Le différend en mer de Chine méridionale attise les tensions lors de la conférence de l'ASEAN
Les différends territoriaux en mer de Chine méridionale devraient occuper une place importante dans les discussions entre les pays d'Asie du Sud-Est et leurs partenaires lors des sommets de l'ASEAN et de l'Asie qui se tiennent ces jours-ci.
Le 17 novembre, les ministres des Affaires étrangères de l'ASEAN se sont réunis au Centre de conférences pour la paix de Phnom Penh, sous la protection d'environ 10 000 soldats et policiers. C'est l'occasion pour le Cambodge d'accueillir un nombre record d'invités de marque de la région et du monde entier. Outre les dix membres de l'ASEAN, les dirigeants de nombreuses puissances, telles que la Russie, les États-Unis, la Chine, l'Inde, le Japon et la Corée du Sud, étaient également présents. Des forces spéciales cambodgiennes, équipées de mitrailleuses et de protections aux genoux et aux épaules, patrouillaient autour de la zone de la conférence.AP.

Le Premier ministre vietnamien Nguyen Tan Dung au sommet de l'ASEAN
Après le sommet d'ouverture d'aujourd'hui, une réunion se tiendra entre l'ASEAN et ses partenaires, suivie d'un sommet élargi de l'Asie de l'Est, avec la participation des dirigeants américain et chinois. M. Obama est l'invité de marque de cette conférence, le Cambodge marquant sa première apparition internationale depuis sa réélection. La Chine est représentée par le Premier ministre Wen Jiabao. La délégation vietnamienne est conduite par le Premier ministre Nguyen Tan Dung.
Ces sommets, qui constituent le deuxième grand rassemblement de l'ASEAN cette année, attirent l'attention des observateurs qui attendent de voir si le bloc peut éviter une crise comme celle de juillet, lorsque les membres de cette association vieille de 45 ans n'ont pas réussi à signer une déclaration commune en raison de désaccords sur la manière de traiter les différends de souveraineté en mer de Chine méridionale.
Le Vietnam, les Philippines, la Malaisie et le Brunei, membres de l'ASEAN, ont des revendications territoriales concurrentes avec la Chine. Le Cambodge, qui entretient des liens économiques étroits avec la Chine, a refusé la demande de certains membres d'inclure ce différend dans le communiqué conjoint, et les parties se sont quittées sans parvenir à un accord sur le texte final, un événement sans précédent dans l'histoire.
Le Cambodge, pays hôte et président de la conférence, souhaitera sans doute éviter de graves désaccords comme celui qui s'est produit en juillet.
Les pays riverains de la mer de Chine méridionale estiment qu'une approche multilatérale permettra de sortir de l'impasse et d'éviter de nouveaux conflits, dans un souci de stabilité et de paix. La Chine souhaite résoudre le différend bilatéralement avec chaque partie concernée. La situation en mer de Chine méridionale s'est envenimée ces deux dernières années, avec une multiplication des incidents sur le terrain, tels que les collisions entre navires des deux pays, et des déclarations véhémentes. Les États-Unis, nation du Pacifique, ont manifesté leur intérêt particulier pour cette zone de tensions, notamment par la déclaration de la secrétaire d'État Clinton selon laquelle il est de leur intérêt national de garantir la sécurité maritime et la liberté du commerce. La mer de Chine méridionale est non seulement riche en réserves de pétrole et de gaz et en ressources halieutiques, mais elle constitue également une voie de navigation essentielle pour le commerce mondial.

Des soldats cambodgiens montent la garde pour assurer la sécurité de la conférence. Photo : AFP
Le secrétaire général de l'ASEAN, Surin Pitsuwan, a déclaré hier que certains ministres avaient évoqué, de manière générale, les différends territoriaux en mer de Chine méridionale, sans préciser les détails susceptibles de susciter des désaccords. Lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères d'hier, les représentants des pays ont souligné la nécessité d'éviter les conflits, lesquels, selon M. Surin, freinent les investissements étrangers dans la région en raison des préoccupations sécuritaires. Ils ont également abordé les questions d'accès aux eaux et de sécurité énergétique.
Les différends de souveraineté en mer Orientale sont considérés par les analystes internationaux comme susceptibles de devenir le prochain point chaud mondial.
M. Obama et plusieurs dirigeants de l'ASEAN devraient aborder séparément la nécessité de veiller à ce que ce différend ne fragilise pas la région et n'entrave pas la liberté de navigation en mer de Chine méridionale, dont la Chine revendique une grande partie. Le Premier ministre japonais, M. Noda, devrait également évoquer le différend entre Tokyo et Pékin concernant la mer de Chine orientale.
Selon le journalJournal du Wall StreetLes observateurs ont noté que les dirigeants de l'ASEAN semblaient optimistes quant aux perspectives de résolution des différends, notamment en évoquant la possibilité de discuter avec la Chine d'un code de conduite entre les parties en mer de Chine méridionale (souvent désigné par l'acronyme COC). Cependant, s'exprimant la veille de la réunion des ministres des Affaires étrangères, Mme Fu Ying, vice-ministre chinoise des Affaires étrangères, a souligné que Pékin attendait des parties qu'elles se concentrent sur la coopération économique et ne laissent pas les différends éclipser les enjeux et les perspectives de la coopération au développement.
Un autre sujet d'intérêt lors de cette série de conférences a été l'adoption à l'unanimité par l'Association d'une déclaration commune, non contraignante juridiquement, sur la protection des droits de l'homme.
Mardi se tiendra le sommet Asie-Pacifique avec la participation de l'ASEAN et de huit autres pays, dans un contexte politique particulier pour de nombreuses grandes puissances en raison du processus remarquable de transition du pouvoir : les États-Unis viennent d'élire un président ; la Chine vient de terminer son congrès du parti au pouvoir ; le Japon et la Corée du Sud sont sur le point d'organiser des élections.
Selon Express-M


