Le rôle moteur de la responsabilité collective et individuelle dans la mise en œuvre du principe du centralisme démocratique
(Baonghean) Un problème fondamental dans la mise en œuvre du principe du centralisme démocratique est la relation entre le leadership collectif et la responsabilité individuelle.
Lorsqu'une responsabilité est confiée à un individu par un collectif, celui-ci occupe un poste correspondant à cette responsabilité. L'exercice du pouvoir conféré par ce poste doit être contrôlé et supervisé par le collectif, et chaque individu doit exercer ce pouvoir volontairement au bénéfice du collectif. Cependant, dans la réalité, le collectif manque parfois de mécanisme de contrôle et de supervision du pouvoir, et l'absence d'exemplarité de certains dirigeants peut donner lieu à des abus de pouvoir. En cas d'abus de pouvoir individuel, si le collectif ne parvient pas à le contrôler, l'abus s'aggrave, rendant progressivement le principe « leadership collectif, responsabilité individuelle » obsolète.
L'abus de pouvoir revêt de nombreux aspects, mais tous ont un point commun : l'utilisation du pouvoir personnel pour contrôler le collectif. Lorsque le collectif discute de politiques, de résolutions, de programmes et de projets, ce contrôle n'a pas lieu d'être, car il n'existe aucune relation d'intérêts ; tous les membres du collectif visent un objectif commun.
Lors de discussions sur des sujets spécifiques tels que l'approbation de projets, la planification du personnel et l'organisation du leadership, des liens d'intérêts commencent à se dessiner et des opinions divergentes surgissent au sein du groupe. Tout membre qui prône la responsabilité personnelle pour le bien commun du groupe émettra des avis objectifs et constructifs. En revanche, tout membre qui ne prône pas la responsabilité personnelle pour le bien commun du groupe émettra des avis non objectifs et dénués d'esprit constructif. Il arrive même que des dirigeants peu exemplaires tentent d'imposer leurs intentions personnelles sur les plans du personnel, l'organisation des postes de direction ou l'approbation des projets.
Dans ce cas, de nombreuses personnes au sein du collectif sont en désaccord, mais, par respect ou crainte du supérieur, elles doivent néanmoins s'entendre, ce qui nuit au rôle de leader du collectif. On observe notamment une violation du principe de centralisme démocratique par l'utilisation du pouvoir du supérieur pour intervenir et contrôler le subordonné. Une politique a été discutée et approuvée par le collectif du supérieur et confiée à son subordonné pour mise en œuvre, mais un individu disposant du pouvoir du supérieur a incité ce dernier à agir de manière contraire à la politique générale. Il arrive également qu'une politique ait été discutée et approuvée par le collectif du subordonné, mais que l'intervention d'un individu disposant du pouvoir du supérieur oblige le chef du subordonné à agir de manière contraire à la politique convenue. Si les membres du collectif n'osent pas se battre, des conflits internes surgissent en sous-main et une situation de désunion s'installe.
Pour un groupe dirigeant composé de nombreuses composantes telles que des cellules de parti, des dirigeants professionnels et des syndicats, la portée du leadership collectif est difficile à déterminer, le pouvoir individuel est facilement abusé et la responsabilité individuelle est limitée. Dans les unités de base, l'abus de pouvoir personnel se produit lorsque le leader n'est pas exemplaire, ne respecte pas le collectif, prend des décisions qui dépassent ses compétences ou gère le travail de manière inappropriée. Les chefs d'unité qui ne sont pas exemplaires abusent souvent de leur pouvoir personnel de diverses manières, notamment en exploitant leur position de propriétaire pour utiliser abusivement les fonds publics, en profitant de leur position de direction pour recruter des fonctionnaires de manière inappropriée et en organisant le personnel de manière incompatible avec les politiques du collectif.
Face aux abus de pouvoir de dirigeants exemplaires, les collectifs d'organismes tels que les cellules du parti et les syndicats peinent à lutter, et personne n'ose s'exprimer lors des réunions de direction. Le collectif supérieur, chargé de gérer les responsables des unités subordonnées, doit attendre les plaintes ou les articles de presse avant de faire des commentaires. La limitation du rôle de leadership du collectif a créé un environnement propice à la dégradation politique, morale et sociétale de certains dirigeants exemplaires, allant jusqu'à enfreindre la loi ou à dégénérer.
Lorsque la responsabilité individuelle n'est pas promue, non seulement le rôle de leadership collectif est limité, mais cela engendre également de nombreux autres effets néfastes, tels que des conflits de leadership, des divisions internes, l'individualisme et un travail irresponsable de la part du personnel. Tant que le rôle de leadership collectif n'est pas promu, la responsabilité individuelle est limitée. Lorsque le collectif ne promeut pas correctement son rôle de leadership, les individus continuent d'abuser de leur pouvoir, ce qui viole le principe du centralisme démocratique.
Tran Hong Co