Secrétaire général de l'ASEAN : les puissances concurrentes affecteront la région
Le chef de l'ASEAN a averti que si elle n'était pas bien gérée, la concurrence entre les grandes puissances d'Asie du Sud-Est pourrait sérieusement affecter la paix et la stabilité régionales.
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| Le secrétaire général de l'ASEAN, Le Luong Minh, s'exprime lors de la 4e session plénière du Dialogue Shangri-La, le matin du 4 juin - Capture d'écran |
Sous le thème « À la recherche d'une base de sécurité commune pour la région », la 4e session plénière du Dialogue Shangri-La a eu lieu ce matin (4 juin) avec la participation du ministre indonésien de la Défense Ryamizard Ryacudu, du secrétaire général de l'ASEAN Le Luong Minh et du vice-ministre philippin de la politique de défense Ricardo A David Jr.
Le secrétaire philippin à la Défense, Delfin Lorenzana, a annulé sa participation à la dernière minute en raison de la situation de combat dans la ville de Marawi.
Les conflits en mer de Chine méridionale menacent la sécurité régionale
Compte tenu de leur diversité culturelle, religieuse et politique, chaque pays de l'ASEAN connaît ses propres problématiques de sécurité. Cependant, au fil des ans, l'ASEAN a fait preuve de consensus et de coopération dans des domaines de sécurité non traditionnels tels que la cybersécurité, la piraterie, les vols à main armée, la réponse aux catastrophes et l'aide humanitaire.
Les mécanismes de coopération entre les pays de l'ASEAN et les partenaires ont été évoqués dans le discours de M. Le Luong Minh.
« Malgré les efforts de l'ASEAN pour préserver des méthodes diplomatiques pacifiques et la stabilité régionale, les défis sécuritaires, traditionnels et non traditionnels, continuent de représenter des risques et des menaces pour la croissance et la prospérité de la région. Les tensions en mer Orientale, résultant de conflits de souveraineté persistants, ont des répercussions négatives sur la paix et la stabilité régionales », a averti le Secrétaire général de l'ASEAN.
Le dirigeant de l'ASEAN a affirmé : « L'importance de la mer Orientale pour les pays de la région et d'ailleurs ne peut être sous-estimée. La liberté de navigation et de vol de chaque pays de la mer Orientale ne peut être préservée que par un environnement sécuritaire convivial, pacifique et harmonieux. »
"Cependant, au cours des 15 dernières années, depuis sa signature, la Déclaration sur la conduite des parties en mer Orientale (DOC) n'a pas vraiment été efficace", a souligné M. Le Luong Minh.
Reconnaissant que les changements dans les relations entre les grandes puissances pourraient affecter l'environnement stratégique de l'ASEAN et les mécanismes et structures de sécurité régionale, le chef de l'ASEAN a réaffirmé le rôle central et neutre de l'organisation dans la facilitation du dialogue et l'instauration de la confiance entre les pays.
« La concurrence croissante entre les grandes puissances de la région de l'Asie du Sud-Est, si elle n'est pas bien gérée, aura un impact significatif sur la paix et la stabilité dans la région », a souligné M. Le Luong Minh.
Élargir la coopération et faire face aux problèmes de sécurité difficiles dans l'ASEAN
Le ministre indonésien de la Défense, Ryamizard Ryacudu, a appelé dans son discours à la mise en place de plateformes de coopération plus substantielles dans la région.
L’ASEAN dispose actuellement de trois plateformes de coopération : les patrouilles conjointes dans le détroit de Malacca, la coopération en matière de sécurité maritime dans le golfe de Thaïlande et l’accord trilatéral dans la mer de Sulu.
M. Ryacudu a cité en exemple l'accord trilatéral dans la mer de Sulu entre la Malaisie, les Philippines et l'Indonésie. « Il s'agissait à l'origine d'un accord de patrouille conjointe visant à lutter contre la piraterie, mais il a été élargi pour contrer l'expansion du groupe terroriste État islamique (EI) dans la région. »
Le chef du ministère indonésien de la Défense a souligné : « Avec une population de 569 millions de personnes et une force militaire pouvant atteindre 2,6 millions de soldats, avec des méthodes et des plateformes de coopération, l'ASEAN est capable de protéger la région. »
M. Ryacudu a exprimé l'espoir que dans les temps à venir, le Vietnam, Singapour et d'autres pays de l'ASEAN participeront à des campagnes de patrouille conjointes pour renforcer davantage les capacités du bloc.
Le discours du représentant philippin s'est quant à lui montré plus rassurant dans le contexte de relations de plus en plus chaleureuses entre Manille et Pékin, qu'il a qualifiées de « fondées sur des intérêts communs » et « ne visant aucun pays ».
« Nous avons observé récemment une évolution des relations de défense entre la Chine et les Philippines, ou entre la Russie et les Philippines. Permettez-moi de souligner une fois de plus que nos nouvelles alliances et partenariats ne visent aucun pays en particulier, mais sont simplement liés par des intérêts et des préoccupations communs », a expliqué M. David.
Cette personne a appelé à ce que l’ASEAN commence à s’attaquer aux problèmes de sécurité plus complexes plutôt que de continuer à les éviter dans le contexte de l’évolution continue de l’architecture de sécurité régionale.
Selon VNN
