Pourquoi les États-Unis ont-ils « changé de ton » dans leur attitude envers le Pakistan ?

Phu Binh July 23, 2019 20:21

(Baonghean) - Les médias occidentaux ont rapporté le 23 juillet que le 22 juillet, le président américain Donald Trump avait félicité de manière inattendue le Pakistan pour son aide à la promotion du dialogue de paix en Afghanistan.

De nombreuses opinions considèrent qu'il s'agit d'un remarquable « changement de ton » de la part des États-Unis, dans un contexte où ils ont besoin de l'aide d'Islamabad pour parvenir à un accord avec les talibans, afin de mettre fin à la guerre qui dure depuis près de deux décennies.

Tổng thống Trump khen ngợi Pakistan khi đón tiếp Thủ tướng nước này Imran Khan tại phòng Bầu dục hôm 22-7. Ảnh: AFP
Le président Trump a salué le Pakistan lors de son accueil au Bureau ovale du Premier ministre Imran Khan, le 22 juillet. Photo : AFP

Mot-clé Afghanistan

S'exprimant depuis le Bureau ovale aux côtés du Premier ministre pakistanais Imran Khan lors de sa première visite officielle aux États-Unis, le président Trump a déclaré sans détour qu'il pourrait mettre fin au conflit en quelques jours par le recours à la force, et que « l'Afghanistan serait rayé de la surface de la Terre ».

Mais le ton du leader a « changé de direction » lorsqu'il a ajouté que, par rapport à la force, il préférait toujours le dialogue.

Selon les médias occidentaux, le Pakistan était le principal sponsor des talibans lorsque cette force est arrivée au pouvoir dans l’Afghanistan voisin dans les années 1990.

L'influence du Pakistan sur le groupe, qui mène une insurrection depuis qu'il a été chassé du pouvoir par les forces dirigées par les États-Unis en 2001, est considérée comme essentielle pour faciliter un règlement politique avec le gouvernement du président afghan Ashraf Ghani.

On observe un revirement de position des dirigeants américains à l'égard du Pakistan. Photo : AFP

C'est probablement la raison du changement de ton à 180 degrés de la Maison Blanche à cette occasion, démontré de manière éloquente par les « mots ailés » de M. Trump.

Nous avons réalisé d'importants progrès ces dernières semaines, et le Pakistan nous y a aidés. L'Amérique connaît un grand essor, et je pense que le Pakistan connaîtra beaucoup de succès sous votre direction.

Le président américain Donald Trump

Les paroles chaleureuses et les sourires amicaux signalent un « revirement » clair dans l’attitude du président républicain américain, car beaucoup de gens savent que dans le passé, c’est Trump qui a accusé le Pakistan de mentir et de tricher, et l’année dernière, il a réduit de 300 millions de dollars l’aide à la sécurité de cette « adresse ».

Le Premier ministre pakistanais a un jour qualifié la perspective d'une rencontre avec le président américain de « pilule amère » à avaler. Photo : AFP

Semblant se joindre à cette atmosphère amicale, le Premier ministre pakistanais a pour sa part déclaré : « Je fais partie de ceux qui ont toujours cru qu’il n’y avait pas de solution militaire… Je dois féliciter le président Trump, car il a maintenant forcé tout le monde à mettre fin à la guerre. »

Ouvrir la voie à la fin de la plus longue guerre des États-Unis

Selon certaines informations, les États-Unis chercheraient à conclure un accord politique avec les talibans avant l'élection présidentielle afghane de fin septembre 2019. Cela ouvrirait la voie au retrait de la plupart des troupes américaines d'Afghanistan et mettrait fin à la plus longue guerre que les États-Unis aient jamais menée, qui dure depuis 18 ans.

À propos de cette guerre, Trump a prévenu : « Si nous voulions mener la guerre en Afghanistan et la gagner, je pourrais le faire en une semaine. Je ne veux simplement pas tuer 10 millions de personnes. »

armytimes
Troupes américaines opérant en Afghanistan. Photo : Armytimes

Dans une optique de dialogue plutôt que de confrontation, Shamila Chaudhary, chercheuse principale au groupe de réflexion New America et ancienne responsable du Conseil de sécurité nationale américain, a déclaré à l'AFP que la visite de M. Khan était considérée comme "une récompense pour le bon comportement des Etats-Unis envers le Pakistan, qui a fait tout son possible pour faciliter les négociations avec les talibans".

Pour expliquer cet enthousiasme du point de vue pakistanais, il est facile de comprendre qu'Islamabad cherche à raviver ses relations avec Washington après des années de discorde depuis la découverte du cerveau des attentats du 11 septembre, Ben Laden, sur le sol pakistanais, où il a été tué lors d'un raid américain en 2011.

Un nouveau signe positif est apparu lorsque le Fonds monétaire international (FMI) vient d'approuver un prêt de 6 milliards de dollars pour aider à relancer l'économie pakistanaise en difficulté, et selon Raza Rumi, un expert du Pakistan travaillant à l'Ithaca College, garder les États-Unis « à bord » est crucial pour aider le pays à maintenir le flux de soutien occidental.

Ces derniers temps, les interactions entre les dirigeants des États-Unis et du Pakistan, qui étaient tous deux des personnalités publiques avant de devenir des hommes politiques, sont devenues l’objet de nombreuses spéculations.

Mais selon Chaudhary, la récente « rencontre » Trump-Khan à la Maison Blanche n’était encore qu’une « formalité » à certains égards, car les réunions entre les États-Unis et le puissant commandant militaire du Pakistan, le général Qamar Javed Bajwa, qui était également venu à Washington à cette occasion, étaient l’occasion de « discuter de questions de fond ».

Shuja Nawaz, expert de l'Asie du Sud au Conseil de l'Atlantique, a déclaré que M. Khan est considéré comme ayant une relation plus étroite avec l'armée - le parti qui contrôle la politique étrangère du Pakistan - que ses récents prédécesseurs.

La présence de M. Bajwa à cette occasion « a ajouté un peu de crédibilité aux messages que les Pakistanais voulaient transmettre ».

Dư luận theo dõi cuộc gặp Trump-Khan từ Karachi. Ảnh: AFP
L'opinion publique suit la rencontre Trump-Khan depuis Karachi. Photo : AFP

Une déclaration issue de la récente réunion à la Maison Blanche a affirmé que M. Trump espère « restaurer tous les aspects de la relation bilatérale », y compris de nouveaux accords commerciaux et de « solides relations interarmées ».

L'aspect commercial reste flou, mais ce dernier sera sûrement bien accueilli par l'armée pakistanaise, qui a toujours exprimé son enthousiasme pour accéder à du nouveau matériel militaire américain, ainsi que pour réactiver le flux d'aide sécuritaire de Washington.

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