La réouverture de la Chine après la pandémie : un coup de pouce considérable pour les prix du pétrole

Un pétrolier décharge du pétrole brut importé au port de Qingdao, dans la province du Shandong, à l'est de la Chine, le 9 mai 2022. Photo d'archives : AFP

La Chine est le plus grand importateur de pétrole au monde et l'annonce de son projet de réouverture a pesé sur les prix du pétrole.

Le ministre des Affaires étrangères de Singapour, Vivian Balakrishnan, a déclaré à CNBC le 6 décembre que la réouverture de la Chine après la pandémie serait un facteur plus important de hausse des prix du pétrole que l'imposition d'un plafond de prix de 60 dollars le baril sur le brut russe.

« J'espère voir une ouverture significative. Cela a des conséquences profondes pour l'économie mondiale, bien plus importantes qu'un plafonnement des prix du pétrole », a déclaré M. Balakrishnan.

Les commentaires du ministre des Affaires étrangères Balakrishnan interviennent après que le G7 et l'UE ont imposé un prix plafond de 60 dollars le baril sur le pétrole russe transporté par voie maritime, à compter du 5 décembre. La Russie a déclaré que ces mesures n'affecteraient pas ses actions en Ukraine.

Les prix du pétrole ont fortement augmenté dans les échanges asiatiques le 5 décembre après que la Chine, le plus grand importateur de pétrole au monde, a signalé un nouvel assouplissement des mesures de contrôle du COVID-19 - une démarche vers l'abandon de la politique Zéro-COVID et la normalisation de la vie.

Les prix du pétrole ont été encore plus soutenus lorsque l'OPEP+ a déclaré qu'elle maintiendrait sa politique actuelle de réduction de la production de pétrole de novembre jusqu'à fin 2023.

Selon Rob Thummel, gestionnaire de portefeuille chez Tortoise Capital, la demande chinoise de pétrole a diminué d'environ 1 million de barils cette année. « Ce qui stimulera la demande chinoise de pétrole… c'est évidemment la réouverture de l'économie, mais surtout l'augmentation des stocks », a-t-il déclaré.

« Les stocks de pétrole sont bas partout dans le monde et je pense que le monde a pris conscience de l'importance cruciale de la sécurité énergétique. Cela constituera donc un moteur important pour la Chine et l'Inde à l'avenir, ce qui entraînera une hausse de la demande de pétrole. Et, là encore, cela devrait entraîner une hausse des prix », a ajouté Thummel.

Du personnel médical travaille sur un site de dépistage de la COVID-19 à la gare de Hongqiao à Shanghai, en Chine, le 6 décembre 2022. Photo : AFP/TTXVN

Le gouvernement chinois a publié le 7 décembre un plan en 10 points pour « optimiser » les efforts de réponse à la pandémie de COVID-19, en équilibrant le contrôle de la maladie et le développement socio-économique.

Selon les nouvelles directives, les personnes atteintes de COVID-19 asymptomatiques ou présentant des symptômes légers peuvent être isolées à domicile. Les contacts proches remplissant les conditions requises peuvent également choisir de s'isoler à domicile pendant cinq jours ou de suivre un isolement collectif. Les nouvelles directives précisent que les personnes isolées à domicile doivent faire l'objet d'une surveillance médicale renforcée et que, si leur état s'aggrave, elles seront transférées vers des établissements médicaux désignés pour une prise en charge rapide.

D'autres changements comprennent la réduction de la fréquence des tests d'acide nucléique (TAAN) ; la suppression de l'obligation de présenter un résultat négatif au test d'acide nucléique et un scan du code sanitaire pour entrer dans les lieux publics ; et la suppression de l'obligation de se faire tester et de scanner le code sanitaire pour les personnes voyageant entre les provinces et les villes du pays. Les zones résidentielles ne seront plus entièrement confinées ; des zones à risque élevé ou faible seront désormais désignées au niveau des bâtiments, pouvant concerner un seul étage, voire un seul foyer.

Les localités sont également invitées à rectifier la manière de lutter contre l’épidémie en simplifiant tout ou en « mettant tout dans le même panier », en surmontant le « formalisme et la bureaucratie ».

La semaine dernière, les responsables de la santé chinois ont également annoncé une nouvelle initiative visant à renforcer la vaccination des personnes âgées, soulignant que les vaccins préviennent toujours les maladies graves et les décès.

Le ministre des Affaires étrangères Balakrishnan, qui était médecin avant d'entrer en politique, a également déclaré que la stratégie à moyen et long terme envers la Chine devrait se concentrer sur la vaccination.

« Un taux de vaccination élevé permettra une plus grande ouverture. Je surveillerai donc les efforts déployés par la Chine pour accroître la vaccination des personnes âgées », a-t-il déclaré.

Le ministre des Affaires étrangères Balakrishnan a déclaré qu'une autre variable que les responsables doivent surveiller avant de modifier les protocoles COVID-19 est la capacité médicale d'une ville ou d'une province.

« Je m’attends à voir une réponse plus diversifiée, ce qui signifie qu’il ne peut pas y avoir de solution unique », a-t-il déclaré.

Le ministre des Affaires étrangères de Singapour a prédit que la Chine pourrait rouvrir complètement ses portes d'ici trois à six mois. « Singapour témoigne… qu'avec une politique et une préparation avisées, prudentes et réfléchies, la Chine peut s'ouvrir pleinement. »