Quelle action la Corée du Nord a-t-elle entreprise pour couler le porte-avions américain ?

La Corée du Nord a récemment déclaré qu’elle était prête à couler un porte-avions nucléaire américain d’une seule frappe, mais comment Pyongyang peut-elle concrétiser cet objectif ?

Alors que le groupe aéronaval USS Carl Vinson est sur le point d'arriver sur la péninsule coréenne, Pyongyang a publié l'une de ses déclarations les plus dures à ce jour.

La Corée du Nord a annoncé le 23 avril qu'elle était prête à couler un porte-avions nucléaire américain.

« L'armée nord-coréenne est prête à couler un porte-avions nucléaire américain d'une seule frappe. C'est un exemple typique qui nous permet de démontrer notre force », a écrit le Rodong Sinmun, journal officiel du Parti des travailleurs de Corée.

Mais la Corée du Nord a-t-elle un moyen de concrétiser cette déclaration ? Couler un porte-avions nucléaire américain de plus de 300 mètres de long et de 100 000 tonnes de déplacement est une première historique.

Selon l'expert Robert Faley, maître de conférences à la Patterson School of Diplomacy and International Commerce de l'Université du Kentucky (États-Unis), l'élément le plus important pour couler un porte-avions est la connexion entre le système de reconnaissance et les armes. Les sous-marins, les navires de surface et les avions ne peuvent pas tirer s'ils ignorent la position du porte-avions ennemi.

Même un missile de croisière supersonique mettrait 20 minutes pour atteindre sa cible à sa portée maximale. Dans le même temps, un porte-avions nucléaire américain pourrait parcourir 16 kilomètres de plus.

Il a fallu plus de 30 ans aux États-Unis pour développer et exploiter efficacement un système de reconnaissance en temps réel, garantissant que les navires de guerre, les avions et les sous-marins peuvent tirer sur leurs cibles.

Jusqu’à présent, aucun autre pays ne dispose de capacités comparables, pas même la Russie ou la Chine, et encore moins la Corée du Nord, a déclaré l’expert Robert Farley.

Sans la capacité de détruire une cible mobile à distance, la Corée du Nord est obligée de recourir à une approche à courte portée, ce qui présente de grands risques et peu de chances de succès.

chasseur MiG-29

National Interest cite un rapport du Pentagone soumis au Congrès américain en 2015, indiquant que l'armée de l'air nord-coréenne (NKAF) possède plus de 1 300 avions, dont environ 563 chasseurs. Cependant, la plupart de ces appareils sont obsolètes et ne peuvent assurer que la défense de l'espace aérien.

Chasseur MiG-29 de l'armée de l'air serbe.

Parmi les avions modernes nord-coréens, le plus remarquable est sa flotte d'environ 35 chasseurs Mikoyan MiG-29. Ces chasseurs jouent un rôle primordial dans la destruction de cibles aériennes.

La Corée du Nord pourrait modifier le MiG-29 pour l'équiper d'armes d'attaque au sol, avec l'aide de la Russie. Le MiG-29 a une portée relativement courte, avec une portée maximale d'environ 1 400 km, pouvant atteindre 2 100 km avec des réservoirs externes.

Parallèlement, les chasseurs F/A-18E/F Super Hornet opérant sur les porte-avions américains ont un rayon d'action d'environ 722 km et une autonomie maximale d'environ 2 300 km. Ces avions disposent de suffisamment de temps pour engager le combat avant que l'escadron nord-coréen n'approche du porte-avions américain.

De plus, les chasseurs nord-coréens doivent également faire face au système de défense aérienne Aegis des destroyers américains escortant les porte-avions. Les couches de défense rapprochée des porte-avions nucléaires comprennent des missiles RIM-7 Sea Sparrow d'une portée de 50 km et trois à quatre systèmes d'artillerie de défense aérienne rapprochée Phalanx de 20 mm.

Par conséquent, les avions de combat nord-coréens sont presque incapables de s’approcher pour tirer des missiles sol-sol ou de grosses bombes sur les porte-avions américains.

Sous-marin diesel-électrique

Les experts affirment que même si la marine nord-coréenne possède la plus grande flotte de sous-marins au monde, sa capacité de combat réelle est très faible.

Les sous-marins nord-coréens sont devenus obsolètes et ne sont pas assez puissants pour contrer les porte-avions américains.

Le plus remarquable d'entre eux est le sous-marin diesel-électrique de fabrication chinoise, le Type 033.

La marine nord-coréenne possède actuellement une vingtaine de Type 033, conçus pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce navire a un déplacement de 1 830 tonnes, mesure 76,7 mètres de long et 6,7 mètres de large.

Le navire est équipé de 2 moteurs diesel de 2,94 MW et de 2 moteurs électriques à 2 arbres, lui permettant d'atteindre une vitesse maximale de 15,2 nœuds en surface et de 13 nœuds en immersion, une autonomie de 14 484 km et un équipage de 54 personnes dont 10 officiers.

L'armement du Type 033 comprend huit torpilles lourdes de 533 mm (six à l'avant et deux à l'arrière), des capteurs comprenant un radar et un sonar, et le système de guerre électronique MRP 11-14.

En 2010, un sous-marin nord-coréen serait entré dans les eaux sud-coréennes et aurait torpillé le navire de guerre Cheonan, tuant 46 marins.

Cependant, il est très improbable que la flotte sous-marine nord-coréenne, vétuste, rôde, s'approche et lance de lourdes torpilles sur un porte-avions américain. Avec une vitesse maximale de 56 km/h, le porte-avions nucléaire USS Carl Vinson pourrait facilement « perdre la queue » de nombreux sous-marins modernes actuels.

Flotte de missiles antinavires

La Corée du Nord a testé un missile antinavire Kh-35 depuis un destroyer en 2015.

Le journal Rodong Sinmun a rapporté qu'en 2015, Pyongyang avait testé un nouveau type de missile anti-navire moderne, identique à la version russe du Kh-35.

Doté d'une ogive de 145 kg, le Kh-35 serait capable de couler un navire de guerre d'environ 5 000 tonnes en un seul tir. Le complexe Kh-35 peut être installé sur les vedettes lance-missiles nord-coréennes.

Cependant, les chances de succès sont très faibles, car le groupe aéronaval américain dispose de capacités de défense très solides. Un seul missile Kh-35 ne suffirait pas à couler le porte-avions USS Carl Vinson, mais des dizaines de missiles antinavires seraient nécessaires.

La dernière option pour la Corée du Nord serait de faire exploser une arme nucléaire près du porte-avions américain. Cette explosion massive détruirait tout à grande échelle, aidant Pyongyang à atteindre son objectif d'« un coup ». Mais une guerre nucléaire est une chose que personne au monde ne souhaite.

Selon Dan Viet