Extrait de la proposition d'exonération des frais de scolarité pour les enfants des enseignants : aucun privilège ni avantage
Le 8 octobre, la Commission permanente de l'Assemblée nationale a tenu une deuxième réunion pour examiner le projet de loi sur les enseignants. En particulier, la proposition du ministère de l'Éducation et de la Formation d'exonérer des frais de scolarité les enfants biologiques et adoptés légalement d'enseignants en exercice a suscité de nombreuses oppositions, soulevant de sérieuses interrogations quant à son bien-fondé.

Il ne faut pas créer d’inégalité.
L'article 61, alinéa 1, de la Constitution vietnamienne de 2013 reconnaît le développement de l'éducation et de la formation comme la politique nationale suprême de notre Parti et de notre État. Par conséquent, il est indéniable que les enseignants jouent un rôle essentiel dans le développement du pays, car ils sont l'équipe qui transmet le savoir et constitue le socle culturel et intellectuel des générations futures. Par conséquent, donner la priorité aux enseignants pour les motiver et les encourager est également une raison légitime. De nombreux partisans de cette proposition estiment que les enseignants devraient bénéficier de certains privilèges, car leur mission ne consiste pas seulement à enseigner, mais aussi à inspirer et à semer les graines de l'avenir.

De plus, avec de faibles salaires et une charge de travail importante, les enseignants peinent souvent à concilier vie de famille et responsabilités professionnelles. Exonérer leurs enfants des frais de scolarité peut contribuer à alléger une partie de ce fardeau financier, leur permettant ainsi de se concentrer davantage sur l'enseignement et l'amélioration de la qualité de l'éducation. C'est une forme de reconnaissance du dévouement de la profession enseignante à la société.

Par ailleurs, le ministère de l'Éducation et de la Formation propose d'encourager et de motiver le personnel enseignant à améliorer ses compétences et à entretenir sa passion pour son travail. Le secteur de l'éducation a récemment vu des milliers d'enseignants quitter leur emploi et leurs écoles.
Cependant, d'une manière générale, nous constatons que cette proposition n'est ni raisonnable ni logique, car elle présente un caractère quelque peu inéquitable en matière de priorité entre les différents groupes professionnels. Si les enseignants sont exemptés des frais de scolarité pour leurs enfants, la question se pose : comment les ouvriers et les agriculteurs seront-ils prioritaires ? La Constitution vietnamienne affirme que les ouvriers et les agriculteurs jouent un rôle important dans le développement du pays, car ils sont les principales forces de l'alliance ouvrière-agricole, menée par le Parti communiste vietnamien pour construire et protéger la patrie socialiste. La Constitution souligne le droit des ouvriers et des agriculteurs à participer à la gestion de l'État et de la société, ainsi que le droit à une vie matérielle et spirituelle assurée et à travailler dans des conditions sûres et raisonnables.

Les ouvriers et les agriculteurs constituent également une classe sociale confrontée à de nombreuses difficultés et pressions, notamment lorsque leurs salaires et conditions de travail sont actuellement inférieurs à ceux des enseignants. Ils sont également les piliers du travail, de la production et de la contribution au développement économique de la société. Par conséquent, cette priorité engendre facilement des inégalités entre les groupes professionnels.
Accorder la priorité à un groupe particulier comme les enseignants peut donner l'impression que d'autres professions sont négligées. Dans une société juste, tous les individus et toutes les professions devraient être traités de manière juste et équitable. La discrimination entre professions, même bien intentionnée, peut facilement, si elle n'est pas correctement appliquée, engendrer des déséquilibres sociaux et susciter le mécontentement des autres classes populaires.

