La Commission européenne approuve l'accord de libre-échange UE-MERCOSUR
Le 3 septembre, la Commission européenne a approuvé l'accord de libre-échange Union européenne (UE) – MERCOSUR avec les pays d'Amérique latine, appelant les États membres à ratifier l'accord pour former la plus grande zone de libre-échange au monde avec environ 700 millions de consommateurs.

Lors de la présentation de l'accord, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a déclaré que les entreprises et le secteur agroalimentaire de l'UE bénéficieraient immédiatement d'une réduction des droits de douane et des coûts, contribuant ainsi à la croissance économique. Le président du Conseil européen, Antonio Costa, a également souligné que l'accord constituerait une « formidable opportunité » de renforcer la compétitivité de l'UE et d'ouvrir les marchés à de nouveaux produits et services.
En vertu de cet accord, les pays du MERCOSUR élimineront progressivement les droits d'importation sur 91 % des marchandises de l'UE, notamment les voitures, les produits chimiques, le vin et le chocolat, actuellement soumis à des droits de douane pouvant atteindre 35 %. Bruxelles a déclaré que cet accord permettrait aux exportateurs européens d'économiser plus de 4 milliards d'euros (4,6 milliards de dollars) par an sur les droits de douane en Amérique latine.
La Commission européenne estime que l'accord augmentera les exportations de l'UE vers le MERCOSUR de 39 %, soit 49 milliards d'euros (57 milliards de dollars) par an, donnant à l'Europe un avantage sur la Chine et d'autres pays en compétition pour exercer une influence dans la région. En contrepartie, le géant agricole brésilien et ses voisins pourront vendre de la viande, du sucre, du miel, du soja et d'autres produits à l'Europe avec moins de restrictions.
En ratifiant l'accord, la Commission européenne a franchi la première étape formelle avant de présenter l'accord de libre-échange aux 27 États membres et aux parlementaires européens. Le texte doit être approuvé par au moins 15 États membres de l'UE – et le Parlement européen – pour être formellement adopté. Cependant, cet accord ambitieux se heurte à l'opposition de la France, qui craint que les produits agricoles bon marché venus d'outre-Atlantique ne nuisent à l'agriculture européenne.
Pour rassurer Paris, Bruxelles prévoit de compléter l'accord par un « texte juridique » renforçant les garanties pour les « produits européens sensibles ». La CE s'est engagée à intervenir si les importations ont un impact négatif sur des secteurs tels que le bœuf, la volaille, le sucre et l'éthanol. En réponse, le ministre français du Commerce a déclaré que l'accord commercial UE-MERCOSUR était sur la bonne voie.
En attendant, la bataille pour la ratification de l'accord au Parlement européen s'annonce ardue. L'un des points les plus sensibles concerne les normes sanitaires et environnementales, les agriculteurs européens accusant leurs concurrents sud-américains de ne pas respecter les normes européennes en raison de l'absence de mécanismes de contrôle efficaces.
Toutefois, l'accord avec le MERCOSUR a également bénéficié d'un large soutien, notamment de la part de l'Allemagne, pays qui souhaite élargir son marché aux entreprises industrielles. L'Italie, quant à elle, a fait preuve de prudence, affirmant qu'elle devait consulter les parties concernées avant d'approuver l'accord.
Au cours de l’année écoulée, l’UE a lancé des négociations d’accords commerciaux avec les Émirats arabes unis et la Malaisie, et a organisé des sommets avec l’Inde et l’Afrique du Sud, entre autres initiatives.
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