À propos de traditions qui s'estompent ou de murs inachevés
(Baonghean) - Quand certains amis de ma nièce sont venus me rendre visite, j'ai essayé de lui parler pour savoir ce qu'elle...
(Baonghean) - Quand certains amis de ma nièce sont venus me rendre visite, j'ai essayé de leur parler pour savoir quel garçon ma nièce aimait :
- Tu travailles ou tu vas à l'école ?
- Oui, je travaille à Hanoi, à la banque X.
- Vos parents travaillent-ils encore ou sont-ils à la retraite ?
- Mes parents dirigent l'entreprise Y ici !
En discutant avec les enfants, j'ai constaté que presque tous peinent à trouver une place dans les grandes villes, même si leurs parents ont bâti une solide fondation s'ils dirigent des entreprises privées et occupent un poste plus ou moins influent s'ils travaillent dans l'appareil d'État. Lorsque je leur ai demandé pourquoi ils n'avaient pas repris l'entreprise de leur père, l'un d'eux a hoché la tête d'un air résolu : « Je veux être autonome. Je ne veux pas qu'on me prenne pour un profiteur. » Un autre a déclaré qu'il ne voulait pas travailler au département Z de la province, simplement parce qu'il « avait peur des ragots sur lui ».
Je ressens soudain de la tristesse et de la compassion pour les jeunes qui recherchent aveuglément la soi-disant « autonomie », qui « volent de leurs propres ailes ». Ces pensées sont fondées, elles démontrent même qu'ils savent réfléchir, se respecter et vivre de manière responsable envers eux-mêmes et la société. Mais il est nécessaire de bien distinguer entre compter sur les autres et saisir les opportunités qu'ils offrent. En fait, cette mentalité est compréhensible, car les jeunes ont souvent une haute estime d'eux-mêmes et un désir de s'affirmer. Mais en y regardant de plus près, on constate que ce que l'on nous offre n'est pas un succès tout fait, mais un chemin plus court pour éviter de gaspiller son temps et son talent, voire de les étouffer. Ce chemin, au final, c'est à nous de le parcourir. Qui le fera pour nous ?
Alors que vous explorez obstinément de nouvelles voies à partir de zéro, le chemin que vos parents ont passé leur vie à construire devient soudainement une impasse. Dans de nombreux pays, certaines professions et certains métiers se transmettent de génération en génération, devenant le symbole et l'âme d'une famille entière, puis naturellement le nom et le prénom que les descendants portent à jamais.
Des noms comme Xavier « Pommier et Cotonnier », Pierre « Épée Sacrée », Jordan « Champs Fleuris »… sont tout simplement le fruit du karma associé à leurs ancêtres, que leurs descendants ont préservé et développé jusqu'à aujourd'hui avec gratitude et fierté. Cela explique également la vitalité durable et la forte expansion de nombreuses entreprises. Ce n'est pas seulement le fruit du travail d'une génération, c'est la cristallisation du savoir et de l'expérience de nombreuses générations, héritant de l'ancien et absorbant le nouveau, reliant le dynamisme d'hier à la jeunesse printanière d'aujourd'hui.
Le déclin de nombreuses professions et métiers célèbres dans notre pays, lors de la transition générationnelle, peut être perçu comme une sorte de fuite des cerveaux. Cette fuite est le résultat du travail, de l'expérience et du savoir légué par nos ancêtres. Ce que les générations précédentes ont dû abandonner au prix de leurs efforts est finalement perdu dans le tourbillon du temps, tandis que la jeune génération continue de tourner en rond sur le même bateau de bambou. Appelons cela un gaspillage, plus que cela, un manque de respect et une indifférence envers l'héritage de la génération précédente.
En fin de compte, ce que chaque individu, chaque famille, chaque société souhaite construire, c'est un mur de réussite, de bonheur, de civilisation. Hériter et promouvoir la tradition, c'est construire un mur plus haut. Être indifférent et oublier le passé, c'est construire un nouveau mur parallèle à l'ancien. Ainsi, nous construisons un labyrinthe où nos idéaux et nos désirs de toucher le ciel sont à jamais emprisonnés.
Hai Trieu