Pourquoi la Russie n’a-t-elle pas signé la déclaration de réforme de l’ONU ?

« Nous avons besoin de négociations, pas de déclarations », a déclaré l'ambassadeur russe auprès des Nations Unies, Vassily Nebenzia, après avoir refusé de signer une déclaration en 10 points appelant à une réforme de l'ONU rédigée par les États-Unis.

L'ambassadeur de Russie auprès des Nations Unies, Vassily Nebenzia. Photo : Reuters

Le 18 septembre, lorsque le président américain Donald Trump a officiellement annoncé un programme de réformes en 10 points, les responsables russes ont déclaré qu'ils partageaient les problèmes soulevés mais qu'ils étaient en désaccord avec la manière dont Washington le présentait.

Moscou a manifesté son désaccord en ne signant pas la déclaration, tout comme la Chine et plusieurs autres pays.

Selon le contenu publié, sept points sur dix de la déclaration mentionnent le Secrétaire général de l'ONU et le rôle de ce poste. L'actuel Secrétaire général de l'ONU est M. Antonio Guterres, ancien Premier ministre du Portugal.

La déclaration appelle à donner plus de pouvoir à M. Gutteres dans le processus de réforme de la plus grande organisation du monde, en promouvant la transparence et l'équilibre entre les sexes et l'équilibre géographique.

« Pour servir les peuples pour lesquels nous nous battons et ceux qui nous soutiennent, l'ONU doit devenir une entité agile, flexible et efficace », a déclaré M. Gutteres, cité par le quotidien russe Russia Today, assis à côté de M. Trump.

L'ambassadeur russe auprès de l'ONU et les pays non signataires n'ont pas eu l'occasion d'entendre cette déclaration car ils n'ont pas été invités par les États-Unis.

« Il n'y a eu aucune consultation avant ou après la publication de la déclaration. Les États-Unis ou les pays partageant les mêmes idées ne peuvent réformer l'ONU sans le consensus de tous les États membres », a déclaré l'ambassadeur russe Nebenzia à l'agence de presse Tass le 19 septembre.

« Tous les États membres souhaitent promouvoir le rôle de l'ONU dans les affaires internationales ainsi que son efficacité. Cette organisation a besoin d'être réformée. Mais cette réforme ne doit pas se faire par des déclarations creuses, mais par des négociations intergouvernementales entre les États membres », a souligné M. Nebenzia.

Le même jour, le journal russe Rossiyskaya Gazeta a cité les opinions de plusieurs autres responsables diplomatiques russes aux États-Unis, critiquant la déclaration comme « pas utile à la réforme de l'ONU ».

Certains ont même déclaré que Washington « a créé un mauvais précédent en utilisant une session de l’Assemblée générale des Nations Unies pour promouvoir sa politique étrangère ».

Selon Tuoi Tre