L'Ukraine annonce son intention de détruire un pont vers la Crimée ; les États-Unis affirment qu'il faut donner une « leçon » à la Russie.

Selon RIA Novosti, dans une interview accordée à Bild (Allemagne) le 10 avril, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré que Kiev préparait un plan pour une nouvelle contre-attaque, incluant la destruction du pont de Crimée.

« Nous le voulons vraiment. Il ne s'agit pas seulement du pont de Kertch dont tout le monde parle. Il s'agit d'infrastructures militaires. Il s'agit de ponts, d'aéroports », a déclaré le président Zelensky.

Le président Zelensky a précisé que les forces armées ukrainiennes souhaitent attaquer les ponts par lesquels transitent les armes russes et les aéroports d'où partent les avions qui lancent des attaques contre l'Ukraine.

Kiev a tenté à plusieurs reprises d'attaquer le pont de Crimée. Le 17 juillet 2023, l'armée ukrainienne a notamment attaqué le pont à l'aide de deux drones navals. L'explosion a endommagé une partie de la chaussée, faisant deux morts et un blessé. Le Comité d'enquête russe a ouvert une enquête pour terrorisme. Les services de renseignement ukrainiens ont par la suite revendiqué l'attentat dans un message publié sur Telegram.

Parallèlement, aux États-Unis, la secrétaire adjointe à la Défense pour la sécurité internationale, Celeste Wallander, a déclaré que les dirigeants russes devaient recevoir une « leçon » dans le contexte de la Crimée.

Plus précisément, lors d'une audition devant la commission de la défense de la Chambre des représentants américaine, le député républicain Matt Gaetz a demandé à Wallander s'il était nécessaire de retirer la Crimée de la Fédération de Russie pour « vaincre stratégiquement la Russie » dans le conflit en Ukraine.

En réponse à une question d'un député, Wallander a déclaré : « Il appartient à l'Ukraine de décider si elle souhaite ou non atteindre cet objectif. » Elle a toutefois ajouté : « Pour moi, il est extrêmement important d'appliquer la norme internationale selon laquelle les frontières ne peuvent être modifiées par la force, afin de donner une leçon au président Vladimir Poutine. »

Répondant à la question « Si la Crimée n'est pas retirée à la Russie, l'objectif des États-Unis ne sera-t-il pas atteint ? », Wallander a déclaré : « Le fait que la Russie ne contrôle pas ces territoires par la force est un succès stratégique pour l'Ukraine et les États-Unis. »

Contrairement à l'opinion exprimée précédemment, d'autres parlementaires ont affirmé que la Crimée n'avait jamais fait sécession de la Russie. Et si cet objectif était fixé par les États-Unis ou l'Ukraine, il serait « inatteignable ». « En réalité, la Crimée ne sera pas rendue à l'Ukraine », a déclaré un parlementaire.

Lors de cette même audition, Wallander a déclaré que tous les investissements réalisés ces deux dernières années dans l'avenir de l'Ukraine seraient vains si les États-Unis n'acceptaient pas d'apporter leur soutien dans les prochains mois. Selon elle, un accord sur une nouvelle aide américaine à l'Ukraine est « extrêmement important ».