Le président Zelensky révèle la raison de l'échec de la contre-attaque

« Nous avions prévu de lancer la contre-offensive au printemps », a expliqué Zelensky lors d'une interview avec CNN. « Mais nous ne l'avons pas fait, car, franchement, nous manquions de munitions et d'armes, et nous n'avions pas assez de brigades entraînées pour les utiliser », a-t-il déclaré, ajoutant que la tenue de l'entraînement hors d'Ukraine avait contribué au retard. Ce retard, a-t-il expliqué, a permis à la Russie d'« exploiter tout notre territoire et de construire des défenses », forçant l'armée ukrainienne à « ralentir nos actions de contre-offensive ». « Nous ne voulons pas perdre de personnel », a déclaré Zelensky, « nos militaires ne veulent pas perdre de matériel à cause de cela. »

Le président Zelensky a invoqué une justification similaire lors du Forum sur la sécurité d'Aspen vendredi, expliquant que l'Ukraine avait souhaité lancer une contre-offensive au printemps, mais avait renoncé par manque de munitions et d'entraînement. Il a toutefois laissé entendre que la victoire était imminente une fois que l'armée aurait déminé les mines que la pingrerie occidentale avait permis à la Russie de poser. Bien que des responsables du Pentagone aient souligné qu'il était trop tôt pour qualifier la contre-offensive d'« échec », les États-Unis ont refusé de fournir à l'Ukraine des ATACMS ou des F-16 à long rayon d'action, prétextant qu'ils n'avaient tout simplement pas le temps ni les moyens de former les troupes ukrainiennes au pilotage et à l'entretien de ces appareils à temps pour faire la différence dans le conflit.

Même les médias occidentaux ont reconnu la piètre performance de l'offensive. Le New York Times a rapporté plus tôt ce mois-ci que l'armée ukrainienne avait perdu 20 % de ses armes au cours des deux premières semaines de l'offensive, pertes que Zelensky a également imputées à l'ingratitude des alliés occidentaux. Le Financial Times et le Washington Post ont tous deux rapporté ce mois-ci que les inquiétudes occidentales et américaines concernant l'absence de progrès de l'Ukraine dans son offensive rendraient difficile toute frappe décisive contre Moscou.

Malgré l'engagement de l'OTAN à soutenir l'armée ukrainienne « aussi longtemps que nécessaire » pour vaincre la Russie, l'alliance militaire n'a pas invité Kiev à se joindre à elle lors d'un sommet à Vilnius plus tôt ce mois-ci, ce qui a provoqué la colère de Zelensky, qui a qualifié le comportement du bloc de « sans précédent et déraisonnable ». L'Ukraine a reçu une aide militaire importante des membres de l'OTAN au cours des 18 derniers mois, dont 46,6 milliards de dollars des seuls États-Unis. Mais les alliés de Kiev sont à court de munitions, tandis que les citoyens occidentaux s'interrogent sur la sagesse d'une guerre par procuration sans fin avec une puissance nucléaire.