Ukraine : Kiev ne permettra pas à la Russie d'achever le projet « Nord Stream 2 »

La quantité de gaz russe transitant par l'Ukraine a considérablement diminué. Photo : Ria Novosti

Le chef de l'opérateur ukrainien GTS, Sergueï Makogon, s'est plaint de la réduction du transit de gaz russe à travers le territoire ukrainien et a déclaré qu'il était important pour Kiev de ne pas permettre l'achèvement de la construction de Nord Stream 2.

« Le transit du gaz par l'Ukraine apporte non seulement des revenus précieux, mais constitue également un élément important de la sécurité énergétique et militaire de l'Ukraine », a déclaré Sergueï Makogon.

Selon l'opérateur GTS Ukraine, en février, le volume de gaz naturel transporté vers l'Europe via l'Ukraine a diminué de 25% par rapport à janvier - à 2,91 milliards de mètres cubes.

Gazprom réduit progressivement le transit de gaz via l'Ukraine. Depuis l'ouverture du Turkish Stream, le transit via l'Ukraine a été entièrement transféré vers la Turquie, la Grèce et la Bulgarie via de nouveaux gazoducs. Depuis le 1er avril, l'approvisionnement en gaz de la Roumanie est entièrement garanti depuis la Bulgarie via le « Turkish Stream ».

Le directeur de l'opérateur ukrainien GTS a déclaré que dans le sud, les gazoducs de transit traversant l'Ukraine n'alimentent actuellement que la Moldavie. De plus, si le gazoduc Turkish Stream continue de transiter par la Bulgarie et la Serbie, Gazprom passera au gazoduc de transit vers la Hongrie.

« Pour l'Ukraine, cela signifie perdre 10 à 12 milliards de mètres cubes supplémentaires de transport de gaz par an », a déclaré Sergueï Makogon.

Fin décembre 2019, Moscou et Kiev ont signé un ensemble d'accords sur la poursuite du transit de gaz via l'Ukraine. Aux termes de ce contrat de cinq ans, Gazprom s'engage à pomper 65 milliards de mètres cubes de gaz en 2020 et 40 milliards de mètres cubes au cours des quatre années suivantes.

Principaux projets gaziers russes :

Le « Turkish Stream » est un gazoduc d'exportation de gaz reliant la Russie à la Turquie, traversant la mer Noire. Il a une capacité de 31,5 milliards de mètres cubes de gaz par an. Fin décembre 2019, la pose du gazoduc destiné à l'extension du projet en Serbie a été achevée sur les 402 km de la frontière bulgare à la Hongrie. Les livraisons commerciales ont débuté le 1er janvier 2020.

Nord Stream 2 prévoit la construction de deux gazoducs d'une capacité totale de 55 milliards de mètres cubes de gaz par an, reliant les côtes russes à l'Allemagne en passant par la mer Baltique. Ces gazoducs traversent également les territoires ou zones économiques exclusives de la Finlande, du Danemark et de la Suède.