« Quatre vertus » aujourd'hui
(Baonghean) - Autrefois, lorsqu'on parlait des femmes, on entendait souvent : vertu, beauté, parole, conduite. Ce sont les règles et l'étiquette que la société imposait aux femmes. Une femme est considérée comme « standard » lorsqu'elle possède les « quatre vertus » mentionnées ci-dessus. Ces quatre vertus existent-elles encore aujourd'hui ? Si oui, en quoi est-ce différent du passé ?
Lorsqu'on parle des « quatre vertus », beaucoup pensent que les femmes d'aujourd'hui ne les valorisent plus. Elles sont dépassées, féodales et en contradiction avec les valeurs modernes. On critique également le fait que les femmes d'aujourd'hui ne savent pas cuisiner, faire la lessive à la machine, bercer leur bébé avec une assiette, nourrir leurs enfants avec une femme de ménage et régaler leurs clients avec des plats de restaurant. Les femmes considèrent la beauté comme un moyen. Le besoin de blanchiment de la peau, de lifting du nez et de tatouage des lèvres chez les femmes a propulsé les salons de beauté au rang de profession à la mode, entraînant les femmes dans une quête incessante de beauté.
Quant à la « parole », les commentaires abondent, affirmant que les femmes ne parlent plus différemment des hommes. Qu'en est-il du « bonheur » ? « Filles sexy », « vie de procès », vidéos d'étudiantes se battant, monstres féminins, voire bandits ou escrocs… apparaissent de plus en plus souvent dans les journaux. Mais tous ces commentaires sont-ils exacts ? Ont-ils un reflet multidimensionnel et objectif ? Si oui, pourquoi ne nous inquiétons-nous pas suffisamment pour nous poser la question : la vertu, la beauté, la parole et la vertu existent-elles toujours ou ont-elles disparu aujourd'hui ?
Nous avons le droit et le devoir de respecter, et même de chérir, les précieuses valeurs spirituelles que nos ancêtres nous ont léguées. Mais cela ne signifie pas que nous leur imposions tout de force. La société a changé, et les femmes ne font certainement pas exception. Si nous prenons une femme entière, issue des « trois obédiences et quatre vertus » du passé, et que nous la plaçons dans le monde d'aujourd'hui, comment ne pas nous sentir dépaysées ?Il est difficile d'imaginer une femme aux cheveux longs, aux dents noires, coiffée d'un foulard en bec de corbeau, mâchant du bétel, parlant doucement, marchant et se tenant debout, travaillant dur à côté d'un groupe d'ordinateurs ! Alors, comment une femme peut-elle être moderne sans perdre les belles valeurs fondamentales des quatre vertus ? Ce n'est certainement pas une question facile pour les femmes, et certainement pas une responsabilité exclusive pour elles !
Certains disent que les femmes modernes sont comme sur une corde raide, entre leur famille et leur carrière. C'est pourquoi, depuis de nombreuses années, l'Union des femmes vietnamiennes a lancé un mouvement intitulé « Femmes douées pour les affaires publiques et habiles à la maison ». Le mot « cong » ne se limite plus aux tâches ménagères. Le rôle des femmes modernes au sein de la famille est d'entretenir la flamme tout au long de la vie. Nombre d'entre elles sont de bonnes travailleuses, ont des emplois stables et mènent leur propre carrière… Le mot « cong » contribue aujourd'hui à libérer les femmes de la dépendance.
Le mot « fumier » a également beaucoup évolué par le passé. Quelqu'un a dit un jour : « Il n'y a pas de femmes laides, seulement des femmes qui ne savent pas se mettre en valeur. » La beauté des femmes est un devoir envers elles-mêmes, leur famille et la société. C'est triste, cela n'a aucun sens si la société manque de belles femmes. Pour être juste, les femmes d'aujourd'hui ont bien plus qu'avant les moyens de se mettre en valeur ; elles ont le droit, voire la responsabilité, d'en profiter. D'un point de vue sain, est-il mal de considérer la beauté comme un moyen d'aider les femmes à avoir confiance en elles ? Nous reconnaissons et devrions non seulement reconnaître, mais aussi soutenir la beauté moderne. La beauté dépend aussi de chaque individu, région, situation et époque. La beauté ne se résume pas forcément à des yeux de colombe, des sourcils en saule, une taille de guêpe…
Les femmes ont le droit de choisir une beauté douce et gracieuse, fière et noble, ou saine, dynamique, voire… « ardente ». À condition qu'elle convienne à la personnalité, aux conditions, au cadre de vie et au travail de chacune… belle.
Quant au mot « langage », le dicton « Les oiseaux intelligents gazouillent librement, les gens intelligents parlent doucement et agréablement » est-il toujours d'actualité ? Les femmes d'aujourd'hui occupent de nombreux emplois : journalistes, avocates, policières, chefs d'entreprise et même politiciennes. Par conséquent, la timidité, la douceur et la tendresse peuvent devenir des faiblesses. Par conséquent, outre la douceur, il est essentiel de faire preuve de cohérence dans le langage, de fermeté dans l'expression, d'exhaustivité dans l'information et même d'humour dans le comportement. L'essentiel est de déterminer à qui l'on s'adresse, de quoi on parle et dans quel but, afin de choisir le « langage » approprié tout en conservant la sophistication féminine.
Enfin, le mot « vertu » est toujours respecté, partout et à toutes les époques. En fin de compte, la vertu est aussi une mesure de la culture, du courage et de la philosophie de vie des individus en général, et des femmes en particulier. Aucune société n'accepte, et aucun homme ne veut, d'une femme qui mène une vie dissolue, néglige sa famille, n'aime ni son mari ni ses enfants, ne sait pas se sacrifier et manque de loyauté. Ils attendent et espèrent rencontrer des femmes qui savent se respecter, sont altruistes, compatissantes et savent vivre pour tous… Cependant, cela ne signifie pas que les femmes doivent se cantonner aux anciennes règles. Aujourd'hui, les femmes savent résister à la pression et sont prêtes à relever les défis. Elles peuvent pleinement socialiser avec leurs amis et participer à des activités sociales. Nombre d'entre elles fréquentent encore les boîtes de nuit, les clubs d'arts martiaux… mais peut-être pas, car cela leur ferait perdre leur vertu.
En bref, « vertu, beauté, parole et conduite » sont les valeurs fondamentales que nos ancêtres ont synthétisées et réservées aux femmes. Elles n'ont jamais été perdues, elles sont respectées à jamais. Dans la société moderne, pour les femmes, « vertu, beauté, parole et conduite » existent toujours ; elles constituent toujours la mesure de la valeur à nos yeux.
Nguyen Khac An