Pourquoi les États-Unis hésitent-ils à déclarer la fin de la guerre de Corée ?

Le président américain Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un. Photo : AP

Cependant, les États-Unis, qui ont déployé des forces militaires pour la première fois dans la péninsule coréenne en 1950 et y maintiennent encore 28 500 soldats, ne sont pas prêts à accepter une déclaration de paix.

Ce sera assurément un sujet brûlant à l'ordre du jour lors du troisième sommet entre les dirigeants de la Corée du Sud et de la Corée du Nord, qui se tiendra à Pyongyang en septembre prochain.

Les deux pays souhaitent la fin de la guerre déclarée cette année, avec l'implication possible des États-Unis et de la Chine. Pyongyang insiste sur le fait qu'une telle déclaration est nécessaire avant d'entamer le processus de dénucléarisation. Cependant, les responsables américains refusent jusqu'à présent de publier une déclaration de paix formelle pour diverses raisons.

Premièrement, les États-Unis souhaitent vérifier les efforts de dénucléarisation de Pyongyang. L’administration Trump, à l’instar de ses prédécesseurs Barack Obama, George W. Bush et Bill Clinton, a placé le programme d’armement nucléaire nord-coréen au cœur de ses préoccupations.

La principale raison est que la Corée du Nord développe des missiles balistiques intercontinentaux capables d'emporter des ogives nucléaires qui permettraient à Pyongyang de frapper le territoire continental américain.

Dans une déclaration conjointe publiée à l'issue de leur sommet de juin à Singapour, les États-Unis et la Corée du Nord ont affirmé que Pyongyang s'était engagé à œuvrer pour la dénucléarisation complète de la péninsule coréenne. Cependant, les deux parties divergeaient sur la définition même de la dénucléarisation.

La Corée du Nord et la Corée du Sud souhaitent une déclaration mettant fin à la guerre cet automne, mais pour les États-Unis, ce délai est trop court..

Les gouvernements intercoréens s'efforcent de parvenir à une telle déclaration d'ici la fin de l'année au plus tard, mais idéalement avant le 18 septembre, date d'ouverture de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York. Les représentants de l'ONU pourraient inviter le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un à participer à la réunion et à prononcer un discours.

Le professeur John Delury de l'université Yonsei de Séoul a déclaré que le scénario idéal serait que Kim Jong-un arrive à l'ONU avec une déclaration de paix. Cependant, les responsables américains restent sceptiques quant à l'engagement de Pyongyang en faveur de la dénucléarisation et estiment que le délai est trop court.

GenreLes responsables américains craignent qu'une déclaration de paix ne dilue le rôle de l'armée américaine en Asie.

Ils craignent que le président sud-coréen ne cherche à réduire la présence militaire américaine ou à affaiblir l'alliance entre la Corée du Sud et les États-Unis, suite à une déclaration mettant fin à la guerre.