La Chine veut combler le « vide » laissé par les États-Unis en Asie de l'Est

La Chine souhaite également utiliser des réunions bilatérales séparées pour contribuer à la réconciliation et apaiser les relations tendues entre le Japon et la Corée du Sud.

La Chine souhaite renforcer son rôle et son influence en Asie de l'Est en essayant de concilier les divergences amères entre le Japon et la Corée du Sud lorsque leurs dirigeants arriveront à Pékin mardi, ont déclaré des diplomates.

Le Premier ministre chinois Li Keqiang, le Premier ministre japonais Abe Shinzo et le président sud-coréen Moon Jae-in tiennent un sommet trilatéral à Tokyo, en mai 2018. Photo : EPA-EFE

Le Premier ministre japonais Shinzo Abe et le président sud-coréen Moon Jae-in doivent rencontrer séparément le président chinois Xi Jinping à Pékin avant de se rendre à Chengdu, où ils rejoindront le Premier ministre Li Keqiang pour un sommet trilatéral. Il s'agira du huitième sommet trilatéral depuis 2008.

Il est à noter que cet événement a eu lieu alors que Tokyo et Séoul – les alliés les plus importants des États-Unis en Asie – sont en situation de tension sur une série de questions, allant de l’histoire au commerce.

Alors que l'administration de Washington, avec une série de problèmes intérieurs à régler, a gardé ses distances avec les différends entre ces deux alliés, Pékin - rival stratégique des États-Unis - est prêt à servir de médiateur entre les deux pays.

Le mécanisme de conférence trilatérale comme celui-ci en est un exemple typique. Par ailleurs, une rencontre bilatérale distincte entre le Premier ministre japonais et le président sud-coréen, pour la première fois depuis septembre 2018, est prévue en marge de ce sommet trilatéral.

He Ping, professeur adjoint d'économie politique à l'Université Fudan de Shanghai, a déclaré que Pékin pourrait offrir à la Corée du Sud et au Japon des rôles importants dans la chaîne d'approvisionnement mondiale des produits.

Ceci est particulièrement important car le conflit commercial entre le Japon et la Corée du Sud n'est pas seulement une question commerciale bilatérale, mais touche également d'autres pays, dont la Chine. Pékin est susceptible d'encourager les deux pays à jouer un rôle plus important dans le libre-échange régional et mondial.

En fait, les trois parties s'inquiètent du déclin de la coopération économique entre les pays – première, deuxième et quatrième puissances économiques d'Asie. Selon les chiffres officiels, les exportations du Japon et de la Corée du Sud ont chuté consécutivement ces derniers mois, en partie en raison d'une baisse des expéditions vers la Chine.

Outre la coopération économique trilatérale, l'ordre du jour de ce sommet Chine-Japon-Corée du Sud est également dominé par la question nord-coréenne. Selon les observateurs, la Chine tentera de persuader le Japon et la Corée du Sud d'influencer les États-Unis afin qu'ils lèvent certaines sanctions contre la Corée du Nord, afin de sortir de l'impasse actuelle.

Cependant, cela sera assez difficile car le Japon a toujours soutenu les mesures contre la Corée du Nord et a souvent évité de commenter la proposition de la Chine.

Pendant ce temps, bien que la Corée du Sud considère la Chine comme un catalyseur pour reprendre les négociations avec la Corée du Nord, elle n’a jamais donné de réponse claire sur sa capacité ou non à persuader les États-Unis et sur son efficacité.