Général Cuong : Les relations entre le Vietnam et l’Allemagne sont extrêmement bonnes.

(Baonghean.vn)- Après les élections en Allemagne, le général de division Le Van Cuong a affirmé que les relations entre le Vietnam et l'Allemagne continueront à se développer en profondeur.

Le professeur associé, le général de division Le Van Cuong, dans les locaux du journal Nghe An. Photo : Nhat Minh

Journaliste:Général de division Le Van Cuong, les élections législatives allemandes viennent d’avoir lieu le 24 septembre. Pouvez-vous évaluer les impacts du contexte européen actuel sur ce scrutin allemand ?

Général de division Le Van Cuong :La République fédérale d'Allemagne est considérée comme un pilier de l'Europe à deux égards. Premièrement, l'Allemagne est la plus grande économie du continent. Deuxièmement, c'est une économie importante, mais qui a connu un développement constant au cours de la dernière décennie. Le modèle de développement allemand est un modèle pour l'Europe. L'Allemagne a surmonté les crises et continue de démontrer son rôle et sa position. Parallèlement, de nombreux pays européens sont profondément embourbés dans la crise, notamment les pays d'Europe du Sud, notamment l'Autriche.

À travers ces élections, on constate que le contexte européen a eu un double impact sur l'Allemagne. L'aspect positif est que la Fédération allemande a abordé les élections dans un contexte européen avec des atouts. En 2017, plusieurs élections européennes ont marqué l'histoire.

Les élections néerlandaises d'avril ont vu s'affronter deux courants de pensée : ceux qui souhaitaient le maintien des Pays-Bas dans l'Union européenne et ceux qui souhaitaient leur sortie. La victoire est revenue aux partisans du maintien des Pays-Bas dans l'Union européenne. Puis, en mai, les élections ont eu lieu en France. L'Europe entière était en suspens entre les deux candidats, Emmanuel Macron et Marine Le Pen. La candidate, Marine Le Pen, prônait la sortie de la France de l'Union européenne. Si Le Pen gagnait, l'Europe s'effondrerait probablement. Mais ces élections se sont soldées par la victoire d'Emmanuel Macron, candidat favorable au maintien de la France dans l'Union européenne. Ces conditions étaient très favorables pour les élections en Allemagne, particulièrement favorables à Angela Merkel, qui ambitionne de renforcer l'Union européenne.

Un autre avantage est que, même si la Grande-Bretagne a quitté l’Union européenne, les 27 pays restants font preuve de solidarité, notamment d’unité dans les négociations pour que la Grande-Bretagne quitte l’Europe.

En outre, l’Allemagne rencontre certaines difficultés : même si les partis d’extrême droite, populistes et nationalistes… n’ont pas gagné, par rapport aux élections précédentes, cette force croît rapidement, même si elle n’a pas encore pris le pouvoir.

Une autre difficulté réside dans le fait que la crise migratoire a aggravé le conflit au sein de l'Union européenne. Certains pays s'opposent ouvertement à la décision de répartir les migrants en fonction de leur population et de leur PIB, ce à quoi s'opposent fermement des pays comme la Tchécoslovaquie, la Hongrie et la Pologne. Autre difficulté majeure : l'économie de la zone euro, bien qu'ayant surmonté la crise, reste confrontée à de nombreuses difficultés.

Journaliste:L'opinion publique affirme que les électeurs allemands ont été très indifférents aux élections législatives du 24 septembre, les trouvant ennuyeuses. Quel est votre avis sur la question, général de division ?

Général de division Le Van Cuong :La plupart des observateurs estiment que les récentes élections parlementaires allemandes ont été extrêmement ennuyeuses. Tout simplement parce qu'avant le scrutin, les électeurs savaient presque certainement qu'Angela Merkel gagnerait. Les cinq partis politiques officiels restants n'ont pas pu proposer de personnalité répondant aux exigences des électeurs allemands. Aucun candidat ne présentait une trajectoire de développement plus convaincante qu'Angela Merkel. Ainsi, qu'ils aient voté ou non, ils savaient que Merkel gagnerait. Il s'agit là aussi d'une forme de crise sociale.

En 2016, aux États-Unis, l'Amérique a traversé une grave crise politique. Les électeurs américains ont perdu confiance dans la voie actuelle et avaient besoin de changement. L'élite américaine a voté pour Donald Trump, même sans y croire, mais elle l'a fait parce qu'elle avait besoin de changement. En mai dernier, la France a également traversé une crise, et le peuple a élu Emmanuel Macron.

L'Allemagne est confrontée à une nouvelle crise, une crise dans un environnement stable. Les Allemands réclament du changement, mais aucun parti ne peut satisfaire les électeurs. Malgré les progrès économiques et sociaux qu'ils ont réalisés, les électeurs allemands ont besoin de changement.

Journaliste:Plus largement, l'Union européenne est confrontée à de nombreux défis. Selon le général de division, à quels défis Angela Merkel devra-t-elle faire face au cours de son quatrième mandat ?

Général de division Le Van Cuong :À mon avis, le gouvernement d’Angela Merkel doit faire face à deux types de défis et les surmonter.

Le premier type de problème est conjoncturel et temporel : il s’agit de la question de l’immigration. Le défi pour l’Allemagne est de ramener ce problème à un niveau normal. Au cours des quatre prochaines années, pour maintenir le rôle de l’Allemagne en tant que pilier de l’Union européenne, Mme Merkel devra s’adapter. Ces dernières années, l’Allemagne et la France ont avancé des principes rigides ; dans les temps à venir, elles devront certainement s’adapter, s’assouplir pour créer un consensus.

Le deuxième type de défi est un défi à long terme sur deux fronts. Le premier concerne la zone euro : si elle ne surmonte pas cette difficulté, l’Union européenne risque la désintégration. Que Mme Merkel le veuille ou non, elle doit réorganiser le système de gouvernance de la zone euro. Il s’agit d’une difficulté fondamentale et durable. Un autre défi consiste à gérer le nationalisme et le populisme extrêmes. Les partisans de la « sécession » de l’Europe, en Allemagne, en France, aux Pays-Bas, en Suisse, en Autriche, etc., se multiplient.

Je pense que dans les quatre prochaines années, les deux piliers de l’Union européenne, l’Allemagne et la France, surmonteront les défis mentionnés ci-dessus.

Journaliste:Comment le général de division résume-t-il la relation entre l’Allemagne et le Vietnam ?

Général de division Le Van Cuong :Les relations entre le Vietnam et la République fédérale d'Allemagne se sont bien développées au cours des 40 dernières années. Quel que soit le parti au pouvoir en Allemagne, elles restent stables. Elles sont conformes aux intérêts des deux pays et s'inscrivent dans la dynamique de coopération entre l'UE et l'ASEAN. L'Allemagne est un pilier de l'Europe et l'Europe a besoin de renforcer sa coopération avec l'ASEAN. Le Vietnam a également besoin de coopérer avec l'Allemagne et l'UE. C'est dans ce contexte que nous souhaitons poursuivre ce renforcement. Le Vietnam et la République fédérale d'Allemagne souhaitent tous deux développer leurs relations de manière toujours plus efficace et obtenir des résultats concrets pour les deux parties.

Journaliste:Je remercie sincèrement le général de division Le Van Cuong.

Interprété par : Chi Linh Son