À cause d'un mètre de clôture, il a utilisé un couteau pour ôter la vie à un cousin
(Baonghean.vn) - Au banc des accusés, Vo Huu Ba, le cousin du mari de Lien, essuya ses larmes. À cause d'un différend concernant quelques centimètres de terre, Ba a utilisé un couteau pour tuer son cousin Vo Huu Trien.
La tête enveloppée d'un foulard de deuil, assise, abattue, derrière le portrait de son mari, Mme Lien semblait à bout de forces. Lorsque le président l'appela, elle se leva, la voix fatiguée, comme essoufflée. « Qui me rendra mon mari, qui rendra le père à mes deux enfants ? Qui élèvera mes enfants jusqu'à ce qu'ils grandissent ?… » s'étrangla-t-elle en sanglotant.
Dans l'après-midi du 23 décembre 2017, le 26 décembre, quelques jours avant le Têt, Vo Huu Ba (né en 1990, résidant dans la commune de Nhan Son, Do Luong) prit un couteau pour couper les théiers (clôtures) autour du jardin de son père. Ce terrain, dont les limites sont indéterminées, est situé entre deux voisins. Voyant Ba clôturer le jardin, ce dernier vint le lui rappeler, mais Ba l'ignora.
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L'accusé Vo Huu a pleuré et s'est repenti de ses crimes. Photo : Nhu Binh |
À ce moment-là, M. Vo Huu Trien se rendit chez ses parents et vit que son père clôturait le jardin et empiétait sur la route menant à la maison. Il lui demanda donc de ne pas le faire. M. Trien arracha le poteau de clôture que son père venait de construire et le rejeta dans le jardin. Les deux hommes, deux cousins, se lancèrent un défi.
Le père de M. Vo Huu Kinh-Ba intervint pour arrêter son fils, affirmant que le terrain familial était couvert de briques. Ba, qui ne sembla pas l'entendre, se précipita pour frapper son cousin. Trien le frappa en retour, touchant son bras cassé. Ba, furieux, courut chercher un couteau, sortit et poignarda Trien au ventre.
L'incident s'est produit si rapidement que M. Kinh et le voisin étaient trop abasourdis pour intervenir. Voyant M. Trien se tenir le ventre et tenter de ramper dans l'herbe, Ba reprit soudain ses esprits, jeta le couteau et s'enfuit. M. Trien fut transporté à l'hôpital, mais il succomba à une blessure par arme blanche. Le 1er février 2017, Vo Huu Ba revint se rendre et avoua son crime.
Lors du procès, Ba a affirmé qu'il n'avait pas eu l'intention de tuer Trien, mais que « le couteau était trop tranchant ». « Trien a frappé le bras douloureux de l'accusé, qui était tellement en colère qu'il l'a poignardé en retour », a témoigné Vo Huu Ba devant le tribunal.
Malgré ses larmes et ses excuses, l'accusé n'a pu apaiser la colère de la famille de la victime. L'épouse de M. Trien a déclaré que le couple venait d'emprunter de l'argent pour acheter un tracteur afin d'améliorer leurs revenus. Avant même que la dette ne soit remboursée, M. Trien a été poignardé à mort par Ba. Seule, elle a enduré la douleur de la perte de son mari, ne sachant pas comment élever ses deux fils en pleine croissance et les dettes qui pesaient sur ses épaules. Cette femme malheureuse s'est soudainement retrouvée veuve.
Après avoir obtenu l'autorisation du juge, Ba se tourna vers les proches de Trien, assis. Ses jambes faillirent lâcher lorsqu'il croisa le regard furieux et douloureux des parents, de la femme et des enfants de la victime. « S'il te plaît, oncle, s'il te plaît, pardonne-moi… », dit-il d'une voix brisée, avant d'essuyer ses larmes.
L'audience commença. Ba était assis, la tête baissée. De temps à autre, il levait les yeux, cherchant sa femme et ses enfants du regard. Mme Trinh, l'épouse de Ba, tenant son deuxième enfant dans ses bras, rôdait à la porte, mi-envie d'entrer, mi-crainte de ne pas pouvoir. Son mari venait de purger sa peine de prison l'année dernière (une peine de deux ans pour « blessures intentionnelles » prononcée par le tribunal populaire du district de Tan Binh, à Hô-Chi-Minh-Ville). Il pensait qu'à son retour dans sa ville natale, il travaillerait dur, mais qui l'eût cru ?
M. Trien est décédé, son mari était emprisonné, ses beaux-parents étaient âgés et faibles, et elle peinait à subvenir aux besoins de sa famille. Elle a emprunté 10 millions et les a apportés au domicile de la victime pour brûler de l'encens en expiation. Aujourd'hui, son mari est en prison et doit verser une importante indemnité à la victime, sans compter la pension alimentaire pour les deux enfants de la victime et sa mère. Elle ne sait plus quoi faire…
La pauvre femme tenait son enfant dans ses bras, penchée sur le côté. Le garçon portait le pantalon bouffant de son frère, dont la ceinture était si lâche qu'il fallait l'attacher avec une ficelle. Il essayait de s'étirer pour regarder où son père était assis.
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Mme Nguyen Thi Lien, épouse de la victime Vo Huu Trien, portant un foulard de deuil et apportant le portrait de son mari au tribunal. Photo : Nhu Binh |
Le tribunal a condamné Vo Huu Ba à 20 ans de prison pour meurtre et à verser à la famille de la victime 120 millions de VND pour frais funéraires et dommages moraux. De plus, le prévenu est tenu d'entretenir les deux enfants de M. Trien à hauteur de 605 000 VND par mois jusqu'à leur majorité, ainsi que la mère de la victime à hauteur de 120 000 VND par mois.
En entendant le juge prononcer le verdict, Mme Trinh fondit en larmes et se détourna discrètement. Elle n'osa pas rester, car de l'autre côté, les parents de Mme Lien et de M. Trien étaient furieux et insultaient Vo Huu Ba tandis que l'accusé était conduit hors du tribunal.
Deux femmes qui étaient belles-sœurs ne peuvent plus se regarder... Deux femmes souffrent de deux maux différents mais partagent la même inquiétude d'élever seules leurs enfants et de prendre soin de leurs beaux-parents...
Nhu Binh
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