis, de lancer une « guerre économique » contre son gouvernement.

Selon les observateurs, la situation actuelle du président Nicolas Maduro, bien que très difficile, n'est pas une impasse. Bien que l'opposition se soit dite confiante de pouvoir recueillir suffisamment de signatures dans les délais impartis, le processus de destitution du président s'annonce complexe.

Récemment, la Cour suprême du Venezuela (TSJ) a décidé d'annuler le projet d'amendement constitutionnel visant à organiser un référendum visant à réduire le mandat du président Nicolas Maduro de six à quatre ans, projet précédemment approuvé par l'Assemblée nationale, dirigée par l'opposition. De plus, le ministre vénézuélien de la Défense, Vladimir Padrino Lopez, a affirmé dans un communiqué que l'armée n'opprimerait ni ne s'opposerait jamais au peuple, ni ne commettrait de coup d'État ni ne porterait atteinte aux institutions nationales ; elle protégerait également la Constitution et l'indépendance du pays. Parallèlement, du côté du peuple, bien que déçu, tous n'ont pas tourné le dos aux acquis du défunt président Chavez.

Il est toutefois certain que les actions actuelles de l'opposition compromettent considérablement le plan du Président pour résoudre la crise économique, énergétique et alimentaire du pays. De plus, l'opposition contrôlant l'Assemblée nationale, la mise en œuvre des politiques gouvernementales devra passer par une « porte étroite ». Cette porte sera d'autant plus difficile à franchir que la lutte pour le pouvoir entre le gouvernement et l'Assemblée nationale demeure aussi tendue. Dans un tel contexte, seul le peuple vénézuélien en subira toutes les conséquences.

Phuong Hoa

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