De la Coupe AFF, un regard sur le football vietnamien et ses « talons d'Achille »
(Baonghean.vn) - Toute équipe de football ou tout entraîneur, aussi talentueux soit-il, ne peut éviter de révéler son « talon d'Achille » à un moment donné et c'est ce qui fait que tout « s'effondre » ou tombe dans une situation opposée à ce qu'elle était à l'origine.
Lors de cette Coupe AFF, on parlera encore beaucoup de l'équipe indonésienne, avec une moyenne d'âge de 23 ans, menée par le sélectionneur coréen Shin Tae-yong et dont les progrès ont été remarquables ces deux dernières années, même si son style de jeu brutal et son comportement amateur n'ont pas encore disparu. Il suffit de constater la façon dont la vedette, le footballeur le plus expérimenté de l'archipel, Evan Dimas, n'est entré sur le terrain qu'en seconde période du match contre l'équipe nationale.Équipe nationale du Vietnam, n'étant sur le terrain que quelques minutes à la fin du match palpitant contre l'équipe hôte de Singapour, montre à quel point la jeune équipe qui a perdu 3-1 et 4-0 au deuxième tour de qualification de la Coupe du monde est impressionnante et digne de confiance.
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Le match de l'Indonésie contre Singapour a été entaché de fautes excessives. Photo : Getty Images |
Mais rappelez-vous, lorsqu'ils ont écrasé l'équipe de Singapour lors du match retour de la demi-finale, provoquant des pertes de joueurs pour l'équipe locale, cette jeune équipe a perdu son avantage très facilement, sans qu'on comprenne pourquoi. Et si le penalty en fin de match avait été réussi pour l'équipe locale de Singapour, tout ce qui allait si bien pour l'équipe indonésienne aurait vite été enterré… en enfer ! Malgré de nombreux atouts reconnus, M. Shin Tae-yong a sûrement aussi profondément gravé dans sa mémoire les moments de panique et de perte de contrôle en une fraction de seconde que la jeune équipe talentueuse sous ses ordres a vécus lors de la seconde période du match retour de la demi-finale contre Singapour.
Pendant ce temps, la force la plus puissante que l'équipe thaïlandaise a apportéeCoupe AFFCette fois, ils ont joué de manière explosive, serrée et efficace, comme toujours. Mais à y regarder de plus près, on constate encore quelques défauts notables. Par exemple, lors du match de phase de groupes contre l'équipe la plus faible, les Philippines, sans un penalty controversé, ils auraient dû partager des points indésirables, Chanathip et d'autres joueurs clés ayant joué de manière superficielle et subjective.
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La situation de l'équipe vietnamienne face au but thaïlandais. Photo : Internet |
Et c'est un fait incontournable : lors de leurs deux derniers matchs contre l'équipe nationale du Vietnam, les Thaïlandais ont obtenu des penaltys, mais ils ont été contrés par Van Lam et Nguyen Manh. C'est le tir que Van Lam a bloqué du pied face au célèbre défenseur Theerathon lors du match retour du deuxième tour de qualification pour la Coupe du monde au stade My Dinh (novembre 2019). C'est le tir angoissant de « Thai Messi » Chanathip, en plein milieu du but, qui a permis de vaincre Nguyen Manh et la volonté de l'équipe nationale du Vietnam. Mais cet ancien gardien de la SLNA a « compris » son adversaire et l'a bloqué froidement lors du match aller de la demi-finale de la Coupe AFF. Cela nous a permis de comprendre que, même en menant l'équipe nationale du Vietnam 2 buts à 0, les Thaïlandais ont toujours peur de l'équipe nationale du Vietnam, malgré deux stars comme Theerathon et Chanathip.
Impossible de ne pas évoquer le talon d'Achille de l'équipe nationale vietnamienne lors de cette Coupe AFF. Lorsque le football vietnamien a atteint le sommet de la région, chaque pas, chaque action, chaque position… était clairement observé par l'adversaire. La formule du succès de M. Park et de son équipe a donc été rapidement décryptée. Les points forts de l'équipe nationale vietnamienne deviendront tôt ou tard des faiblesses empêchant tous les adversaires d'attaquer librement. De plus, six mois de concentration et de compétition incessante ont miné la résilience et l'agilité de l'équipe, si bien que les Thaïlandais ont rapidement exploité les situations de contre-attaque et les passes dans le mur central pour marquer facilement des buts, comme nous l'avons vu.
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Quang Hai a tiré deux fois sur la barre transversale de l'équipe thaïlandaise. Photo : Internet |
Il ne faut pas blâmer l'absence de plusieurs joueurs clés de l'équipe nationale vietnamienne, car s'ils étaient encore sur le terrain, leurs talents se révéleraient à l'adversaire. Et ce sont toujours eux qui travaillent le plus dur après des matchs difficiles ; on ne peut donc pas dire qu'ils puissent maintenir leur dynamique autant qu'on le souhaite. Ce n'est pas un hasard si plusieurs stars sont en mauvaise forme, en perte de vitesse, à l'exception de Quang Hai et, dans une certaine mesure, de Hoang Duc, et de Nguyen Manh, qui a prouvé son talent après une longue période sans sélection.
À voir, lorsque l'équipe vietnamienne a révélé de nombreuses faiblesses, notamment lors d'un match de phase de groupes (contre l'Indonésie) et de deux demi-finales (contre la Thaïlande), sans le moindre but, on pouvait dire que la qualité offensive du champion en titre était « émoussée » au point d'être en alerte rouge. Bien sûr, il y avait aussi des raisons liées à la distribution du ballon, au jeu, au déploiement des lignes et, surtout, à l'approche du match, à la lecture du jeu pour effectuer les remplacements du staff technique…
Sûrement qu'après ce tournoi qui n'a pas réussi à remplir sa mission, le surnom de « sorcier » de M. Park Hang-seo sera moins évoqué, et risque même de tomber dans l'oubli si l'équipe nationale du Vietnam et les U23 Vietnam ne se renouvellent pas, ne s'améliorent pas pour minimiser les faiblesses qui ont été exposées à l'adversaire ?