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La Chine réagit aux droits de douane américains en lançant une enquête antitrust contre Google.

Phan Van Hoa February 5, 2025 07:35

La Chine a officiellement lancé une enquête antitrust contre Google et imposé des droits de douane en réponse à la décision américaine d'imposer une taxe de 10 % sur les importations en provenance du pays.

Dans un bref communiqué publié sur son site web officiel le 4 février, l'autorité chinoise de régulation des marchés a annoncé avoir ouvert une enquête antitrust sur le géant américain de la recherche sur Internet.

Cette décision marque une escalade des tensions commerciales entre les deux plus grandes économies mondiales, Pékin ciblant non seulement le secteur technologique, mais utilisant également la politique fiscale comme un outil puissant pour répondre aux pressions de Washington.

Google, qui a retiré son moteur de recherche de Chine continentale en 2010, est désormais soupçonné d'avoir enfreint les lois chinoises sur la concurrence, une décision qui souligne le renforcement du contrôle exercé par la Chine sur les entreprises technologiques étrangères et reflète les tensions croissantes dans le secteur technologique entre les États-Unis et la Chine.

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Photo d'illustration.

Outre l'ouverture d'une enquête antitrust contre Google, la Chine a également décidé d'imposer une taxe supplémentaire de 15 % sur le charbon et le gaz naturel liquéfié (GNL) importés des États-Unis.

La Chine a également imposé un droit de douane supplémentaire de 10 % sur des produits clés tels que le pétrole brut, les machines agricoles et les camionnettes, une mesure qui reflète non seulement l'escalade des tensions commerciales entre les deux puissances, mais qui montre également que Pékin utilise à la fois les droits de douane et les mesures juridiques pour faire face aux pressions de Washington.

Ne s'arrêtant pas là, le 4 février, dernier jour des congés du Nouvel An lunaire, le ministère chinois du Commerce a annoncé de manière inattendue de nouvelles restrictions à l'exportation sur plusieurs métaux importants, dont le tungstène, le tellure, le bismuth, le molybdène et l'indium. Ces matériaux jouent un rôle essentiel dans de nombreuses industries de pointe, de la fabrication de semi-conducteurs à la défense.

Pékin a également accru la pression sur les entreprises étrangères en ajoutant PVH, le groupe propriétaire de la marque de mode Calvin Klein, et la société de biotechnologie américaine Illumina à sa liste d'entités non fiables.

Ainsi, la Chine n'utilise pas seulement les contrôles à l'exportation pour renforcer sa position dans la chaîne d'approvisionnement mondiale, mais adopte également une stratégie plus dure à l'égard des entreprises étrangères dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes.

L'Administration d'État pour la réglementation du marché n'a pas précisé les infractions reprochées à Google. Bien que la plupart des services de Google, notamment son moteur de recherche, Gmail et Google Maps, soient bloqués en Chine continentale, le géant américain de la technologie y maintient une présence, en particulier dans la publicité en ligne.

Google continue de fournir des services de publicité numérique aux entreprises chinoises souhaitant toucher une clientèle internationale, générant ainsi des revenus considérables malgré une présence limitée en Chine. Cependant, l'enquête antitrust en cours pourrait engendrer davantage de difficultés pour Google en Chine de la part des autorités de régulation.

L'autorité chinoise de la concurrence accentue la pression sur les entreprises américaines alors que les tensions technologiques et commerciales entre les deux plus grandes économies mondiales continuent de s'intensifier.

Pékin n'utilise pas seulement les droits de douane et les contrôles à l'exportation, mais se sert également des réglementations antitrust comme outil stratégique pour contrer les pressions de Washington.

En décembre, l'agence a ouvert une enquête sur Nvidia, le géant américain des semi-conducteurs, en lien avec son acquisition de Mellanox Technologies, un fournisseur israélien de solutions de connectivité, finalisée en 2019.

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L'enquête menée par la Chine sur Nvidia a rendu les perspectives opérationnelles de l'entreprise sur le marché chinois plus incertaines que jamais. Photo : Internet.

Cette décision est perçue comme un avertissement à Nvidia, leader dans la conception d'unités de traitement graphique (GPU) pour l'intelligence artificielle, qui a été contrainte par le gouvernement américain de restreindre l'accès de la Chine à ses puces les plus avancées en vertu d'embargos à l'exportation.

L’enquête menée par Pékin est toujours en cours, ce qui rend les perspectives opérationnelles de Nvidia sur le marché chinois plus incertaines que jamais.

L'enquête antitrust visant Google est perçue comme une initiative inhabituelle, car le géant technologique américain n'a qu'une présence très limitée sur le marché chinois des services Internet.

Bien que Google ne divulgue pas ses revenus spécifiques provenant de Chine, The Information a rapporté en 2019 que la société avait engrangé plus de 3 milliards de dollars grâce aux ventes aux annonceurs chinois en 2018, soit une augmentation de 60 % par rapport à l'année précédente.

Les enquêtes antitrust menées par l'Administration d'État chinoise pour la réglementation du marché aboutissent souvent à des amendes considérables. En 2013, la Commission nationale du développement et de la réforme, chargée des enquêtes antitrust, a ciblé Qualcomm, l'un des principaux concepteurs américains de puces pour appareils mobiles. Après 14 mois d'enquête, Qualcomm a été contraint de payer une amende pouvant atteindre 975 millions de dollars pour clore l'affaire.

Comparées aux enquêtes de sécurité nationale, les enquêtes antitrust sont considérées comme un recours juridique « moins contraignant ». Toutefois, leur impact peut tout de même causer des dommages importants aux entreprises.

Par exemple, en mai 2023, l'Administration du cyberespace de Chine a ouvert une enquête de cybersécurité sur Micron Technology, un fabricant américain de puces mémoire, invoquant des préoccupations de sécurité nationale.

En conséquence, les produits de mémoire de Micron ont été interdits d'utilisation dans les infrastructures d'information critiques de la Chine, ce qui a coûté à l'entreprise environ 4 milliards de dollars de revenus.

Selon le SCMP
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