La Chine pourrait se retrouver dans une impasse après la décision sur la mer de Chine méridionale
Les arguments obstinés n'ont fait que mettre la Chine dans une impasse après que le tribunal d'arbitrage international a rendu sa décision sur le procès de la mer de l'Est.
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Navires de guerre chinois opérant en mer de Chine méridionale. Photo : AFP |
Le 12 juillet, le tribunal d'arbitrage international de La Haye, parrainé par les Nations Unies, rendra sa décision finale concernant le procès intenté par les Philippines contre la Chine en mer de Chine méridionale. Selon le magazine Week, les experts estiment que cette décision favorisera probablement les Philippines, acculant la Chine dans une situation délicate et l'incitant à intensifier ses actions agressives en mer de Chine méridionale.
En 2009, Pékin a soumis aux Nations Unies une carte ambiguë composée de neuf tirets, couvrant la majeure partie de la mer de l'Est, chevauchant les eaux de pays voisins comme le Vietnam, les Philippines, Brunei... En s'appuyant sur cette « ligne à neuf tirets » qui n'a aucune base juridique, la Chine a toujours affirmé qu'elle détenait une soi-disant « souveraineté historique » sur la majeure partie de la mer de l'Est.
Les Philippines soutiennent que les revendications de la Chine violent la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (CNUDM), qui empêcherait Manille d'exploiter les ressources et de pêcher dans sa zone économique exclusive. Les Philippines ont déposé une plainte contre les revendications de la Chine auprès d'un tribunal arbitral en 2013. En 2015, le tribunal s'est déclaré compétent pour statuer sur l'affaire.
Pendant ce temps, la Chine a insisté sur le fait qu’elle n’acceptait pas le procès et refusait de participer au processus.
Selon le commentateur Kyle Mizokami de Week, la Chine se dirige vers une impasse avec ses arguments obstinés et son attitude peu coopérative. Malgré une série de campagnes de lobbying pour obtenir le soutien de nombreux pays à travers le monde, sa capacité à convaincre l'opinion publique est très limitée, car les preuves présentées pour justifier sa revendication de souveraineté en mer de Chine orientale sont très faibles.
La Chine est désormais confrontée à deux choix : retirer « honteusement » ses revendications de souveraineté déraisonnables ou devenir un « hypocrite » se conformant sélectivement aux traités et accords internationaux, a estimé M. Mizokami. Ce serait assurément une lourde défaite, et la Chine en est bien consciente. La preuve la plus flagrante est fournie par la campagne agressive de Pékin pour faire savoir qu’elle n’acceptera pas la décision du tribunal arbitral.
Certains analystes craignent qu'après la décision de la Cour, la Chine prenne des mesures agressives plus graves, car elle serait humiliée devant la communauté internationale.
Le recours à la force militaire pourrait être une option pour la Chine, a déclaré Mizokami. L'Administration chinoise de la sécurité maritime a annoncé le 3 juillet que le pays mènerait des exercices du 5 au 11 juillet dans l'archipel vietnamien de Hoang Sa.
La Chine déploiera de nombreux navires de guerre importants lors de cet exercice illégal, notamment le destroyer lance-missiles n° 115 de la flotte de la mer du Nord, le destroyer lance-missiles n° 139 et la frégate lance-missiles n° 595 de la flotte de la mer de l'Est. La flotte de la mer du Sud participera avec de nombreux navires de guerre, avions de chasse et hélicoptères, dont le nombre précis n'a pas été annoncé. Par ailleurs, Pékin a également établi de manière flagrante une zone d'interdiction maritime de plus de 60 000 km.
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Zone d'exercice militaire illégale en Chine. Graphique : Takungpao |
Le fait que l'exercice se soit terminé la veille de l'annonce de la décision du tribunal n'était pas une coïncidence, a déclaré Mizokami. La Chine allait déployer des moyens militaires aux portes des pays concernés par sa revendication de la « ligne en neuf traits ». Cela semblait être un message de défi et de dissuasion.
Les observateurs estiment que la Chine pourrait également envoyer des navires de guerre patrouiller dans toute la zone de la « ligne à neuf traits », en particulier dans les zones revendiquées par les Philippines, afin de montrer son refus d'accepter la décision du tribunal arbitral.
Selon Mizokami, de telles actions agressives porteraient un coup dur et porteraient gravement atteinte à l'image et à la réputation de la Chine auprès de la communauté internationale. La fiabilité de tous les accords internationaux signés par Pékin serait également remise en question par le monde.
La semaine prochaine, l'histoire moderne de la Chine franchira un tournant. Idéalement, Pékin pourrait choisir de se conformer à la décision du tribunal et de retirer sa revendication de la « ligne en neuf traits ». Mais elle pourrait aussi s'accrocher obstinément à ce qu'elle poursuit depuis longtemps, même si cela va à l'encontre des normes et du droit internationaux. « Une grande puissance en quête de leadership mondial n'a qu'une seule option », a souligné Mizokami.
Selon VNE