L'Ukraine accepte l'accord minier de Trump
L'accord prévoit que les États-Unis recevront la moitié des bénéfices futurs de l'industrie, mais ne fait aucune mention de garanties de sécurité.

Kiev a accepté l'accord sur les minéraux du président américain Donald Trump, ont rapporté le Financial Times, Bloomberg et l'AFP le 25 février. L'AFP, citant un responsable ukrainien anonyme, a déclaré que le document pourrait être signé dès le 28 février.
« Actuellement, les responsables gouvernementaux travaillent sur les détails. Nous envisageons de nous rendre à Washington le 28 février pour signer l'accord », a déclaré le responsable.
M. Trump a exigé « l'équivalent de 500 milliards de dollars » en ressources naturelles en compensation du soutien américain apporté à Kiev pendant son conflit avec la Russie. Cette offre avait été initialement formulée par le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, lors d'une visite à Kiev au début du mois, mais le président ukrainien, Vladimir Zelensky, l'a rejetée, invoquant l'absence de garanties de sécurité.
Le Financial Times a rapporté que l'Ukraine avait accepté de signer l'accord après que les États-Unis eurent renoncé à leur demande de 500 milliards de dollars de revenus tirés des ressources naturelles. Kiev a contesté ce chiffre, affirmant que Washington n'avait en réalité fourni à l'Ukraine qu'une aide d'environ 100 milliards de dollars.
L'accord ne prévoit pas non plus de garanties de sécurité de la part des États-Unis, pourtant réclamées à plusieurs reprises par Zelensky, précise le journal. Cependant, lier Kiev aux États-Unis par des liens économiques créerait un « bouclier de sécurité de facto », écrivait Bloomberg le 25 février, citant des responsables américains.
Le projet final, daté du 24 février et consulté par Bloomberg, obligerait Kiev à créer un fonds et à affecter 50 % des revenus de la « commercialisation future » des ressources minérales appartenant à l'État, notamment le pétrole, le gaz et la logistique associée. Ce fonds investirait dans les industries ukrainiennes.
Selon le Financial Times, cette commercialisation n'inclura pas les ressources qui génèrent déjà des revenus pour le gouvernement ukrainien, comme les compagnies gazières et pétrolières ukrainiennes Naftogaz ou Ukrnafta. Cependant, le document ne préciserait pas le pourcentage de participation que Washington détiendra dans le fonds. Les modalités de la « copropriété » seront déterminées dans de futurs accords, précise le Financial Times.
L'accord stipule que Washington a l'intention de prendre des « engagements financiers pour soutenir l'Ukraine », mais le niveau de ce soutien sera déterminé ultérieurement, a écrit Ukrainska Pravda le 25 février.
Des responsables de Kiev ont déclaré au Financial Times que les ministres de la Justice, de l'Economie et des Affaires étrangères du pays avaient approuvé l'accord.
M. Zelensky devra obtenir l'approbation du Parlement ukrainien dans les prochains jours. Le cabinet ukrainien devrait recommander la signature de l'accord le 26 février, a écrit Bloomberg, citant des responsables de Kiev anonymes.