« La Corée du Nord pourrait écraser la Corée du Sud sans armes nucléaires »

La crise dans la péninsule coréenne doit être résolue par la voie diplomatique, car la Corée du Nord peut écraser la Corée du Sud sans utiliser d’armes nucléaires.

Selon les experts russes, la Corée du Sud serait la plus touchée en cas de conflit avec la Corée du Nord. De nombreux autres pays, directement impliqués ou non dans les tensions, risquent d'être endommagés par des « missiles perdus ».

Un missile nord-coréen quitte sa rampe de lancement tôt le matin du 29 août. Photo : KCNA

Le professeur Georgy Toloraya, diplomate et expert en études asiatiques, a déclaré que si la situation actuelle en Asie de l’Est n’est pas résolue, un certain nombre de pays « vivront sous la menace d’un volcan prêt à entrer en éruption ».

« Tout le monde doit comprendre que si la Corée du Nord lance une attaque tous azimuts, ce conflit militaire signifiera une destruction immédiate et totale, car personne ne peut nier la puissance de l’armée américaine », a déclaré Toloraya.

« Cependant, pour les États-Unis, tenter de résoudre les tensions dans la péninsule coréenne par des moyens militaires pourrait conduire à une frappe de représailles de la Corée du Nord, qui pourrait réduire la Corée du Sud en cendres », a-t-il averti. Toloraya a affirmé que la Corée du Nord n'avait pas besoin d'armes nucléaires pour y parvenir.

Illustration du tir de missile nord-coréen du 29 août sur grand écran à Tokyo, au Japon. Photo : Reuters

L’artillerie nord-coréenne peut atteindre Séoul, et l’ensemble du territoire sud-coréen n’est pas à l’abri des missiles nord-coréens, même ceux sans ogives nucléaires.

Les missiles et les obus d'artillerie nord-coréens sont parfaitement capables de frapper les installations nucléaires sud-coréennes, et il existe environ 30 installations de ce type près de la frontière sud-nord-coréenne, a expliqué Toloraya.

« Le Japon risque également de subir des dommages, tout comme les bases militaires américaines qui y sont implantées », a ajouté l'expert. Le professeur Toloraya a souligné que seules des mesures de « diplomatie et de négociation » pourraient résoudre la crise.

« Depuis des années, toutes sortes de pressions ont été exercées sur Pyongyang, y compris des sanctions. Mais aucune n'a réussi à faire changer d'avis la Corée du Nord », a déclaré Toloraya.

L'expert a également souligné que Moscou accorde depuis longtemps de l'importance aux canaux diplomatiques pour apaiser les tensions dans la région grâce à l'écoute et au dialogue avec toutes les parties.

« Le problème est que les guerres les plus sanglantes sont parfois déclenchées par un accident ou une erreur, et cela s'est déjà produit dans l'histoire. Plus le niveau d'armement et de tension dans la péninsule coréenne est élevé, plus le risque d'un événement inattendu susceptible d'aggraver la situation est grand », a averti Toloraya.

Un missile nord-coréen quitte sa rampe de lancement tôt le matin du 29 août. Photo : KCNA

Un autre expert en histoire militaire, le colonel général Leonid Ivashov, a également exprimé son opinion sur le risque d'un tel scénario « accidentel ». « Il y a toujours un danger, surtout lorsque des missiles inachevés sont utilisés par la Corée du Nord », a-t-il déclaré.

Ces missiles pourraient dévier de leur trajectoire prévue et, au lieu d'atteindre leur destination prévue, pourraient détruire des cibles non prévues par la Corée du Nord, laissant des pays non concernés subir les conséquences du conflit, a expliqué Ivashov.

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et des responsables de l'État et de l'armée nord-coréens assistent à un essai de missile le 29 août. Photo : KCNA

Un conflit militaire sur la péninsule coréenne affecterait non seulement la Corée du Nord, la Corée du Sud et le Japon, mais pourrait également causer des dommages à la Russie et à la Chine. Il est possible que des pays non impliqués ne subissent pas de dommages militaires, mais subissent néanmoins d'autres dommages, a déclaré M. Ivashov.

« Nous devons traiter avec la Corée du Nord sur la base de la compréhension. Ce que la Corée du Nord exige, c'est une garantie de sécurité, et personne ne la lui accorde. C'est un petit pays. Il veut protéger son territoire, que les autres le veuillent ou non. Il n'apprécie pas que les États-Unis et la Corée du Sud mènent des exercices militaires juste à côté de ses frontières », a déclaré M. Ivashov.

Des Nord-Coréens regardent une vidéo du test du missile Hwasong-12, le 29 août, sur un grand écran à l'extérieur de la gare de Pyongyang. Photo : Kyodo

Le général Ivashov a également déclaré que « ce problème ne peut être résolu que si les États-Unis ont réellement l'intention de le résoudre ». Auparavant, bien que la Russie et la Chine aient proposé une solution de « double gel » prévoyant l'arrêt des exercices militaires conjoints entre les États-Unis et la Corée du Sud et l'arrêt des essais de missiles par la Corée du Nord, Washington a rejeté cette solution et annoncé la poursuite des exercices militaires conjoints avec la Corée du Sud.

Selon VOV