En outre, il est important de reconnaître que l'éducation n'est pas seulement la responsabilité des enseignants, mais aussi une responsabilité partagée par la société, y compris les familles, les autres professions et l'État. Toute priorité accordée à l'éducation doit être mise en œuvre de manière globale, en garantissant à tous les enfants, quelle que soit la profession de leurs parents, un accès égal à l'éducation.
Quelle solution garantit l’équité ?
Au lieu de privilégier un groupe spécifique comme les enseignants, nous pouvons envisager des solutions plus globales et plus équitables. Par exemple, l'État pourrait offrir des bourses et un soutien aux enfants de tous les travailleurs à faibles revenus, quelle que soit leur profession. Cela permettrait à tous les enfants de familles défavorisées de bénéficier d'une réduction de leurs frais de scolarité, créant ainsi une égalité entre les différents groupes professionnels.

La proposition d'offrir des bourses et un soutien aux enfants de tous les travailleurs à faibles revenus, quelle que soit leur profession, constitue une approche globale et équitable du système éducatif. Elle offre à tous les enfants issus de familles défavorisées, quelle que soit la profession de leurs parents, un accès égal à l'éducation.
Actuellement, de nombreux programmes d'aide aux frais de scolarité se concentrent uniquement sur des groupes professionnels spécifiques, comme les enseignants, ce qui, bien que pertinent, crée des déséquilibres entre les autres groupes. Parallèlement, les travailleurs d'autres secteurs contribuent également au développement de la société et doivent être soutenus équitablement.
Assurer cette égalité contribuera à réduire les écarts entre les groupes professionnels et les classes sociales, ce qui bénéficiera à long terme non seulement aux individus, mais aussi au développement socio-économique global. Soutenir les enfants issus de familles à faibles revenus grâce à des bourses contribuera à lever les obstacles financiers, leur permettant de poursuivre leurs études et de développer librement leur potentiel, quel que soit leur milieu familial.

Une autre solution consiste à augmenter les salaires des enseignants et à améliorer leurs conditions de travail. Bien que jouant un rôle important dans la formation des enseignants, ces derniers rencontrent souvent des difficultés financières. En augmentant leurs salaires, le gouvernement améliore non seulement leur niveau de vie, mais stimule également leur motivation, les aidant à se concentrer davantage sur leur enseignement et leur dévouement. De fait, ces derniers temps, grâce à l'attention du Parti et de l'État, les salaires des enseignants ont considérablement augmenté. Ils figurent même parmi les plus élevés parmi les fonctionnaires et les agents du secteur public.
De plus, l'amélioration des conditions de travail, la réduction de la pression et la mise à disposition d'outils de soutien modernes permettront aux enseignants de travailler plus efficacement. Lorsque les enseignants bénéficient d'une sécurité financière et d'un respect social, ils seront plus enthousiastes et dévoués à la formation des générations futures.
Toutefois, ce soutien devrait être mis en œuvre parallèlement à des politiques plus globales afin de garantir que tous les travailleurs de la société reçoivent un soutien adapté à leurs besoins réels, et non pas uniquement à un groupe professionnel. Cela créera un système de protection sociale plus harmonieux et plus équitable, tout en favorisant le développement durable de la société dans son ensemble.
Il est donc clair que la proposition d'exonérer les enfants d'enseignants des frais de scolarité constitue une démarche soucieuse du secteur éducatif, et non une mauvaise idée qui engendrerait des inégalités sociales. L'essentiel est de considérer attentivement l'aspect de la justice sociale. De l'avis de nombreux citoyens, dans un contexte budgétaire difficile, il est impossible d'exonérer tous les élèves des frais de scolarité. Le secteur éducatif et le gouvernement peuvent envisager d'exonérer chaque niveau d'enseignement. Cette solution serait plus raisonnable que celle proposée aux enfants d'enseignants.
Les enseignants méritent certes d'être soutenus, mais cette priorité ne doit pas se faire au détriment des autres professions. Une société progressiste est une société où chacun est traité sur un pied d'égalité, et toutes les politiques doivent être conçues en accord avec ce principe.
Ainsi, pour éviter de créer des inégalités inutiles, nous avons besoin de solutions de soutien plus globales et plus équitables qui garantissent que chacun ait accès à l’éducation et à de meilleures conditions de vie, quelle que soit la profession de ses parents.