La Chine construit discrètement un nouveau barrage hydroélectrique sur le Mékong

October 3, 2012 15:55

Selon RFI, début septembre 2012, la Chine a discrètement lancé la construction du barrage hydroélectrique de Nuozhadu, le cinquième barrage sur le cours supérieur du Mékong que la Chine a mis en service.

Cette action vient d'être critiquée par des chercheurs, qui la considèrent comme une nouvelle menace pour l'écosystème du fleuve qui traverse six pays de la région.

L'exploitation du barrage de Nuozhadu n'a pas été promue bruyamment par Pékin, même s'il s'agit du plus grand projet hydroélectrique construit dans le Yunnan, sur le cours supérieur du Mékong qui traverse la Chine.

Selon les médias chinois, le groupe Hua Neng, responsable du barrage, a mis en service le 6 septembre le premier générateur d'une capacité de 650 MW. Il s'agit du premier des neuf générateurs prévus pour ce barrage hydroélectrique une fois achevé en 2014.

Lorsqu'il fonctionnera à pleine capacité, le barrage devrait produire environ 24 000 gigawatts (GW) par an, soit une quantité d'électricité équivalente à la consommation de toute la ville de New York en sept mois.

Cependant, le problème est que ce barrage géant risque de causer davantage de dommages aux pays situés en aval du fleuve, du Myanmar au Laos, en passant par la Thaïlande, le Cambodge et surtout le Vietnam, exacerbant les effets néfastes d’autres barrages que la Chine a construits en amont, tels que Man Loan, Dai Trieu Son, Jinghong et Xiao Loan.

Une étude du Stimson Center, un groupe de réflexion basé à Washington, a déterminé que quatre barrages hydroélectriques en amont de Nuozhadu, mis en service par Pékin, « ont modifié le débit du fleuve et bloqué l'écoulement de limon fertile, essentiel au maintien de la productivité des sols, à l'entretien des pêcheries et à la prévention de l'empiètement de la mer dans le delta du Mékong » au Vietnam.

En réaction au lancement par la Chine du barrage hydroélectrique de Nuozhadu le 24 septembre, Milton Osborne, expert de l'Asie du Sud-Est au Lowy Institute, un centre de recherche en politique internationale en Australie, a averti : « Bien que peu remarqués par la presse occidentale en raison de leur emplacement éloigné, les barrages construits par la Chine sur le Mékong auront un fort impact sur le plus long et le plus important fleuve d'Asie du Sud-Est, un fleuve essentiel pour nourrir les 60 millions de personnes de la région inférieure du Mékong. »

M. Osborne a rejeté l'argument de Pékin selon lequel ses barrages ne contrôlent que 13,5 % des eaux du Mékong. Selon lui, ce ratio atteint 40 % pendant la saison sèche, ce qui signifie que l'impact sur la région en aval est considérable.


Selon (Vietnam+) - DT

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