Du « Jour de la libération » au « Jour de la pause » : Trump change de cap après une semaine mouvementée

La décision de Trump de suspendre les tarifs douaniers mondiaux a mis fin à une semaine de troubles et même de panique dans le monde après qu'il a annoncé de nouveaux tarifs douaniers lors de ce qu'il a appelé le « Jour de la Libération ».

Bien qu'il ait nié à plusieurs reprises qu'il envisageait un report, le premier signe que quelque chose était en train de changer est apparu alors que les marchés se préparaient à une séance de négociation agitée.

« CALME-TOI ! » a tweeté Trump à 9h33 le 9 avril, heure de Washington, ajoutant : « C'EST LE MOMENT IDÉAL POUR ACHETER !!! »

Mais peu de gens croient que le républicain de 78 ans est sérieux, et les turbulences se sont propagées au marché obligataire, traditionnellement considéré comme un refuge pour les investisseurs.

Le président Trump a admis plus tard qu’il avait pris la décision de reporter les tarifs « tôt le matin » du 9 avril.

Bien que l’auteur du livre « L’art de la négociation » fasse rarement preuve d’humilité, cette fois-ci, M. Trump a semblé assez réfléchi en répondant aux questions liées à sa décision.

« J’y ai beaucoup réfléchi ces derniers jours », a-t-il déclaré aux journalistes dans le Bureau ovale, alors qu’il signait une série de décrets, dont un intitulé « Maintenir une pression d’eau raisonnable dans les pommes de douche ».

Trump a déclaré que le matin du 9 avril, il avait eu une réunion à huis clos avec le secrétaire au Trésor Scott Bessent et le secrétaire au Commerce Howard Lutnick, un ancien trader célèbre.

« Cela a probablement été décidé tôt ce matin », a déclaré Trump. « Nous n'avions pas d'avocats. Nous l'avons écrit avec notre cœur. C'était écrit avec notre cœur, et je trouve que c'était plutôt bien. »

Le résultat a été un long message partagé sur le réseau social Truth Social à 13h18 le 9 avril (heure locale), annonçant qu'il avait « approuvé un report de 90 jours » sur les tarifs douaniers – sauf pour la Chine, qui serait confrontée à un tarif encore plus élevé allant jusqu'à 125 %.

L’administration Trump insiste sur le fait que cela fait partie d’une grande stratégie qui a réuni 75 pays à la table des négociations dans le cadre de ses efforts pour réduire le déficit commercial des États-Unis.

« Malheureusement, de nombreux médias ne comprennent pas l’art de la négociation », a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, aux journalistes par la suite.

Le secrétaire Lutnick a déclaré que lui et Bessent « étaient assis avec le président alors qu'il écrivait l'un des tweets les plus mémorables de son mandat ».

"Un peu paniqué"effrayé"

La Maison Blanche a également publié une photo de M. Trump assis dans le bureau ovale, à côté de Lutnick et Bessent, avec un téléphone portable devant lui.

Parallèlement, ils ont republié une publication de M. Trump datant de 2014 : « Négocier est mon art. D’autres peignent ou écrivent de la poésie. J’adore négocier, de préférence de gros contrats. »

Alors que le marché rebondissait fortement, M. Trump a accueilli un groupe de coureurs avec des voitures colorées à la Maison Blanche.

Le marché a été « un peu paniqué, un peu effrayé ces derniers temps – pas comme ces champions », a-t-il déclaré, en désignant les pilotes.

La « Semaine de la libération » s’est transformée en une semaine de chaos, la Maison Blanche ayant du mal à transmettre un message clair sur sa volonté de négocier.

Trump a joué au golf en Floride ce week-end. À son retour à Washington, il semblait contrarié, déclarant : « Parfois, il faut prendre des médicaments », en référence à la politique douanière.

Lutnick et le conseiller commercial Peter Navarro ont alors insisté sur le fait que les États-Unis ne négocieraient pas.

Mais le 7 avril, le ministre Bessent a été « sommé » de délivrer un message plus doux : des négociations étaient tout à fait possibles.

Puis un événement rare s’est produit : Elon Musk, un critique de la politique fiscale, a publiquement critiqué M. Navarro.

Le soir du 9 avril, la situation s'était calmée, du moins pour 90 jours. La Maison Blanche s'est rapidement tournée vers le marché boursier : le Nasdaq a enregistré sa plus forte hausse journalière depuis 2001, le Dow Jones sa plus forte hausse journalière de 2020 et le S&P 500 a atteint son plus haut niveau depuis 2008.

Le président Trump, qui a passé une grande partie de la semaine à critiquer à la fois ses alliés et ses adversaires, a finalement adopté un ton plus modéré concernant sa décision.

« Ce message a été écrit dans un esprit positif, non seulement pour l’Amérique, mais pour le monde entier », a-t-il déclaré.