La Chine démantèle un réseau de trafic d'organes humains et arrête près de 150 suspects
Ce réseau incite les gens à vendre des organes sur Internet. Il achète des organes à bas prix et les revend aux patients à des prix exorbitants.
La police chinoise vient de démanteler un important réseau de trafic d'organes humains, arrêtant 137 suspects et sauvant 127 vendeurs d'organes.
Agence de presse XinhuaL'opération a été menée en coordination avec 18 services de police provinciaux depuis fin juillet, a indiqué le ministère de la Sécurité publique le 4 août. Le réseau criminel incitait les gens à vendre des organes sur Internet. Ils achetaient des organes à bas prix, puis les revendaient aux patients à des prix exorbitants.
Selon la police, les organisateurs de cette activité utilisent souvent Internet pour attirer les vendeurs et réaliser d'importants profits grâce au trafic d'organes. Ce trafic met en danger la santé des vendeurs et représente un fardeau financier pour les acheteurs.
TélégrapheLa plupart des patients se rendent en Chine, en Inde ou au Pakistan pour trouver des organes destinés à une opération chirurgicale. Ils paient jusqu'à 200 000 dollars pour un rein acheté au marché noir, tandis que les trafiquants d'organes paient les vendeurs moins de 5 000 dollars.
De longues cicatrices sur le corps des vendeurs d'organes après l'ablation d'un rein (photo : Guardian)
Les statistiques du ministère chinois de la Santé montrent qu'environ 1,5 million de personnes dans le pays ont besoin de nouvelles greffes d'organes, mais que seules environ 10 000 transplantations sont réalisées chaque année, faute de donneurs. Cette situation a donné naissance à un « marché noir » des organes humains.
Selon l'Organisation mondiale de la santé, les reins représentent 75 % du commerce mondial d'organes. En 2010, 106 879 transplantations d'organes ont été réalisées dans 95 pays membres, légales et illégales.
On trouve de nombreuses annonces sur les sites web chinois, du genre : « Vendez un rein pour acheter un iPad ! » L’annonceur affirme qu’il paiera environ 4 000 dollars pour un rein et que le prélèvement aura lieu dans les 10 jours.
En avril 2012, la police chinoise a arrêté un groupe de cinq personnes qui avaient acheté un rein pour 3 000 dollars à un mineur qui avait besoin d'argent pour acheter un iPhone ou un iPad.
Début 2007, le gouvernement chinois a annoncé sa première réglementation nationale sur la transplantation d’organes humains, interdisant aux organisations et aux individus de faire le trafic d’organes sous quelque forme que ce soit.
L'amendement de 2011 au Code pénal chinois a introduit trois articles sur les infractions liées au trafic d'organes. En vertu de ces articles, les personnes reconnues coupables d'avoir organisé ce trafic encourent des peines de prison de plus de cinq ans et de lourdes amendes. Les personnes reconnues coupables de « don ou prélèvement forcé d'organes sur des personnes ou des mineurs » encourent des peines équivalentes à celles du meurtre.
Le ministère chinois de la Santé affirme vouloir changer la situation au cours des trois à cinq prochaines années en mettant en place un système fiable de don d'organes et en encourageant les dons. Un réseau pilote a été mis en place dans 16 des 31 provinces chinoises depuis 2010, et 241 dons d'organes ont été réalisés, bénéficiant à près de 700 patients.
Cependant, l'opinion publique reste préoccupée par ce problème. Un récent sondage mené auprès de 1 012 personnes à Guangzhou, capitale de la province du Guangdong, dans le sud de la Chine, a révélé que si 79 % d'entre elles considèrent le don d'organes comme un acte noble, jusqu'à 81 % craignent que le don d'organes puisse conduire à un trafic illégal d'organes.
Selon VOV en ligne-M