Trump invite Macron à sortir la France de l'Union européenne

Le président américain Trump et le président français Macron sont assis côte à côte lors d'une réunion bilatérale au sommet du G7 au Canada, le 8 juin. Photo : Reuters

Selon un article publié dans le Washington Post le 28 juin, Trump a déclaré que les États-Unis offriraient à la France un accord commercial bilatéral si M. Macron acceptait de conduire l'un des membres fondateurs de l'UE hors de l'organisation.

Selon l'auteur Josh Rogin, qui est également analyste sur CNN, lorsque Macron s'est rendu à la Maison Blanche en avril, Trump a demandé : « Pourquoi ne quittez-vous pas l'UE ? » Rogin a cité deux responsables européens anonymes pour rendre cette information choquante.

Selon Rogin, Trump aurait alors proposé à Macron un accord commercial bilatéral plus avantageux que celui actuellement en vigueur entre les États-Unis et l'UE. La Maison Blanche a refusé de commenter l'affaire, selon le Washington Post.

Bien que Rogin n'évoque pas la réaction de Macron, les chances de voir la France quitter le projet européen sont extrêmement minces. La France est un membre fondateur du bloc et, avec l'Allemagne, l'un de ses principaux moteurs. Macron lui-même est un fervent partisan de l'UE, soulignant lors de sa campagne électorale de 2017 que l'Union, bien que nécessitant des réformes et une revitalisation, était irremplaçable.

Bien sûr, tous les Français ne partagent pas ce point de vue. La dirigeante d'extrême droite Marine Le Pen a promis un référendum sur l'appartenance à l'UE si elle remportait l'élection présidentielle l'année dernière. Macron a finalement battu Le Pen haut la main, mais une petite faction eurosceptique bouillonne encore dans le pays.

Trump et l'Europe entretiennent des relations difficiles. Avant même que le président américain ne déclenche une guerre commerciale entre les deux géants économiques, il s'était toujours montré peu intéressé par le projet continental. Il entretient des liens avec les partis pro-Brexit au Royaume-Uni et a déjà déclaré que la décision surprise de quitter l'Union « finirait par être une excellente chose ».

Le président Trump a critiqué à maintes reprises les alliances et les accords internationaux des États-Unis, de l'OTAN à l'ALENA en passant par l'Accord de Paris. Que ce soit par hasard ou intentionnellement, ces positions rejoignent celles du président russe Vladimir Poutine, que Trump doit rencontrer pour la première fois à Helsinki le 16 juillet.

Trump s'envolera pour Helsinki immédiatement après avoir participé au sommet de l'OTAN à Bruxelles. Après le récent sommet du G7 au Canada, où Trump a menacé le Premier ministre Justin Trudeau avant de s'envoler pour Singapour pour rencontrer le dirigeant nord-coréen, les alliés de l'OTAN craignent que l'attitude du président américain ne déstabilise les alliances qui soutiennent le multilatéralisme occidental depuis des décennies.